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14/04/2010

Lulu, femme nue

Lulu

Femme nue

Etienne Davodeau

Le récit complet en deux volumes

Prix du public à Angoulême

Editions Futuropolis

 

Pas de femme(s) nue(s) dans cet album, mais une femme, mère de famille, la quarantaine, qui a besoin de respirer et qui part. Pas par haine ni par colère : elle sait qu’elle reviendra, vers son mari, et surtout vers ses enfants, mais elle a  besoin de vacance(s).

Surprise par sa propre audace, elle fait de drôles de rencontres qui lui donnent une autre vision de son monde et de sa vie. Expérience qu’elle voudrait transmettre.

Le scénario est original, le dessin classique, les couleurs tendres, comme Lulu.

Un cadeau parfait pour la « fête des mères », pour les mères qui aiment les BD…

 

08:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd

10/04/2010

un polar sud-africain

Lemmer l’invisible

Deon Meyer

Points policiers P2290

Sélection 2010 « Prix du meilleur polar des lecteurs de Points »

 

L’actualité récente rappelle que la violence héritée du temps de l’apartheid (« le développement séparé ») est encore très présente.

La Coupe du Monde de foot approche : bon prétexte pour se plonger dans l’ambiance sud-africaine, avec cet excellent « polar ».

Lemmer (c’est son nom) est garde du corps. Il y en a de deux catégories : les dissuasifs, massifs, et les « invisibles » spécialisés dans l’observation,  afin de prévenir les dangers.  Garde du corps, pas détective, mais il voudra remonter à la source de la souricière qu’il n’a pu éviter à sa cliente.

Une évocation crédible : l’implication de services spéciaux sud-africains dans « l’accident » d’avion ayant coûté la vie au premier Président du Mozambique indépendant : Samora Machel. Nous n’allions quand même pas imaginé que Nelson Mandela, alors en prison, a fait assassiner le mari pour pouvoir épouser la veuve…

 

« La première chose qu’achète un riche Afrikaner, c’est de plus gros nichons pour sa femme. La deuxième chose, une paire de lunettes de soleil hors de prix (avec le nom de la marque bien en vue) qu’il n’enlève que quand il fait totalement nuit. Cela lui sert à instaurer une première barrière entre les pauvres et lui ».

« Les hommes riches commettent tous la même erreur : ils pensent qu’on les respecte pour eux-mêmes »

« Celui qui éprouve le besoin de dire : « je ne suis pas raciste mais… » en est un. »

« Quand est-ce qu’on aura enfin oublié la race ou la couleur pour s’occuper simplement de ce qui est bien ou mal ? »

« Le tourisme est devenu l moteur de notre pays, une industrie plus importante que nos mines d’or. »

« Je caressais son corps centimètre par centimètre, jusqu’à ce que le désir l’embrase, telle une oursonne achevant son hibernation »

« On ne peut être humain qu’à travers les autres. Voilà ce que doit chercher l’homme blanc en Afrique. S’il ne trouve pas, il restera pour toujours un étranger »

« Les assassins de l’Histoire étaient tous de petits hommes agités »

08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

03/04/2010

un roman d'action(s) africain

Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire

 

Florent Couao-Zotti

 

Editions "Le serpent à plumes"

 

 

L'Afrique de l'Ouest est devenue une étape importante du trafic de drogue international.

Il n'est donc pas surprenant qu'un "roman noir" africain raconte les tribulations et mésaventures d'un trafiquant.

Pour cette "farine",  et l'argent qu'elle représente,  tout le monde est prêt à tuer sur ce continent où la vie humaine compte si peu.

Avec la drogue et l'argent, vient tout naturellement le sexe, et la vénalité.

Le détective privé (S.D.K.) est un antihéros dans la tradition du personnage.

 

Un roman au rythme rapide et à la langue vive qui ne se prend pas au sérieux, même si, au passage, il montre les plaies de l'Afrique.

Mais est-ce à un Béninois de décrire ainsi les laideurs de Cotonou ? Car "si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de la dire !"

 

 

"Quand on est pas mort, la vie est toujours gratuite, Et la gratuité n'a pas de prix"

 

"L'oubli, c'était le seul motif de leurs errements. La raison de leur interminable odyssée"

 

"La jungle n'est pas une affaire de midinettes, ni de sentimentalisme. Il faut savoir rendre griffe pour griffe, morsure pour morsure. Autrement, on risque d'y laisser plus que ses ovaires."

 

"Dans la guerre de ghetto, avoir de la mansuétude, éprouver un quelconque attendrissement relevait de la faiblesse notoire ou d'une coquetterie idiote"

 

"Trop de certitude rend inconscient. Trop d'assurance tue le rêve !"

 

Quelques proverbes :

"Le coassement de la grenouille n'empêche pas l'éléphant de boire"

"Qui a des œufs dans son panier doit éviter de courir"

"Le grain de maïs a beau courir, il finit toujours sa course dans le bec du coq"

"Tous les coqs qui chantent ont d'abord été des œufs"

"Si tu as échappé au crocodile en te baignant, prends garde au léopard qui t'attend sur la berge"

"Quand on a qu'une lance, on ne s'en sert pas contre un lion"

08:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

27/03/2010

Au pays des ombres

Au pays des ombres

 

Gilbert Gallerne

 

Prix du Quai des Orfèvres 2010

 

Editions Fayard

 

Le jury du prix du Quai des Orfèvres étant placé sous la présidence effective du Directeur de la police judiciaire, les livres primés chaque année ont généralement pour héros des policiers. Policiers avec leurs difficultés et leurs faiblesses, mais héros globalement positifs. Le livre de cette année ne fait pas exception à la règle.

 

Un vrai livre de "suspens". L'intrigue est relancée à mi-parcours, puis, plus vigoureusement encore aux 2/3. Livre idéal pour un trajet en train ou en avion : on ne voit pas le temps passé, et j'avais envie de connaître le dénouement avant la fin du voyage.

 

Le "pays des ombres", c'est celui de d'alcool bu pour oublier la disparition tragique de la femme aimée.

Je ne vous en dis pas plus, afin de ne pas vous donner trop d'indices...

 

 

08:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

19/03/2010

Une tombe à Gaza

Une tombe à Gaza

 

Une enquête d'Omar Youssef

 

Matt Rees

 

Livre de poche policier n°31583

 

 

"Elles portent le jean mais leurs cheveux sont couverts. Elles représentent 40% de la nombreuse population étudiante palestinienne. Les moins de 20 ans représentent 60% de la population. Elles ne vont plus au cinéma parce que les deux salles de Gaza ont du fermer, victimes des bombes du Hamas. Elles veulent construire un Etat indépendant et prospère." Voilà ce que j'écrivais il y a 10 ans,  après ma visite à Gaza. Le moins que l'on puisse dire est que la situation ne s'est pas arrangée depuis !

 

Le professeur Omar Youssef a quitté Bethléem pour aller inspecter les écoles de l'office des réfugiés de l'ONU à Gaza. Ecoles qu'il ne verra jamais, balloté par une succession d'évènements violents,  sur fond de luttes au sein des organisations palestiniennes, alimentées par la corruption.

 

Comme dans "Le collaborateur de Bethléem", l'enquête policière est surtout l'occasion de montrer la réalité de la vie des Palestiniens, mais cette fois l'intrigue est un peu plus complexe, plus proche du roman d'espionnage.

Comme le dit l'avant propos : "Tous les crimes relatés dans ce livre s'inspirent de faits réels survenus à Gaza. Les tueurs ont tué ainsi et c'est ainsi que les victimes sont mortes."

Une "tombe à Gaza" est la tombe profanée d'un soldat britannique de la première guerre mondiale, un Ecossais mort très loin des brumes d'Edinburgh et du whisky des Highlands. Les Britanniques ont du s'y reprendre à trois fois, en 1917, pour prendre Gaza aux Turcs.

Une tombe pour y enterrer toutes ces armes qui tuent beaucoup plus de Palestiniens que d'Israéliens ?

Un thème malheureusement toujours d'actualité.

 

 

"Cette petite bande de terre paraissait incarner la réalité désespérée des Palestiniens"

 

"Si l'on voulait vivre ici, il fallait accepter de suffoquer dans l'obscurité, de crever de chaleur dans des pièces privées d'air, de ravaler ses rancœurs."

 

"Les fusillades sont la musique des Palestiniens"

 

"L'homme, par son inhumanité envers l'homme, condamne des myriades innombrables à gémir" (Robert Burns)

 

"Lorsqu'on est une victime, on n'a pas de place dans sa vie pour accueillir la souffrance des autres"

 

"Les seuls Palestiniens qui ne pleurent pas sont les morts"

 

"Le respect se faisait encore plus rare qu'une bonne paie"

 

Proverbes : "C'est au muezzin d'appeler à la prière" ; "Baise la main que tu ne peux pas mordre" ; "Quand la vache tombe, les couteaux pleuvent"

14:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature