11/10/2023
Un pan caché de l'histoire des femmes
Les femmes de l'ombre
Rémi Kauffer
Tempus
Un survol de l'histoire des femmes espionnes, depuis Milady qui a inspiré Alexandre Dumas. Rémi Kauffer souhaite que les historiens se penchent sur cette partie de l'Histoire afin de mieux la faire connaitre.
Comme le parlementarisme, l'histoire des espionnes commencent, dans ce livre, en Angleterre dans la lutte entre la Couronne et le Parlement.
Puis dans la guerre pour l'indépendance américaine.
En France l'histoire des espionnes commence avec l'affaire Dreyfus et le fameux "bordereau" ramassé par une femme de ménage espionne dans une poubelle de l'ambassade d'Allemagne à Paris.
Chacun sait que Mata Hari n'est qu'un mythe.Elle a été fusillée pour l'exemple...
Les guerres sont des moments privilégiés pour l'espionnage, surtout quand elles sont mondiales. Les femmes y prennent toute leur part. La liste est longue dans le "martyrologue".
La "guerre froide" est chaude en aventures d'espionnage, et les femmes y tiennent toute leur place, au risque de leur vie.
Le problème fut que, la paix revenue, celles qui souhaitaient continuer le travail eurent du mal à ne pas être renvoyées à la maison ou à ne pas être consignées à des travaux de secrétariat. Y compris au moment des luttes pour les indépendances.
Israël eut ses "guerrières secrètes" avant même la naissance du pays.
"Force est d'admettre que les agentes secrètes restent plus méconnues encore que les agents secrets, les femmes de l'ombre bien plus que les hommes de l'ombre."
08:10 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, espionnage
16/08/2023
I am Pilgrim
Je suis Pilgrim
Terry Hayes
Livre de Poche (33697)
Prix des lecteurs du Livre de Poche "catégorie Policier"
Le super héros va lutter, au péril de sa vie, contre le super méchant qui veut provoquer une épidémie de variole. Un variant contre lequel les vaccins ne peuvent rien. Le terrorisme islamique plus efficace que les ceintures d'explosifs...
Il y a également un meurtre dans un hôtel de New-York qui permet de classer le livre dans la catégorie "policier" aussi bien que dans la catégorie "espionnage".
Terry Hayes est d'abord un scénariste (Mad Max, entre autres). Pas étonnant que le livre ait été adapté au cinéma. Il vit au rythme des rebondissements, sur presque mille pages.
"Le problème avec la guerre, c'est qu'elle entraîne la disparition des valeurs mêmes pour lesquelles vous combattez - la justice, la morale, l'humanité." (Edmund Burke)
"Dans une guerre, la première victime, c'est la vérité"
"le monde ne se transforme pas sous vos yeux, il se transforme dans votre dos."
"pour être libre, il faut lâcher prise"
"Même les soldats britanniques - qui n'étaient pas précisément des génies scientifiques- ont eu l'idée d'utiliser des articles contaminés pour éliminer les Amérindiens"
"J'avais la foi. Je croyais au rock'n'roll, au rêve occidental et à l'égalité entre les hommes."
"la compassion est la forme la plus pure de l'amour, parce qu'elle n'attend rien en retour."
11:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, espionnage
21/02/2023
Mémoires d'un agent du FBI infiltré
Le caméléon
Marc Ruskin
éditions Hugo
Marc Ruskin était agent du FBI, pendant trente ans. Sa spécialité était de se faire passer pour quelqu'un d'autre afin de piéger des gangsters, des faux-moneyeurs ou des corrompus, certains vendant des secrets d'Etat. Pour ce faire il se coulait dans une "légende", comme dans la célèbre série. Avec le risque d'être démasqué, et donc d'être éliminé.
Un département spécialisé du FBI se chargeait de fabriquer de "vrais faux papiers", de vrais faux comptes en banque, des diplômes, des quittances de loyers etc.
Il ne suffisait pas d'obtenir des informations. Le plus dur était de rassembler des preuves assez convaincantes pour qu'un tribunal puisse condamner. Pour cela il lui a fallu apprendre à "vivre avec le mensonge".
Petit détail dans le contexte français actuel : au FBI la retraite est à 57 ans, mais après plus de 30 années de service sa pension représentait la moitié de son salaire. Ce qui a impliqué qu'il trouve du travail pour subvenir à ses besoins.
"la principale cause du stress est ce que vous ignorez"
08:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fbi, espionnage
26/12/2022
Espions à la retraite
L'espion qui aimait les livres
John le Carré
Seuil
John le Carré est décédé il y a deux ans, à l'âge de 89 ans. Son plus jeune fils, Nick Cornwell, a retrouvé le manuscrit non publié de "L'espion qui aimait les livres", et a considéré que cette oeuvre méritait d'être publiée.
"L'espion qui aimait les livres" présente une caractéristique inédite pour un roman de le Carré : il décrit un service divisé entre plusieurs factions politiques, pas toujours bienveillant envers ceux qu'il devrait protéger, pas toujours très efficace ou attentif, et en fin de compte, plus très sûr d'arriver à se justifier lui même. Dans "l'espion qui aimait les livres", les espions britanniques ont, comme beaucoup d'entre nous, perdu leurs certitudes sur ce que représente leur pays et sur leur identité véritable." (Nick Cornwell)
L'espion à la retraite aime les livres, se rend à toute heure dans la petite libraire du village qui vient d'être reprise par Julian qui a abandonné son job lucratif à la City.
Comme, je suppose, tous les retraités il se souvient de quelques actions d'éclat de sa vie active, en particulier avec son épouse qui était également sa collègue.
"Au fil du temps, il en venait à considérer tout le clan, satellites inclus, comme uni non pas par les secrets qu'ils partageaient mais par les secrets qu'ils se cachaient les uns aux autres"
08:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, espionnage
25/07/2022
le grand roman de la CIA
La compagnie
Robert Littell
J'ai lu n°13491
"J'ai lu" a eu l'excellente idée de ressortir en format poche, grosse poche quand même, le grand classique de la littérature d'espionnage, vingt ans après sa première parution. 1240 pages pour 10 euros...
A travers des histoires d'espionnage c'est un demi siècle de notre histoire qui est racontée, essentiellement à travers le prisme de la guerre froide.
Guerre froide qui commence dès le lendemain de la seconde guerre mondiale, à Berlin, bien entendu.
"Je n'ai jamais pu comprendre comment la mère patrie avait pu perdre vingt millions d'hommes dans la Grande guerre patriotique."
"La troisième guerre mondiale avait commencé le jour où la deuxième pris fin. En grattant un peu un social-démocrate, on découvrait un communiste qui recevait ses ordres directement du Kremlin."
Quand un officier du KGB dit vouloir passer à l'Ouest, est-il sincère ou est-il destiné à délivrer de fausses informations ? Le grand jeu, pour le KGB comme la CIA est d'avoir des taupes chez l'ennemi. Comme le fameux Philby. Comment les débusquer ?
La première partie du livre est consacré à l'immédiat après guerre.
La seconde à Budapest 56.
"les Russes construisent en secret des missiles balistiques de moyenne portée qu'ils voudraient installer en Hongrie pour menacer le flan sud de l'OTAN en Italie et en Grèce.
"Si l'on en juge d'après l'histoire, la réponse est claire. Les Russes optent toujours pour l'invasion"
"Ni les Américains ni l'OTAN ne sont prêts à intervenir en Hongrie"
La troisième partie est centrée sur la tentative de renversement de Castro. Tentative désastreuse de débarquement dans la baie "des cochons".
"C'est la Hongrie qui recommence ! Des gens vont prendre des risques énormes puis ils vont se retrouver coincés et devront se débrouiller tout seuls" "Soudain les débats des grandes puissances tournant autour de grandes idées se réduisaient à ces corps sur une plage, à ce sang épongé par le sable" "Kennedy s'enfonça dans l'obscurité pour essayer de digérer le premier désastre politique de son existence"
La quatrième partie est consacrée à la recherche de la taupe au sein de la CIA qui renseigne le KGB.
"je leur apprend à se mettre les Américains dans la poche en leur parlant d'argent, et les Anglais en leur parlant de la dernière guerre."
"il y a toujours eu, et il y aura toujours, un antagonisme entre la nécessité pour une agence de renseignements de garder ses secrets, et le droit du public à savoir ce qui se passe"
La cinquième partie se déroule en Afghanistan en 1983, le soutien aux Talibans contre les Russes, au risque de les voir se retourner ensuite contre les Américains.
La sixième partie raconte la tentative de putsch du KGB et d'une partie de l'armée contre Gorbatchev, et Elsine qui tire les marrons du feu. Apparait un nouveau personnage : Poutine, mais ceci est une autre histoire...
Postlude : "l'URSS n'était pas un pays. C'est la métaphore d'une idée qui pouvait paraître bonne sur le papier, mais qui, dans la pratique, s'est révélée terriblement défectueuse."
"La révolution, c'est comme les romans, le plus difficile est de trouver la fin" (Tocqueville)
"les changements qui interviennent dans notre vie doivent trouver leur origine dans l'impossibilité de vivre autrement que suivant les exigences de notre conscience."
"Lorsque le général Gehlen reçut l'autorisation d'occuper à nouveau des fonctions dans un service de renseignements, il s'était engagé par écrit à n'employer ni anciens officiers de la Gestapo, ni criminels de guerre. Il s'est pourtant entouré d'anciens nazis qui figurent tous sur des listes de personnel sous une fausse identité."
"L'OSS (ancêtre de la CIA) a dressé la liste des caïds de la Mafia sicilienne fidèles aux Alliés"
08:11 Publié dans histoire, sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage