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30/06/2011

Ratifier l'accord entre l'Union européenne et la Colombie ?

L'Accord

 

Après le Brésil, le Président Santos, nouvellement élu, s'est rendu en Europe : Allemagne, Espagne et France.

 

Mais la Colombie est également tournée vers d'autres partenaires commerciaux : accord avec les USA, signé en 2006, accord avec la Corée et négociations avec le Japon (ce qui montre l'importance de la façade maritime de l'océan Pacifique), sans oublier le Canada, et la Suisse.

 

Les problèmes commerciaux de l'Accord :

- le monopole de l'Etat sur le commerce de l'alcool : les Européens craignent des taxes et accises sur l'alcool différenciées ;

- les normes différentes, handicapant l'industrie automobile européenne, pour les moteurs fonctionnant à l'éthanol.

Le ministre nous a assurés que le développement du biocarburant ne se faisait pas au détriment de la sécurité alimentaire.

Il y a un problème également dans le secteur laitier qui craint la production européenne.

Une période de transition de sept ans a été prévue.

 

Les syndicats de travailleurs sont opposés à tous les Accords commerciaux, sauf les syndicats du textile, secteur exportateur.

Le Gouvernement a entamé une campagne auprès des organisations syndicales pour montrer les aspects positifs de l'Accord pour les travailleurs, avec comme arguments :

- le respect des normes de l'OIT ;

- le respect des droits syndicaux ;

- l'interdiction du travail des enfants ;

- l'interdiction du travail forcé ;

- les possibilités de recours pour les travailleurs.

Malheureusement, nous n'avons pas rencontré de responsables syndicaux.

 

Le ministre du commerce a souligné que même sans l'Accord avec l'UE, le gouvernement est décidé à lutter contre le travail informel, en particulier le travail des enfants. Un "ministère du travail" a été créé et les moyens de l'inspection du travail ont été sensiblement accrus ainsi que le budget de l'éducation.

 

Le vice-président Garzon affirme avec force : "ce que nous faisons, dans les domaines des droits de l'Homme, du droit du travail, de la défense de l'environnement,  nous le faisons pour notre pays, pour les Colombiens, pas pour signer un Traité, ce que nous ferons sur un pied d'égalité, dans un rapport "gagnant/gagnant".

27/06/2011

Droits de l'Homme : "la Colombie vient de loin !"

Les droits de l'Homme

 

Les ambassadeurs des pays de l'UE considèrent que le gouvernement est très actif dans le domaine des droits de l'Homme, à la fois sur le plan de la législation, mais également en veillant à juguler les atteintes aux droits de l'Homme de la part des forces de "l'ordre". Problème qui n'est pas, ou n'a pas été,  spécifique à la Colombie.

 

Le vice-président Garzon, ancien syndicaliste, est le premier à dénoncer les assassinats de syndicalistes... et à se plaindre des lenteurs de la justice (indépendante) !

 

Les organisations patronales nous ont affirmé qu'elles traitent les syndicats aussi bien qu'en Europe, et que, comme en Europe, le taux de syndicalisation est plus faible chez les sous traitants et dans les petites entreprises. De plus, la moitié de l'économie est "informelle", dont les travailleurs ne sont pas syndiqués.

 

Le Président Santos rappelle que, dans le domaine des droits de l'Homme,  "la Colombie vient de loin" !

Le vice-président Garzon rappelle que la Colombie est signataire de toutes les conventions internationales et affirme que pour ceux qui violent les droits de l'Homme, la tolérance sera nulle, mais que leurs procès suivront des procédures respectant les droits de la défense.

 

Une "conférence nationale" sur les Droits de l'Homme sera organisée d'ici la fin de l'année.

 

Nous avons rencontré l'adjoint du "fiscal" de la Nation.

Ces magistrats sont un mélange de ce que sont en France les procureurs et les juges d'instruction. Ils sont totalement autonomes et indépendants du Gouvernement, y compris pour leur déroulement de carrière.

Une "unité", d'une centaine de magistrats, est spécialisée dans les atteintes aux droits de l'Homme.

Depuis 15 ans, leurs enquêtes ont abouti à 1.400 condamnations.

Il y a cinq ans une nouvelle "unité", disposant de moyens importants, a été créée concernant spécifiquement les assassinats de syndicalistes.

 

Enfin, il faut noter que la presse est libre, ainsi qu'Internet.

 

Sept partis politiques différents sont représentés au Parlement et il y a indépendance entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

 

 

Par contre, les ONG sont très sévères.

Elles constatent que le pays est le champion des inégalités, principales responsables des violences sociopolitiques.

Elles me laissent pantois quand elles demandent à l'Union Européenne d'"obliger une redistribution des richesses" et qu'elles affirment que "ratifier l'Accord commercial revient à ratifier le vol des terres par les paramilitaires".

Beaucoup considère que, malgré les déclarations du nouveau Gouvernement, il n'y a pas eu d'amélioration et donc qu'il faut continuer la "pression" sur lui, par exemple en refusant de ratifier l'accord commercial.

Elles dénoncent "les violations du droit humanitaire international par toutes les forces armées".

 

08:19 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

23/06/2011

Colombie : guérillas + paramilitaires = drogue = violence

Même si les statistiques montrent une incontestable baisse de la violence, certains problèmes demeurent.

 

D'abord ceux liés à la production et à la commercialisation de la drogue. Problèmes que l'on retrouve dans de nombreux autres pays latino-américains, en particulier le Mexique, et qui ont amené la commission politique d'EUROLAT à décider de faire un rapport sur la question.

En Colombie, comme dans d'autres pays, les violences générées par les trafics de drogues mettent en péril les structures sociales et étatiques.

 

Les anciennes guérillas, et leurs anciens adversaires paramilitaires, semblent avoir perdu beaucoup de leur foi idéologique pour se retrouver, ou se combattre, dans les différentes filières du trafic de stupéfiants.

Les parlementaires ont probablement raison d'affirmer qu'il n'y a pas d'adhésion populaire au terrorisme.

 

Certaines ONG regrettent que le gouvernement n'ait pas de "politique de paix" à l'égard des guérillas, mais une politique de "reddition".

Le vice-président Garzon pose deux conditions préalables à d'éventuelles négociations : la libération de tous les otages et de tous les enfants soldats.

 

Un kg de cocaïne se négocie à 1.500 euros au départ en Colombie et à 40.000 euros à l'arrivée en Europe. Il n'est pas surprenant que le contrôle de cette manne soit disputé.

Il n'est pas étonnant non plus qu'avec l'argent généré par un tel trafic, il soit possible de payer des tueurs et de tuer, ou corrompre des policiers, des juges, des responsables politiques ("plomo o plata")...

Ont été inculpés de corruption 27 gouverneurs, 200 maires, 48 députés, 43 sénateurs, ainsi que des ministres et des généraux, sans parler d'un millier de hauts fonctionnaires.

 

Une "unité" spécialisée de magistrats est chargée de lutter contre les "bandes criminelles" (ex paramilitaires), une autre est chargée de lutter contre la corruption, y compris parmi les magistrats, cependant la source principale de la corruption ne serait pas la drogue, mais les marchés publics.

 

Le plan d'éradication de la culture de la coca n'a pas été un succès non plus :

- les paysans peuvent faire quatre récoltes par an d'une production qui rapporte dix fois plus que le café ;

- quand la production baisse en Colombie, elle augmente au Pérou, en Bolivie, ou ailleurs.

La transformation, grâce à des produits chimiques importés, et la commercialisation vers les marchés américains et européens, rapportent beaucoup plus que la culture des feuilles de coca.

 

Le rapprochement avec le Venezuela et l'Equateur a permis des actions concertées contre les groupes illégaux.

 

08:17 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

20/06/2011

Colombie : la paix au prix de l'impunité ?

Vers la fin de la violence ?

 

La Présidence Uribe avait promulgué une Loi de démobilisation des groupes paramilitaires.

Le programme de réinsertion continue et nous avons visité le "Haut Conseil pour la réintégration".

La démobilisation des paramilitaires a été collective, en 2006 : 35.000.

Celle des guérilleros se fait sur une base individuelle : environ 17 000.

Les assassinats de "repentis" sont en baisse.

Pour tous, l'indemnité est un peu inférieure au SMIG.

Les programmes de réintégration durent de 5 à 10 ans, avec une aide de l'Union européenne.

La liberté est conditionnelle : la récidive entraîne un emprisonnement immédiat.

Les défenseurs des droits de l'Homme condamnent cette impunité offerte aux paramilitaires. Ils considèrent que la Loi "justice et paix" n'installe ni la justice, ni la paix.

Ces mesures sont qualifiées par le gouvernement de "coût de la paix", moins cher que la guerre ou la prison.

 

 

La présidence Santos veut être celle de l'indemnisation des victimes (estimées à 350.000), y compris la restitution de terres dont elles ont été spoliées, y compris au détriment des paramilitaires.

Tout le monde attend avec intérêt la mise en œuvre des mesures votées, car  la moitié du pays est couvert de forêts tropicales impossibles à contrôler.

 

Des mesures ont été prises en faveur des 3,6 millions de déplacés officiellement enregistrés par le UNHCR.

 

Même si les statistiques montrent une incontestable baisse de la violence, certains problèmes demeurent.

 

08:14 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

16/06/2011

la Colombie au centre gauche ?

Une situation politique nouvelle

 

Les ambassadeurs des pays de l'UE en poste à Bogota sont unanimes : la nouvelle équipe présidentielle a changé la "donne" politique. Ils la situent au "centre gauche". "Libérale" au sens américain du terme.

Lors des rencontres avec la délégation,  le Président Juan Manuel Santos et le vice-président Angelino Garzon, ancien syndicaliste,  ont conforté cette image en insistant sur le besoin de "cohésion sociale".

 

Cette orientation nouvelle s'est traduite, lors de notre séjour, par deux initiatives concrètes :

- le Président s'est rendu au Congrès de la centrale syndicale CGT : c'était la première fois depuis 30 ans qu'un Président de la République se rendait à un congrès syndical. Il s'y est prononcé, sous les applaudissements nourris des congressistes,  en faveur d'"un syndicalisme fort dont la démocratie a besoin" ;

- Le gouvernement a déposé devant le Parlement un projet de Loi d'indemnisation des victimes (adopté depuis).

 

Les parlementaires sont soucieux de "tourner la page de la violence" (Président du Sénat).

Les parlementaires du "Pôle démocratique" (opposition de gauche) s'interrogent "est-ce un nouveau moment pour le pays ?"

 

09:14 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages