19/07/2022
Au coeur de la DGSE
Sauvez Zelensky !
Victor K.
éditions Robert Laffont
L'auteur est présenté par son éditeur comme un "agent de terrain" ayant travaillé pendant plus de vingt ans pour la DGSE.
Ce roman raconte une mission totalement imaginaire du service "Action" de la DGSE. Il s'agit non pas de sauver le président ukrainien comme pourrait le faire croire le titre, mais de protéger, en deuxième rideau, sa famille, femme et enfant, dans un souterrain de la capitale puis à proximité de la Roumanie, afin de pouvoir l'exfiltrer si besoin.
Autre opération, dans le même, temps, permettre à la "chérie" de Poutine de s'enfuir loin du Tsar.
Enfin, il s'agit de livraisons de matériel létal, clandestines afin de ne pas faire apparaître la France comme bélligérante.
"Les conflits exacerbent les libidos. L'impératif de survie, de profiter, encore un peu, de plaisir, de revenir aux besoins primaires de son corps pour oublier le pire." J'ai trouvé les scènes "érotiques" proches du ridicule.
08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, espionnage, ukraine
15/07/2022
Révélations sur le vrai bureau des légendes
Trahisons à la DGSE
Antoine Izambard et Frank Renaud
éditions Stock
Juillet 2020. Deux anciens espions de la DGSE sont lourdement condamnés par la justice française pour trahison au profit de la Chine. Du jamais vu dans l'histoire de l'espionnage français.
"Ce livre vise à montrer les difficultés pour les maîtres-espions tricolores d'évoluer face à ces grands prédateurs que sont la Chine, la Russie et les Etats-Unis."
"Au sein du ministère des armées, le niveau d'attention vis-à-vis de la Chine est aujourd'hui plus important que pour la Russie" (écrit avant la tentative d'invasion de l'Ukraine)
"Historiquement, la Russie a probablement été la puissance qui a donné le plus de fil à retordre aux services français"
Les Etats-Unis possède 17 agences de renseignements, lesquelles ont des moyens colossaux et ne reculent devant rien. En 2018, le renseignement américain a dépensé 81,5 milliards de $ pour ses activités, soit quasiment deux fois le budget alloué aux forces armées françaises."
"Nous avons besoin des Américains, de leur renseignement électronique ou satellitaire pour lutter contre le terrorisme au Sahel ou au Levant."
"MICE pour Money, Ideology, Compromise et Ego. Dans le monde brumeux de l'espionnage, ces quatre lettres indiquent les quatre leviers à actionner pour recruter une source ou retourner un agent secret."
"En France, le nombre d'agents participant à la politique publique du renseignement est passé de 15 000 à 18 000 entre 2014 et 2017., soit une hausse de 20% des effectifs. Et la tendance va continuer" Chaque mois, le magazine de l'armée de terre fait de la publicité pour inciter les militaires à rejoindre les services de renseignements. "Nous nous heurtons à la concurrence du privé où les salaires sont plus attractifs". "De plus, le contre-espionnage a été "cannibalisé" par la lutte contre le terrorisme."
"Les armées françaises disposent déjà de 3 000 cyber-combattants, un chiffre qui passera à 4 000 en 2025".
"Confrontée à une polarisation grandissante entre Washington et Pékin, notamment en Indochine, à une puissance russe revanchiste et à la menace terroriste et djihadiste, la DGSE recrute à tour de bras."
"Il est difficile de ne recruter que des héros" (Jean Rochet, directeur de la DST de 67 à 72)
08:33 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage
16/05/2022
Une taupe au KGB
L'espion et le traître
Ben Macintyre
Pocket 17953
Un colonel du KGB, fils d'un agent du KGB, marié avec une agent du KGB, fille d'un gradé du KGB. Malgré cet environnement, il est difficile de continuer à croire à la propagande quand on aime la musique classique, même allemande et la littérature européenne, et que l'on assiste à la répression du "printemps de Prague". Des postes au Danemark puis à Londres permettent de voir qu'il peut être doux de vivre dans ces "affreux" pays capitalistes, au moins aussi bien qu'au "paradis" communiste.
Il devient la source la plus haut placée du Mi6 au sein du KGB, jusqu'au moment où un agent double britannique va le dénoncer. Son exfiltration depuis Moscou, en passant par la Finlande, est digne des meilleurs films du genre. Son épouse ne lui pardonnera pas son double jeu.
"L'Union soviétique préparait son arsenal : elle équipait d'armes nucléaires ses forces aériennes basées en Allemagne de l'Est et en Pologne, elle plaçait en alerte près de 70 missiles SS2O pointés vers l'Europe de l'Ouest, elle déployait des sous-marins porteurs de missiles balistiques nucléaires."
"Le terme "finlandisation" signifiait l'état de soumission dont souffrait une petite nation sous le joug d'un puissant voisin. Durant la guerre froide, la Finlande était officiellement neutre, mais restait soumise à de nombreux contrôles de l'Union soviétique."
17:51 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage, russie, finlande
29/05/2021
2 espions face à face
KGB / DGSE
Serguei Jirnov et François Waroux
Mareuil éditions
Pour la première fois, un espion russe et un officier français confrontent leurs expériences, leurs analyses et les méthodes utilisées. Ce livre est la suite naturelle de leurs échanges pour la télévision française (France 2 et Arte)
Loin des clichés des films hollywoodiens, et de la série française "le Bureau des Légendes", ce livre brise les mythes.
Ils ont tous les deux opérés pendant la "guerre froide" et sont d'accord pour souligner la menace que le terrorisme fait peser sur les démocraties.
"En France, le renseignement a toujours souffert du mépris des autorités politiques comme des élites intellectuelles."
"La France se concentrait essentiellement sur le renseignement économique" "Il s'agissait de voler des techniques et des savoir-faire, pour atteindre l'excellence et conquérir des marchés"(FW)
"Le KGB cherchait à obtenir du renseignement politique, industriel, scientifique ou militaire" (SJ)
"Nous n'étions pas des espions mais des Officiers traitants. Ce n'était pas notre rôle d'espionner, mais celui de nos sources." (FW)
"Notre métier consistait à obtenir des informations, rien de plus" (SJ)
"Si l'on a des problèmes de moralité, mieux vaut ne pas entrer dans le service. Il faut changer de métier" (FW)
"Poutine est un tel menteur qu'il croit que tous les autres chefs d'Etat travestissent la vérité." (SJ)
La formation du KGB, d'une durée de trois ans est à comparer avec l'instruction des officiers traitants en France : moins d'un an"
"Le contre-espionnage français n'a jamais démasqué aucun illégal du KGB" (SJ)
"Notre activité extérieure était surtout concentrée dans les pays qui comptaient, comme les Etats-Unis. Nous avions aussi beaucoup d'agents dans des villes qui accueillaient les principales organisations internationales, comme Genève et Bruxelles."
"Nous n'avions pas besoin de placer des hommes du KGB partout car dans tous les pays qui avaient un Parti communiste nous disposions d'une cinquième colonne." (SJ)
"Dès les années 70, les élites de l'URSS ne croyaient déjà plus à la révolution communiste, les cadres et l'élite perdant la foi dans le régime."(SJ)
"Le service actuel de renseignement russe est quatre fois plus actif que celui de l'URSS" (SJ)
18:11 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage
02/05/2021
Espionnes
Les espionnes racontent
Texte : Chloé Aeberhardt
Dessin : Aurélie Pollet
arte éditions
J'ai déjà parlé dans ce blog du livre de Chloé Aeberhardt, journaliste au Monde. Elle a fait parler six femmes plongées dans un monde très masculin, celui de l'espionnage. Rien à voir avec Mata Hari. Dans les grandes agences de renseignements "les professionnels de terrain sont minoritaires par rapport aux analystes." Et les femmes sont au moins aussi capables que les hommes de faire des analyses !
"Jusque là, à la DST, les femmes ne faisaient guère plus que le café, taper à la machine et assister les nouveaux arrivants dans leur recherche de logement." Geneviève est la première femme à ouvrir la voie de l'analyse, et du terrain aux femmes.
"Martha devint officier traitant, ces espions chargés de recruter et de manipuler des sources en jouant sur les quatre mobiles du MICE : Money, Ideology, Chantage, Ego. Sa plus belle prise sera la maîtresse de Noriega, dictateur du Panama et trafiquant de drogue. En manipulant la maîtresse, elle permettra l'arrestation de Noriega.
"Jonna est la plus hollywoodienne des espionnes, comparable à Q, l'as des gadgets dans les films de James Bond." Elle deviendra chef du "Disguise Department", chargé de rendre méconnaissables les agents de terrain. Sa plus belle opération sera l'exfiltration du général Leonov, cadre du KGB, et son épouse.
Gabriele est une Allemande de l'Ouest, agent double travaillant pour la STASI est-allemande. Au moment de la chute du Mur, elle est dénoncée par un ancien collègue. Elle est condamnée à six ans de prison.
Ludmila travaille pour le KGB en Argentine, avec son mari, sous de fausses identités. Serrés de près par le FBI, ils trouvent refuge à l'ambassade russe. Quinze ans plus tard ils découvrent qu'ils ont été trahis par un ancien colonel du KGB passé à l'Ouest.
Yola est une ancienne du Mossad, le service de renseignements israélien, considéré comme le meilleur du monde. "Le service dispose même d'une unité d'assassinat officielle." Sous couvert d'un hôtel au bord de la mer au Soudan, Yola organise le départ pour Israël des "Falashas", ces Juifs éthiopiens.
Que d'aventures vécues par ces femmes courageuses !
08:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, espionnage