06/10/2016
l'éternité...ou presque
L'éternité
de Tran Anh Hung
avec Audrey Tautou, Mélanie Laurent, Bérénice Bejo, Jérémie Renier
L'histoire commence à la fin du XIXe siècle dans la bourgeoisie aisée, qui n'a pas de problème financier, et ne se soucie pas de l''héritage car les naissances sont multiples. Comme cela était souvent le cas à l'époque, et pas seulement dans la bourgeoisie, la mortalité infantile sévit. Sans parler de la disparition avant l'heure des êtres aimés. Mais les veuves surmontent...
Belles femmes, belles images, beaux vêtements, beaux décors, intérieurs et extérieurs.
Deux heures pour nous monter le temps qui passe...une éternité !
08:10 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
04/10/2016
l'Etat contre Fritz Bauer
Fritz Bauer, un héros allemand
Der Staat gegen Fritz Bauer
l'Etat contre Fritz Bauer (titre original)
Prix spécial police du Festival international du film policier de Beaune
de Lars Kraume
avec Burghart Klaussner
Fritz Bauer est à la tête d'une équipe de procureurs chargés de poursuivre les criminels nazis. Il est sur la piste d'Adolf Eichmann qui vit tranquillement et ouvertement en Amérique latine, continuant à propager les idées nazies, regrettant seulement son manque d'efficacité dans la "solution finale" de l'extermination des Juifs.
Comme dans "Le labyrinthe du silence", autre film allemand dont j'ai parlé l'année dernière, beaucoup d'Allemands, y compris au sommet de l'Etat, ne veulent surtout pas que l'on remue ce passé récent et peu glorieux.La justice et la police n'ont pas été entièrement épurées...L'heure est à la "réconciliation". D'où le titre original : l'Etat contre Fritz Bauer, menacé de "haute trahison" parce qu'il a demandé, sans permission, l'aide du Mossad israélien.
Pour compliquer les choses, Fritz Bauer est social-démocrate et homosexuel, lourds fardeaux du temps des nazis, remplacés à la tête de l'Allemagne par les Chrétiens-Démocrates qui n'ont aucune sympathie ni pour les uns, ni pour les autres.
17:22 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
27/09/2016
Osez Ozon
Frantz
de François Ozon
avec Pierre Nimey, Paula Beer
Après la première guerre mondiale, dont il est beaucoup question depuis deux ans...et pour deux ans encore, en Allemagne, un jeune français va fleurir la tombe d'un jeune allemand tué sur le front, et y rencontre la fiancée du jeune homme. L'amour sera-t-il possible, alors que les sentiments nationalistes, et les ressentiments, sont toujours aussi forts. La réconciliation franco-allemande est loin d'être amorcée, de chaque côté de la frontière !
Le film n'est pas centré sur Frantz, le jeune soldat tué à la guerre, mais sur Anna, la jolie fiancée, très bien jouée par Paula Beer qui a été récompensée à la Mostra de Venise pour son interprétation. La réplique lui est donné par Pierre Nimey, de la Comédie française, remarqué dans son rôle d'Yves Saint-Laurent (celui de Jalil Lespert).
Un film sur l'amour, le deuil (Eros et Tanatos), les émotions, mais aussi sur le mensonge. Avec une touche de pacifisme.
Le passage du Noir et blanc à la couleur, selon les moments du récit, se fait en douceur.
Presque deux heures, mais qui passent bien.
08:31 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
23/09/2016
Stefan Zweig avant l'aube
Stefan Zweig, adieu l'Europe
Vor der Morgenröte (avant l'aube, titre original)
de Maria Schrader
avec Josef Hader, Barbara Sukowa, Aenne Schwarz
Stefan Zweig, auteur mondialement célèbre, fuit l'Autriche en 1934 pour Londres, où il est considéré comme "étranger suspect", puisque germanophone. En 36 il part de New-York, où il ne bénéficie que d'un visa provisoire pour l'Amérique latine.
En six épisodes, le film raconte sa vie en exil, essentiellement au Brésil, livre sur lequel il écrit un livre, jusqu'à son suicide en 1942, à Petropolis.
Le film souligne l'empathie de Zweig avec les victimes du nazisme qui n'ont pas eu sa chance de fuir à temps. Quelle sont les responsabilités des intellectuels , leurs moyens de peser sur le cours des évènements ? Il revendique son impuissance.
Pourquoi Zweig ne suicide-t-il ? Le film laisse entendre qu'il ne supporte pas "l'échec d'une civilisation". Alors que les Américains viennent d'entrer en guerre, et donc que la victoire contre Hitler devient possible, sinon probable, Zweig, profondément pacifiste, ne supporterait pas que les hommes aiment tant la guerre, même pour une bonne cause.
Dans l'excellente BD "Les derniers jours de Stefan Zweig", le désespoir, et donc le suicide, viendrait de la prise de Singapour par les Japonais, et donc d'une défaite annoncée des Américains, ce à quoi le film ne fait pas allusion.
Reste sa lettre d'adieu dans laquelle il parle de ses "forces épuisées par les longues années d'errance". Il ne se sent pas de taille, à 60 ans, de commencer une nouvelle vie, malgré sa jeune épouse qu'il entraîne dans la mort avec lui.
Cinématographiquement, il est possible de regretter la multiplication de plans trop longs qui font que le film manque de rythme. Il s'en dégage, malheureusement trop souvent, un vague ennui.
16:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
20/09/2016
Toni Erdman
Toni Erdman
de Maren Ade
avec Peter Simorischek, Sandra Hüller
Le film dont tout le monde parlait à Cannes, y compris pour n'avoir reçu aucun prix.
Le Figaro et l'Huma, ainsi que Libé qui donnent leur note maximum. Une seule inquiétude : les "Cahiers du cinéma" qui parle de "chef d'œuvre", ce qui n'est pas bon signe. Mais puisque plusieurs parlaient de "comédie de l'été"...
Les relations entre un père et sa fille.
La fille est consultante et travaille pour de grandes entreprises multinationales. Elle peut espérer une promotion. Sa vie affective est un désert.
La vie affective du père est également un désert après la mort de son vieux chien. Il tente donc de se rapprocher de sa fille, en allant lui rendre visite en Roumanie où elle est en mission pour son entreprise.
Il est incongru, burlesque, lourdaud, bouffon, souvent ridicule au point de faire honte à sa fille. Il invente le personnage de Toni Erdman, avec perruque et fausses dents.
Mais il pose des questions de fond qui peuvent avoir un écho en nous : es tu heureuse ? qu'est-ce qui vaut la peine d'être vécu ?
Le personnage de Toni Erdman est plus pathétique que drôle, mais le film ne manque pas d'humour. La critique sociale est à fleur de peau.
Mais était-il indispensable de nous en mettre pour presque trois heures ?
15:37 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma