Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/05/2016

Algérie et fabricants d'armes

Paix à leurs armes

Olivier Bottini

éditions Black Piranha

 

Le représentant d'une importante entreprise allemande de fabrication d'armes est enlevé en Algérie.

Le gouvernement accuse les islamistes d' AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique).

Le policier, allemand,  en poste à l'ambassade allemande d'Alger veut y voir de plus près, sans l'autorisation des autorités algériennes.

Le personnage principal du roman n'est pas le policier mais l'Algérie et ses plaies mémorielles : l'occupation française, la guerre de libération, l'armée au pouvoir depuis l'indépendance, la décennie sanglante de lutte contre les islamistes ("la décennie noire"), les démocrates marginalisés.

 

"A 18 ans, les fils sont difficiles. Ils aimeraient être quelque chose, mais ne sont encore rien. De tristes chasseurs qui n'ont pas encore attrapé de proies, figés entre l'adolescence et la virilité."

"La mémoire collective de la domination coloniale française était encore bien ancrée dans la population." Je dois dire que je suis stupéfait d'entendre les responsables du FLN dire à des gens presque tous nés après 1962 que tout est de la faute de la colonisation. "Les 2/3 de la population ont moins de 35 ans, dont 30% sont chômeurs."

"Un Etat policier semi-démocratique ! un baril de poudre au vu du taux de chômage élevé chez les jeunes, de la répartition injuste de la rente pétrolière, de la crise du logement, de la pauvreté !"

"40% de tous les bakchichs versés dans le monde le sont au cours de négociations avec des produits d'armement. Plus de 20 milliards d'euros par an."

"Les politiciens du FLN s'étaient juré d'arabiser également les Berbères."

 

17:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, algérie

29/07/2015

En Algérie, sur les traces familiales

L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique

Olivia Burton et Mahi Grand

éditions Steinkis

 

Olivia est issue d'une famille "pied-noir". Son enfance et son adolescence ont été bercé de récits pleins de nostalgie d'un pays qu'elle ne connait pas. A la mort de sa grand-mère, elle retrouve le récit, qui lui est destiné, de ses cinquante années vécues "làs-bas".

Elle décide donc d'y aller. Non seulement à Alger, mais aussi dans les Aurès où se trouvait la ferme de 1.000 hectares de son grand-père, "parti de rien". Des histoires dignes de la conquête de l'Ouest américain.

Elle va "enfin, voir !". Et cela donne ce très bel album, bien raconté et bien dessiné, qui évoque l'histoire contemporaine, le décalage entre la mémoire idéalisée et la réalité,  et la beauté de paysages arides.

 

"Ils sont nés ici, ils ont grandi ici, ils ont aimé ce pays. A leur façon, ils sont Algériens." 

"Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens"

20/12/2012

Algérie : ne pas oublier l'histoire de la conquête

"Les méthodes de guerre totale mises en œuvre de 1840 à 1846 par Bugeaud en Algérie sont souvent considérées aujourd'hui comme l'archétype d'une violence raciste génocidaire perpétrée par des Européens à l'encontre d'un peuple non européen, de surcroît musulman.

 

Pour les 100.000 hommes de Bugeaud (un tiers de l'armée française), il s'est véritablement agi - des centaines de témoignages d'officiers le prouvent- d'une guerre d'extermination : les destructions systématiques des récoltes et des troupeaux pour priver les tribus de tout moyen d'existence se sont accompagnées de massacres, y compris de femmes et d'enfants"

 

Yves Lacoste, "la question postcoloniale, une analyse géopolitique".