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13/01/2015

la rétrospective de Stéphane Guillon

Tout est normal

Stéphane Guillon

éditions du cherche midi

 

Sélection de chroniques écrites par Stéphane Guillon dans Libération ces derniers mois.

Il tape dur, avec humour, surtout sur Copé qui l'a bien mérité. Sans parler de la famille Le Pen. Il n'oublie personne, même Jean-Luc Mélanchon...

Tout est normal. Même le Président.

 

08:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

12/01/2015

Chacun ses motivations

Rassembler de telles foules, tellement de chefs d'Etats et de gouvernements est remarquable, mais certaines motivations n'étaient-elles pas quelque peu différentes ?

Tout le monde uni dans la lutte contre le terrorisme, mais les premiers ministres hongrois et turc manifestant en faveur de la liberté d'expression ? Il ne manquait que Poutine !

Et le premier ministre israélien en pleine campagne électorale ! Les djihadistes confirment qu'ils mènent la politique du pire.

Belle ferveur oecuménique qui prête à sourire quand on connait les sentiments anti-cléricaux de la bande à Charlie. Manifestation pour le droit au blasphème ? Ou simplement pour dire : cela ne mérite pas la peine de mort ?

Pour la première fois de ma vie j'ai vu la police républicaine acclamée. Parce qu'elle est "black/blanc/beur" ? En raison de ses victimes ? Pour son action de protection des citoyens ? Image durablement changée ?

Charlie doit vivre, au delà de la semaine prochaine. Pourvu que chaque manifestant(e) d'hier prenne un abonnement !

 

 

 

09:50 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie

11/01/2015

La collaboration

La Collabo

Ration

1940 / 1945

Archives nationales,

 Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs Bourgeois,  Paris 3ème

Jusqu'au 2 mars

Plus de 300 documents, la plupart issus des archives des comités d'épuration après la Libération. Extraits des 300.000 dossiers ouverts par la justice, civile ou militaire, et par les commissions d'épuration des administrations.

La collaboration n'était pas uniquement politique, mais, pour les Allemands, prioritairement économique, mais aussi militaire, puisque la guerre n'était pas terminée, et policière contre les ennemis communs : les Bolcheviks, les Juifs, les Francs Maçons...

L'exposition révèle l'ampleur du phénomène, et la lecture de lettres anonymes de dénonciation fait froid dans le dos, car rien n'indique que le même phénomène ne se renouvellerait pas.

L'exposition fait une différence nette entre les "collaborateurs", sur la ligne politique de Pétain qui voulait entretenir le mythe de la souveraineté de la France, et de l'indépendance de son régime, et les "collaborationnistes", regroupés dans de petites organisations financées par les Allemands, vouant chacune un culte à leur chef et rivalisant dans la surenchère extrémiste, et qui ne voulaient rien de moins qu'un régime fasciste "à la française". Ces derniers prendront de plus en plus d'importance vers la fin de la guerre.

J'ai eu le plaisir de voir le document radiant Charles Vallin de l'ordre de la Francisque pour "gaullisme".

L'exposition montre de beaux exemples de propagande politique : des journaux directement financés par l'occupant. Des livres, dont le "best seller" est "Les décombres" de Lucien Rebatet, "loin de vivre dans une solitude amère et déshonorée."

L'exposition rappelle que la collaboration économique a été une initiative française. L'occupant pouvait se payer, avec les frais d'occupation exorbitants, versés par le Trésor français, toutes les marchandises qu'il souhaitait. Quelques intermédiaires français en ont tiré un grand profit. Toutes les entreprises françaises du bâtiment et des travaux publics ont travaillé pour l'Allemagne.

A partir de 1942, l'Allemagne ne se contente pas d'exiger plus de marchandises, plus de matériel. Il lui faut également plus de travailleurs. Ils seront 600.000 à partir dans le cadre du STO, à partir de 1943.

A partir de 1943, la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme ne suffira plus. 9 000 Français s'engagent sous l'uniforme allemand, en particulier dans les "Waffen SS". L'exposition montre Doriot, ancien leader communiste,  en uniforme allemand. "Vous détenez une part de notre honneur militaire" leur déclare Pétain.

En 1943 également : la création de la "milice" pour lutter contre les "terroristes" sur le front intérieur.

L'exposition montr un phénomène dont on parle peu : ces Français, à la solde de la Gestapo,  infiltrés dans la Résistance, impliqués dans la chute des principaux réseaux.

Une page douloureuse de l'histoire de notre pays, qu'il ne faut pas occulter...

 

08:58 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, histoire

10/01/2015

Triste Mexique

Triple crossing

Sébastian Rotella

éditions Liana Levi et Points policiers

 

L'affaire récente des étudiants méxicains disparus, probablement assassinés, a mis un coup de projecteur sur les problèmes du système mexicain, gangréné par l'argent de la drogue. Comme en Europe ce sont les même filières, les mêmes cartels qui organisent le passage vers les Etats-Unis de la drogue et des immigrés clandestins qui se voudraient "travailleurs internationaux". Mais, contrairement à l'Europe, il n'y a pas de mer pour faire obstacle à l'immigration, tout au plus un fleuve, "une eau noire, polluée par les égouts et les rejets toxiques, venue tout droit des montagnes d'ordures des bidonvilles".

Il y a les bons, les méchants, les infiltrés, les vendus, et surtout ces énormes problèmes que sont la drogue et la demande migratoire vers une vie meilleure.

L'action ne se déroule pas à Ciudad Juarez, comme de nombreux films et romans, mais à Tijuana, comme dans "Tijuana Straits" de Kem Nunn (10/18), dont j'ai parlé et qui soulignait, lui aussi, l'écart de développement entre les Californies, de chaque coté de la frontière.

Le titre fait référence à la fameuse région des "trois frontières", zone de non droit et de tous les trafics, , où se rejoignent le Paraguay, le Brésil et l'Argentine. "Les Nations-Unies du crime organisé". En particulier toutes les contrefaçons, y compris de cartes de crédit. Revenus : plus de 20 milliards de $ par an ! De quoi corrompre quelques policiers et juges mal payés..."Même la loi est à vendre".

Sebastian Rotella est journaliste et, manifestement, sait de quoi il parle, sous forme de roman. Ce qui est inquiétant pour la démocratie méxicaine. "Les parrains de la drogue vont et viennent, mais ce sont toujours les mêmes élites qui restent au pouvoir."

"Nous faisons la chasse aux policiers honnêtes, pour les aider. Comme ils sont rares, nous arrêtons autant de malhonnêtes que possible". "Faire respecter la loi est devenu un acte de subversion."

Au total, un livre prenant.

 

08:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

09/01/2015

Une heure, rien qu'une heure durant...

Une heure de tranquillité

De Patrice Lecomte

Avec Christian Clavier

Carole Bouquet, Valérie Bonneton, Rosy de Palma, Stephane de Groodt

D'après la pièce de Florian Zeller

 

Le personnage principal voudrait "une heure de tranquillité" pour écouter un disque rare qu'il vient enfin de trouver, après des années de recherches : "Me, Myself, and I"...

Bien entendu, malgré toutes ses esquives, les évènements vont s'enchaîner pour l'en empêcher : sa femme, l'amant de sa femme, sa maîtresse, son fils, le plombier, qui n'est pas Polonais, le voisin du dessous.

Comique de répétition : chaque fois qu'il va mettre l'aiguille sur le disque nous savons qu'un gag contrariant arrive. 

Adaptation d'un vaudeville à succès par Patrice Lecomte (Les Bronzés).

Pour faire bon poids, le scénario du film rajoute une famille d'immigrés clandestins, la fête des voisins, la bonne espagnole...et l'apparition surprise, à la fin, du remarquable Jean-Pierre Marielle.

Ecrit et joué pour faire rire, le film est souvent drôle. Le jeu de Clavier, qui rappelle souvent celui de Louis De Funès, est plus approprié, et donc plus efficace, que celui de Luchini, trop intello pour le rôle.

 

08:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma