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25/07/2022

le grand roman de la CIA

La compagnie

Robert Littell

J'ai lu n°13491

 

"J'ai lu" a eu l'excellente idée de ressortir en format poche, grosse poche quand même, le grand classique de la littérature d'espionnage, vingt ans après sa première parution. 1240 pages pour 10 euros...

A travers des histoires d'espionnage c'est un demi siècle de notre histoire qui est racontée, essentiellement à travers le prisme de la guerre froide.

Guerre froide qui commence dès le lendemain de la seconde guerre mondiale, à Berlin, bien entendu.

"Je n'ai jamais pu comprendre comment la mère patrie avait pu perdre vingt millions d'hommes dans la Grande guerre patriotique."

"La troisième guerre mondiale avait commencé le jour où la deuxième pris fin. En grattant un peu un social-démocrate, on découvrait un communiste qui recevait ses ordres directement du Kremlin."

Quand un officier du KGB dit vouloir passer à l'Ouest, est-il sincère ou est-il destiné à délivrer de fausses informations ? Le grand jeu, pour le KGB comme la CIA est d'avoir des taupes chez l'ennemi. Comme le fameux Philby. Comment les débusquer ?

La première partie du livre est consacré à l'immédiat après guerre.

La seconde à Budapest 56.

"les Russes construisent en secret des missiles balistiques de moyenne portée qu'ils voudraient installer en Hongrie pour menacer le flan sud de l'OTAN en Italie et en Grèce.

"Si l'on en juge d'après l'histoire, la réponse est claire. Les Russes optent toujours pour l'invasion"

"Ni les Américains ni l'OTAN ne sont prêts à intervenir en Hongrie"

La troisième partie est centrée sur la tentative de renversement de Castro. Tentative désastreuse de débarquement dans la baie "des cochons".

"C'est la Hongrie qui recommence ! Des gens vont prendre des risques énormes puis ils vont se retrouver coincés et devront se débrouiller tout seuls" "Soudain les débats des grandes puissances tournant autour de grandes idées se réduisaient à ces corps sur une plage, à ce sang épongé par le sable" "Kennedy s'enfonça dans l'obscurité pour essayer de digérer le premier désastre politique de son existence"

La quatrième partie est consacrée à la recherche de la taupe au sein de la CIA qui renseigne le KGB.

"je leur apprend à se mettre les Américains dans la poche en leur parlant d'argent, et les Anglais en leur parlant de la dernière guerre."

"il y a toujours eu, et il y aura toujours, un antagonisme entre la nécessité pour une agence de renseignements de garder ses secrets, et le droit du public à savoir ce qui se passe"

La cinquième partie se déroule en Afghanistan en 1983, le soutien aux Talibans contre les Russes, au risque de les voir se retourner ensuite contre les Américains.

La sixième partie raconte la tentative de putsch du KGB et d'une partie de l'armée contre Gorbatchev, et Elsine qui tire les marrons du feu. Apparait un nouveau personnage : Poutine, mais ceci est une autre histoire...

Postlude : "l'URSS n'était pas un pays. C'est la métaphore d'une idée qui pouvait paraître bonne sur le papier, mais qui, dans la pratique, s'est révélée terriblement défectueuse."

 

"La révolution, c'est comme les romans, le plus difficile est de trouver la fin" (Tocqueville)

"les changements qui interviennent dans notre vie doivent trouver leur origine dans l'impossibilité de vivre autrement que suivant les exigences de notre conscience."

"Lorsque le général Gehlen reçut l'autorisation d'occuper à nouveau des fonctions dans un service de renseignements, il s'était engagé par écrit à n'employer ni anciens officiers de la Gestapo, ni criminels de guerre. Il s'est pourtant entouré d'anciens nazis qui figurent tous sur des listes de personnel sous une fausse identité."

"L'OSS (ancêtre de la CIA) a dressé la liste des caïds de la Mafia sicilienne fidèles aux Alliés"

 

19/07/2022

Au coeur de la DGSE

Sauvez Zelensky !

Victor K.

éditions Robert Laffont

 

L'auteur est présenté par son éditeur comme un "agent de terrain" ayant travaillé pendant plus de vingt ans pour la DGSE.

Ce roman raconte une mission totalement imaginaire du service "Action" de la DGSE. Il s'agit non pas de sauver le président ukrainien comme pourrait le faire croire le titre,  mais de protéger, en deuxième rideau, sa famille, femme et enfant, dans un souterrain de la capitale puis à proximité de la Roumanie, afin de pouvoir l'exfiltrer si besoin.

Autre opération, dans le même, temps, permettre à la "chérie" de Poutine de s'enfuir loin du Tsar.

Enfin, il s'agit de livraisons de matériel létal, clandestines afin de ne pas faire apparaître la France comme bélligérante.

 

"Les conflits exacerbent les libidos. L'impératif de survie, de profiter, encore un peu, de plaisir, de revenir aux besoins primaires de son corps pour oublier le pire." J'ai trouvé les scènes "érotiques"  proches du ridicule.

 

08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, espionnage, ukraine

15/07/2022

Révélations sur le vrai bureau des légendes

Trahisons à la DGSE

Antoine Izambard et Frank Renaud

éditions Stock

 

Juillet 2020. Deux anciens espions de la DGSE sont lourdement condamnés par la justice française pour trahison au profit de la Chine. Du jamais vu dans l'histoire de l'espionnage français.

"Ce livre vise à montrer les difficultés pour les maîtres-espions tricolores d'évoluer face à ces grands prédateurs que sont la Chine, la Russie et les Etats-Unis."

"Au sein du ministère des armées, le niveau d'attention vis-à-vis de la Chine est aujourd'hui plus important que pour la Russie" (écrit avant la tentative d'invasion de l'Ukraine)

"Historiquement, la Russie a probablement été la puissance qui a donné le plus de fil à retordre aux services français"

Les Etats-Unis possède 17 agences de renseignements, lesquelles ont des moyens colossaux et ne reculent devant rien. En 2018, le renseignement américain a dépensé 81,5 milliards de $ pour ses activités, soit quasiment deux fois le budget alloué aux forces armées françaises."

"Nous avons besoin des Américains, de leur renseignement électronique ou satellitaire pour lutter contre le terrorisme au Sahel ou au Levant."

"MICE pour Money, Ideology, Compromise et Ego. Dans le monde brumeux de l'espionnage, ces quatre lettres indiquent les quatre leviers à actionner pour recruter une source ou retourner un agent secret."

"En France, le nombre d'agents participant à la politique publique du renseignement est passé de 15 000 à 18 000 entre 2014 et 2017., soit une hausse de 20% des effectifs. Et la tendance va continuer" Chaque mois, le magazine de l'armée de terre fait de la publicité pour inciter les militaires à rejoindre les services de renseignements. "Nous nous heurtons à la concurrence du privé où les salaires sont plus attractifs". "De plus, le contre-espionnage a été "cannibalisé" par la lutte contre le terrorisme."

"Les armées françaises disposent déjà de 3 000 cyber-combattants, un chiffre qui passera à 4 000 en 2025".

"Confrontée à une polarisation grandissante entre Washington et Pékin, notamment en Indochine, à une puissance russe revanchiste et à la menace terroriste et djihadiste, la DGSE recrute à tour de bras."

"Il est difficile de ne recruter que des héros" (Jean Rochet, directeur de la DST de 67 à 72)

 

16/05/2022

Une taupe au KGB

L'espion et le traître

Ben Macintyre

Pocket 17953

 

Un colonel du KGB, fils d'un agent du KGB, marié avec une agent du KGB, fille d'un gradé du KGB. Malgré cet environnement, il est difficile de continuer à croire à la propagande quand on aime la musique classique, même allemande et la littérature européenne, et que l'on assiste à la répression du "printemps de Prague". Des postes au Danemark puis à Londres permettent de voir qu'il peut être doux de vivre dans ces "affreux" pays capitalistes, au moins aussi bien qu'au "paradis" communiste.

Il devient la source la plus haut placée du Mi6 au sein du KGB, jusqu'au moment où un agent double britannique va le dénoncer. Son exfiltration depuis Moscou, en passant par la Finlande,  est digne des meilleurs films du genre. Son épouse ne lui pardonnera pas son double jeu.

 

"L'Union soviétique préparait son arsenal : elle équipait d'armes nucléaires ses forces aériennes basées en Allemagne de l'Est et en Pologne, elle plaçait en alerte près de 70 missiles SS2O pointés vers l'Europe de l'Ouest, elle déployait des sous-marins porteurs de missiles balistiques nucléaires."

"Le terme "finlandisation" signifiait l'état de soumission dont souffrait une petite nation sous le joug d'un puissant voisin. Durant la guerre froide, la Finlande était officiellement neutre, mais restait soumise à de nombreux contrôles de l'Union soviétique."

 

 

29/05/2021

2 espions face à face

KGB / DGSE

Serguei Jirnov et François Waroux

Mareuil éditions

 

Pour la première fois, un espion russe et un officier français confrontent leurs expériences, leurs analyses et les méthodes utilisées. Ce livre est la suite naturelle de leurs échanges pour la télévision française (France 2 et Arte)

Loin des clichés des films hollywoodiens, et de la série française "le Bureau des Légendes", ce livre brise les mythes.

Ils ont tous les deux opérés pendant la "guerre froide" et sont d'accord pour souligner la menace que le terrorisme fait peser sur les démocraties.

 

"En France, le renseignement a toujours souffert du mépris des autorités politiques comme des élites intellectuelles."

"La France se concentrait essentiellement sur le renseignement économique" "Il s'agissait de voler des techniques et des savoir-faire, pour atteindre l'excellence et conquérir des marchés"(FW)

"Le KGB cherchait à obtenir du renseignement politique, industriel, scientifique ou militaire" (SJ)

"Nous n'étions pas des espions mais des Officiers traitants. Ce n'était pas notre rôle d'espionner, mais celui de nos sources." (FW)

"Notre métier consistait à obtenir des informations, rien de plus" (SJ)

"Si l'on a des problèmes de moralité, mieux vaut ne pas entrer dans le service. Il faut changer de métier" (FW)

"Poutine est un tel menteur qu'il croit que tous les autres chefs d'Etat travestissent la vérité." (SJ)

La formation du KGB, d'une durée de trois ans est à comparer avec l'instruction des officiers traitants en France : moins d'un an"

"Le contre-espionnage français n'a jamais démasqué aucun illégal du KGB" (SJ)

"Notre activité extérieure était surtout concentrée dans les pays qui comptaient, comme les Etats-Unis. Nous avions aussi beaucoup d'agents dans des villes qui accueillaient les principales organisations internationales, comme Genève et Bruxelles."

"Nous n'avions pas besoin de placer des hommes du KGB partout car dans tous les pays qui avaient un Parti communiste nous disposions d'une cinquième colonne." (SJ)

"Dès les années 70, les élites de l'URSS ne croyaient déjà plus à la révolution communiste, les cadres et l'élite perdant la foi dans le régime."(SJ)

"Le service actuel de renseignement russe est quatre fois plus actif que celui de l'URSS" (SJ)