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24/07/2010

Katiba

Katiba

Jean-Christophe Ruffin

Flammarion

Katiba pourrait être un joli prénom féminin.
Une « Katiba » est un camp d’entraînement pour jihadistes des groupes d’ « Al Quaida au Maghreb Islamique ».
Ces camps sont généralement situés dans cette zone désertique du Nord de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad, du sud de l’Algérie, pays d’où vient la dénomination.

L’actualité vient de nous rappeler l’existence de ces groupes armés, puisque l’armée mauritanienne vient de détruire une de ces bases, avec l’aide logistique de l’armée française, et selon des renseignements fournis par les Américains. On connaît mal le rôle que les Algériens ont joué dans l’opération.
Dans le roman, c’est l’armée algérienne qui lance ses commandos, en collaboration avec une officine privée de « sécurité ».
C’est le reproche qu’il est possible de faire à se roman, par ailleurs facile à lire : il glorifie un peu trop, à mon goût, les services spéciaux algériens, et la privatisation du « renseignement », l’un comme l’autre ne méritant peut-être pas autant d’honneurs…

L’auteur, qui n’avait pas encore été viré de son poste d’ambassadeur au Sénégal (« Comme un con, j’ai cru le Président quand il a dit qu’il allait mettre fin à la Françafrique »), défend la politique de « Sarko l’Américain » : « Les Français ont compris qu’ils devaient compter sur les Américains pour leur sécurité ».
Il y a de l’action, des rebondissements, du suspens jusqu’à la fin, des agents doubles, des histoires d’amour : tout pour faire un bon film !


« Bruxelles est une ville où rien n’apparaît suspect, dans ce mélange de rues cossues et de faune cosmopolite ».
« Lui aussi avait l’air belge, à supposer que ces mots aient un sens »

« On ne fait pas pousser une plante en tirant sur les feuilles »





15:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

17/07/2010

$ave more

$avemore

 

Sean Doolittle

 

Rivages / Noir

 

 

$avemore (économisez plus) est le nom d'un hypermarché d'Ohama, petite ville américaine, à la limite de l'Iowa, pas très loin de Chicago.

C'est là que se retrouvent une jolie caissière et un flic mis au rencart par sa hiérarchie,  pour raisons disciplinaires.

Leur vie bascule le jour où la jolie caissière, lasse d'être frappée par son amant,  tue celui-ci, et  le flic, antihéros,  décide de jouer le "nettoyeur" pour effacer les traces.

 

Ce n'est donc pas un roman policier dans lequel on se demande "qui a tué ?", mais le lecteur se demande si le gentil va s'en sortir ("Comment connaître le nombre de variables en jeu ?"). Car les péripéties s'enchaînent à une cadence accélérée, qui tient en haleine, et donnerait un excellent scénario de film.

 

08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

10/07/2010

Fakirs

Fakirs

Antonin Varenne

Editions Viviane Hamy

 

Deux personnages très forts, qui finissent par se rencontrer, puisque le hasard n’existe pas :

-      Un officier de police, ancien major de sa promotion, à la limite de la folie et, relégué par la hiérarchie au service des suicides. S’il découvre que le suicide n’en est pas un, l’affaire lui est retirée.

-      Un fils de soixante nuitards, auteur d’une thèse de psychologie comportementale, et revenu, avec arc et flèches, dans un typee, dans le lot, où ses parents avaient tenté de créer une communauté.

Personnages décalés et sympathiques qui affrontent les dures réalités de la vie et de la mort. En particulier celle d’un « fakir », drogué et suicidaire, rescapé de la guerre du Golfe, se produisant dans une boîte pour voyeurs aimant voir le sang coulé (« le commanditaire, le vrai tueur, c’est toujours le public »).

Super bien écrit, d’une grande humanité, très critique à l’égard des pratiques sado-maso,  mais d’un pessimisme morbide, donc à éviter si vous avez le moral dans les chaussettes.

 

« Pour les humbles, l’humiliation est un premier pas vers la reconnaissance ».

« C’est quoi l’accent de ces mecs, d’où ils viennent ? - De la banlieue, ce n’est pas vraiment un pays ! »

« Donner des ordres, c’est être le dernier à pouvoir y désobéir. Ce n’est pas une responsabilité de grand homme, c’est une pathétique illusion de pouvoir. »

 

08:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

03/07/2010

Galadio

Galadio

Didier Daeninckx

Editions nrf Gallimard

 

Daeninckx de la série noire à la « blanche » de Gallimard, pour raconter l’histoire d’un métis.

Nous avons tous appris au lycée qu’entre les deux guerres mondiales, l’armée française avait occupé la Ruhr, en réaction à l’absence de paiement des dédommagements prévus par le Traité de Versailles.

Galadio nous raconte que, qui dit armée française, dit soldats « coloniaux » (les fameux « tirailleurs sénégalais », qui,  bien évidemment,  n’étaient pas tous Sénégalais). Tout naturellement, il y a eu des histoires d’amour entre les soldats, même noirs, de l’armée d’occupation et de jeunes femmes du pays. Tondues au départ des troupes étrangères, comme il se doit dans un monde de salauds. Des enfants sont nés, comme Galadio. Après la prise du pouvoir par les nazis, ces enfants,  symboles de « l’avilissement du sang aryen » ont subi un sort guère plus enviable que celui des juifs.

Le voyage initiatique de Galadio/Ulrich nous conduit dans l’Allemagne hitlérienne, en Afrique coloniale, puis dans l’Allemagne « libérée » du joug nazi, mais détruite.

Un petit livre par le nombre de pages, mais grand par les idées qui le sou tendent. A la fois sensible, émouvant, intéressant pour l’arrière plan historique : excellent !

Juste une toute petite remarque : la Tanzanie n’a existé qu’au moment de l’indépendance, par l’union du Tanganyika, colonie allemande et de Zanzibar.

 

«L ‘habit ne fait pas le blanc »

 

11:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

26/06/2010

vouloir être heureux

L'homme qui voulait être heureux

 Laurent Gounelle

"Pocket" 13841

 

Un des succès de librairie du moment, mais pas vraiment un roman puisqu'il n'y a pas vraiment d'histoire, sinon celle d'un occidental qui rencontre,  à Bali, île où la "religion" majoritaire est le bouddhisme (qui ne se veut pas une religion car  "Nous sommes ce que nous pensons"),   un "gourou" qui va l'aider à savoir ce qu'il veut vraiment...et à se passer d'un "gourou".

 Des rappels intéressants :

- "L'effet placebo" qui n'est pas sans rappeler la méthode "Coué" de l'autosuggestion : le % élevé de gens (jusqu'à 54%) qui éprouvent les effets, y compris négatifs,  de médicaments qui ne sont en fait que des "placebos" ("Ce que l'on croit devient réalité") ;

- "Les autres ont tendance à nous voir comme l'on se voit soi même"... et réciproquement : "les gens ont tendance à se comporter selon la façon dont on les voit" ;

- L'influence des parents et des enseignants sur le développement et la réussite des enfants ;

-  "On a fait un grand pas dans la vie quand on cesse de généraliser ce qui concerne les autres" ;

- "On en peut juger une croyance, seulement ses effets" ;

- "Ne laisse jamais personne te dire ce dont tu n'es pas capable".

 

 

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature