27/02/2018
La fin d'un Empire
L'agonie d'une monarchie
Autriche-Hongrie 1914/1920
Jean-Paul Bled
éditions Tallender
La première guerre mondiale marque la disparition de quatre Empires sur le sol européen : le Reich allemand, l'Empire russe avec la révolution bolchévique, l'Empire ottoman, déjà largement retiré d'Europe après les guerres balkaniques, et l'Empire austro-hongrois dont il est question dans ce livre.
Il s'agit donc de l'agonie d'un Empire reposant sur une double monarchie, l'autrichienne et la hongroise à laquelle s'ajoute une partie de la Pologne (la région de Cracovie), la Bohême et la Moravie (la Tchécoslovaquie), et une partie des peuples slaves du sud, Croatie et Bosnie.
La démonstration de Jean-Paul Bled est qu'avant même la fin de la guerre cet Empire était condamné.
Soit l'Allemagne gagnait la guerre, et l'Autriche-Hongrie devenait une nouvelle Bavière, tellement elle était devenue dépendante du Reich allemand, en particulier après ses revers militaires.
Soit la guerre était perdue et les différentes nationalités, y compris la Hongrie, s'émancipaient, avant même les Traités : Saint-Germain en Laye avec l'Autriche, Trianon avec la Hongrie, et "petit" Traité de Versailles pour la renaissance de la Pologne qui sont fondamentalement des constats de situation "de facto" qui tentent de régler les différends concernant leurs frontières.
Les germanophones étaient devenus tellement prépondérants au sein de la monarchie que les autres ne pouvaient qu'aspirer à l'indépendance.
"L'anscluss", l'union de ce qui restait de l'Autriche avec l'Allemagne, demandée par les gouvernements sociaux-démocrates allemand et autrichien, fut clairement interdite dans le Traité de Versailles. On sait comment Hitler ne respecta pas ce Traité, et ce point en particulier. Voir "l'Ordre du jour", l'excellent Prix Goncourt de cette année.
16:09 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
24/02/2018
Mare Nostrum
Méditerranée, une histoire à partager
Sous la direction de Mostafa Hassani-Idrissi
éditions Bayard
Quinze historiens issus de huit pays d'Europe, du Maghreb et du Proche-Orient, coordonnés par Mostafa Hassani-Idrissi, professeur à l'université de Rabat. Cinq chapitres depuis la préhistoire jusqu'à aujourd'hui. La volonté de souligner tout ce qui unit dans nos histoires communes.
La volonté de démontrer, à l'inverse de l'historien belge Henri Pirenne que "les relations entre les différentes régions de la mer n'ont pas été effacées par l'arrivée des musulmans."
Après avoir été le "centre du monde", lien entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie, marginalisée après la "découverte" des Amériques, redynamisée après le percement du canal de Suez, quel sera la place de la Méditerranée à l'heure où l'Océan Pacifique devient le centre de la mondialisation ?
08:59 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, méditerranée
22/02/2018
Confident Royal
Confident Royal
de Stephen Frears
avec Judi Dench, Ali Fazal
en VOD
En fin de vie, la reine Victoria, qui n'en peut plus de son veuvage et des charges de l'étiquette, se lie d'amitié avec un serviteur indien, qui plus est musulman.
Stephen Frears, 62 films en 51 ans de carrière, récompensés d'Oscars et de Césars, entre autres pour "Les liaisons dangereuses" et "The Queen" avec Helen Miren dans le rôle d'Elizabeth II, souligne, derrière l'histoire "fleur bleue", l'arrogance britannique. Arrogance sociale de la Cour qui ne peut accepter cette complicité entre la Reine et un serviteur. Racisme double envers un Indien musulman. Le futur Edouard VII n'est pas montré à son avantage.
Comme toujours le racisme et l'arrogance sont basés sur une méconnaissance profonde.
Judi Dench est remarquable.
11:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
18/02/2018
Scènes de la vie de province
Madame Bovary
Gustave Flaubert
Adaptation : Daniel Bardet
Dessins : Michel Janvier
Couleurs : Stéphane Bein
éditions Le Monde et Glénat
Les grands classiques de la littérature en bande dessinée
Considéré comme immoral à l'époque, Madame Bovary est une leçon pour toutes les femmes : il ne faut pas tromper son mari, et ne pas faire de dettes.
De fait, Emma, jeune et belle est trop gâtée par son mari. A sa mort, sa fille Berthe est obligée d'aller travailler dans une usine de filature de coton. Est-il possible d'imaginer Madame Bovary prenant des amants et faisant des dettes pour des fanfreluches en étant ouvrière dans une usine textile ?
Emma se noyait dans la lecture, mais ses livres n'étaient probablement pas les bons.
Emma était une romantique contrariée. Comme Flaubert qui a déclaré "Madame Bovary, c'est moi !" ?
08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature
16/02/2018
La Conférence de la paix de 1919
Les artisans de la paix
Margaret MacMillan
Comment LLoyd George, Clemenceau et Wilson ont redessiné la carte du monde
Quand la Conférence de la paix se réunit à Paris au début de 1919, quatre Empires ont disparu : d'abord le russe, en 1917, pour cause de révolution, le Reich allemand, et peut-être surtout l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman dont les désintégrations vont donner naissance à de nouveaux pays...et à de nouveaux conflits.
De cette Conférence sortira le bien connu Traité de Versailles, avec l'Allemagne (plus un Traité annexe sur la Pologne), mais aussi le Traité de Saint-Germain-en-Laye, avec ce qui subsiste de l'Autriche, le Traité de Trianon avec la Hongrie, le Traité de Neuilly avec la Bulgarie, le Traité de Sèvres avec l'Empire ottoman. Traité jamais ratifié, jamais appliqué qui prévoyait un Etat arménien et l'autonomie pour les Kurdes.
Dans tous les cas, des Traités n'étaient pas à négocier, et les "héritiers" des empires dissous se disputaient le tracé des frontières. 30 millions de personnes se trouvèrent laissées dans des Etats où elles représentaient une minorité ethnique.
Les nouveaux gouvernements, démocratiquement élus plaidèrent, en vain, qu'ils n'étaient pas responsables des décisions de leurs dirigeants antérieurs.
Le partage de l'Empire ottoman est probablement celui pour lequel les puissances occidentales se montrèrent le plus irresponsables, bien décidés à ne tenir aucun compte des populations concernées, sur fond de rivalité franco-anglaise.
Tout le monde connait la suite :
Mustapha Kémal (Attaturk) réveilla le nationalisme turc et, à la tête de l'armée, obtint l'annulation du traité de Sèvres à la Conférence de Lausanne, trois ans plus tard, au détriment des Arméniens, des Kurdes et des Grecs.
le Traité de Versailles servit de prétexte à Hitler comme arme de propagande, rejoint par l'Italie de Mussolini qui considérait qu'elle n'avait pas reçu "sa juste part", et par la Bulgarie traumatisé par ses défaites.
08:50 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire