Une romance graphique

True Love

Posy Simmonds

éditions du Centre Pompidou et Denoël graphic

 

Ce livre est l'addition des "planches" de Posy Simmonds exposées au Centre Pompidou jusqu'au 1er avril  ("Dessiner la littérature") + True Love, enfin traduit en français, son premier roman graphique, paru vingt ans avant Gemma Bovery, sa BD la plus célèbre, surtout après son adaptation au cinéma par Anne Fontaine avec Fabrice Luchini et Gemma Arterton.

L'album contient également une version sarcastique,  peu commune de "La petite fille aux allumettes", conte de Noël d'Andersen, revisité.

Ainsi que dix planches de gags en une page parues dans le magazine américain Harper's.

Sans oublier une pub pour Cartier en cinq planches hilarantes, dans le même esprit iconoclaste que True Love.

Pour celles et ceux qui, comme moi, aiment le second degré.

 

Débâcle

Miroir de nos peines

Christian De Metter

d'après le roman de Pierre Lemaitre

éditions Rue de Sèvres

 

1940 : l'armée française est incapable d'arrêter l'armée allemande. Des milliers de personnes fuient sur les routes. Rien n'est prévu, surtout pas le ravitaillement.

"Chez beaucoup d'entre nous, cette débâcle a réveillé les instincts les plus bas, les égoïsmes les plus noirs, les intérêts les plus cupides. Chez d'autres, elle a réveillé les désir d'aider, d'aimer, elle a imposé le devoir de solidarité." (un personnage du "Miroir de nos peines")

La BD est aussi réussie que le roman.

 

 

 

Scénarios de cauchemars

Cauchemars ex machina

Scénario : Thierry Smolderen

Dessin : Jorge Gonzalez

éditions Dargaud

 

Deux romanciers spécialistes de romans "noirs". Margery Allingham qui fait penser à Agatha Christie, et Ernst Bornemann, anthropologue, sexologue et socialiste pendant le nazisme.

Tous deux rencontrent un personnage fictif : Corneille Richelin, également écrivain de romans mystères dont les cauchemars servent de trame à ses romans et à ses  scénarios.

Il n'arrive pas à trouver la solution d'un meurtre qu'il a lui même imaginé et qui devra mettre un point final à un film en préparation.

Un inconvénient : pas d'unité de temps et le lecteur doit sauter des années 90 aux années 30, en passant par les années 41/ 42/ 43  et la recherche de l'arme qui permettrait à Hitler de gagner la guerre.

Une histoire sombre avec des dessins qui ne le sont pas moins.

 

Dali avant Gala

Dali -1-

Texte : Julie Birmant

Dessin : Clément Oubrerie

Couleur : Sandra Desmazières

éditions Dargaud

 

La jeunesse de Salvador Dali, d'abord chez lui en Catalogne, puis à Madrid où il rencontre deux amis qui sortent de l'ordinaire : le poète Frédérico Garcia Lorca et le futur cinéaste surréaliste Luis Bunuel. Un vent de folie à eux trois.

Il fréquente beaucoup le Prado, admiratif de Diego Velasquez.

Et enfin la "montée" à Paris où il rencontre son idole : Pablo Picasso ainsi que Miro,  et la femme du poète Paul Eluard, admirateur de l'insolence et du talent de Dali : Galoutcha dit "Gala".

Un album très réussi dont j'attends la suite, et dont le dessinateur, Clément Oubrerie, est le même que pour l'album "Cyberfatale", sur la cyberguerre, dont j'ai parlé il y a peu.

 

"Une femme qui aime vraiment pour ce qu'on est, est-ce que ça existe ?"

 

 

"

 

si ça sort, on est morts

Cyberfatale

dessin : Clément Oubrerie

scénario : Cépanou

mise en couleurs : Brigitte Findakly

éditions : rue de Sèvres

 

Une photo du Président de la République en maillot de bains léopard, fugacement sur un réseau social officiel, repris des centaines puis des milliers de fois sur la toile.

Vite, contrer cette attaque informatique et trouver d'où elle vient.

Les scénaristes sont des experts de Cyberdéfense, tenus par le secret professionnel. Ils peuvent tous dire "c'est pas nous". Ils sont plein d'humour et capables d'autodérision. Ils entraînent le lecteur au coeur du "Balardgone", référence au "Pentagone" américain et aux locaux du ministère français de la défense place Balard. Et nous voyons comment le journaliste chargé de l'enquête se fait "balader".

On y voit, mis en scène, l'amiral qui dirigeait notre cyberdéfense. L'idée de la BD lui plaira tant qu'il décidera d'écrire son propre livre pour raconter la mise en place de cette "quatrième armée" du XXIe siècle...avec moins d'humour que la BD !

Instructif et drôle.