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23/05/2010

Un monde sans fin

Un monde sans fin

Ken Follet

Après « Les piliers de la terre »

Editions Robert Laffont et « Livre de poche »

 

Angleterre, de 1327 à  1361. 1285 pages : de quoi me faire hésiter !

Comme dans « Les piliers de la terre », l’intérêt est dans la vie quotidienne, deux siècles plus tard,  des paysans, pauvres et un peu moins pauvres, de leurs relations avec les petits seigneurs et leurs représentants. La vie des moines et des religieuses et la montée en puissance des villes,  de leurs artisans et leurs marchands, taxés pour payer la guerre du roi.

La description de la propagation de la terrible peste noire et de ses conséquences démographiques, donc économiques et sociales, est un des moments les plus intéressants du livre. Les conséquences religieuses (prédicateurs démagogues et extrémistes) auraient pu être mieux mises en lumière.

Moi qui n’aime pas trop les scènes de guerre, j’ai apprécié la description des débuts de « La guerre de 100 ans » : la Normandie ravagée par les troupes d’Edouard III, puis le premier grand affrontement, la bataille de Crécy (1347) perdue par des chevaliers français trop impétueux face à des archers anglais bien encadrés.

Un des paradoxes d’Edouard III est que, tout en réclamant la couronne de son aïeul « Saint »Louis, il a anglicisé l’Angleterre au point que pendant son règne il n’était plus vrai de dire, comme Follet : « Comme la plupart des fils de chevaliers, il parlait le français normand de chez lui ». Guillaume était arrivé de Normandie trois siècles auparavant.

Comme dans « Les piliers », les méchants le sont vraiment et les héros ont toutes les qualités.

Dans « Les piliers », la vraie vedette était la cathédrale et ses nouvelles techniques de construction qui allaient faire naitre le style que l’on n’appelait pas encore « gothique ». La construction d’un nouveau pont ne tient pas longtemps ce rôle. La construction, à cette époque, du château de Windsor n’est pas mentionnée

Je ne comprends pas bien pourquoi l’auteur tente d’instaurer le doute sur la responsabilité de la reine Isabelle (fille de Philippe « Le Bel ») dans l’assassinat, en prison,  de son mari Edouard II. Le mot « homophobie » n’existait pas encore, mais c’est bien pour le punir de sa bisexualité que ses bourreaux lui ont enfoncé un tisonnier brûlant dans les entrailles. Avant le meurtre,  elle a ouvertement fait la guerre à son mari, au sens propre du terme. Et elle a gagné celle-ci,  d’où l’emprisonnement.

Edouard III ne s’y est pas trompé puisqu’il a vengé son père en faisant exécuter Roger Mortimer, l’amant de sa mère, non qu’il doute de la responsabilité de celle-ci, mais il lui était plus facile de s’en prendre à l’amant qu’à la Reine mère, dont il réclamait l’héritage politique (le royaume de France).

 Curieusement, non seulement le roman ne fait pas la moindre allusion à ces péripéties, mais tente d’initier un mystère qui n’a pas lieu d’être à propos d’Isabelle de France.

La mauvaise surprise de ce livre, à part de ne pas être à la hauteur des « Piliers », est de constater que les « rebondissements » se voient venir longtemps à l’avance, et que les intrigues sont cousues de « fil blanc », ce qui est décevant de la part d’un spécialiste de « thrillers »…

 

« Vous apprendrez que les puissants ne montrent jamais de gratitude et acceptent comme un dû celle que nous leur manifestons »

« Il faut avoir marché derrière la charrue des labours pour danser la gigue des moissons »

« L’intégrité est comme une épée : il ne faut la brandir que si l’on est déterminé à s’en servir »

08:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

19/05/2010

90 livres

90 livres cultes

à l'usage des personnes pressées

Henrik Lange

 

Editions "ça et là"

 

Le principe, et le défi, sont simples : résumer en quatre cases de BD, y compris une pour le titre, des livres tels que La Bible, "La recherche du temps perdu", "L'Odyssée, etc.

Et c'est une réussite d'humour et  d'impertinence.

 

Comme l'auteur est suédois, la sélection est véritablement internationale, avec une préférence assez marquée pour les livres ayant servi de base à des films (L'Odyssée de l'espace, Catch 22, La plage, Rambo, etc.).

Il y a même un grand classique suédois dont je n'avais jamais entendu parler ("Smilla et l'amour de la neige" de Peter Hoeg).

Du côté français : Proust, Camus, Sartre, Dumas, Victor Hugo, Zola, Jules Verne, mais pas Balzac !

 

Un livre vite lu, mais à conserver dans sa bibliothèque, à côté des dictionnaires de littérature.

 

10:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd

15/05/2010

le goût de Séville

Dans la même collection du "Mercure de France" que "Le goût de Strasbourg", dont j'ai déjà parlé, et suivant le même principe : une trentaine de textes littéraires courts, essentiellement du XIXe siècle ou début du XXe, d'auteurs que l'on appelait pas encore des "écrivains voyageurs", avec une présentation et une "mise en perspective" qui ne sont pas moins interressantes.

Evidemment le décalage est un peu visible en arrivant à Séville aujourd'hui : il n'y a plus de roulottes de gitans dans le quartier de "Triana". Mais rien n'interdit de rêver aux galions chargés de l'or et de l'argent des Amériques devant "la tour de l'or", au bord du Guadalquivir. Et comment ne pas penser à Carmen devant l'ancienne manufacture de tabac, transformée en université ?

La "Giralda", et l'énorme girouette qui a donné son nom à cette ancienne mosquée transformée en cathédrale, est toujours là, symbole de la ville, tout comme les jardins de l'Alcazar.

Contrairement au musicien Emmanuel Chabrier, je ne suis pas allé contempler "cet admirable derrière sévillan qui se tourne en tous sens alors que le reste du corps reste immobile". "On dit des Sévillanes que leur danse est une chanson d'amour".

J'ai conscience de ne pas avoir vraiment vu Séville, puisque je n'y étais pas pendant la semaine sainte, ni pendant le carnaval, et que je ne suis pas allée aux arènes. Je me suis donc contenté de cet excellent substitut littéraire...

08:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, voyages

01/05/2010

promenade littéraire à Strasbourg

Le goût de Strasbourg

 

Editions du Mercure de France

 

 

Des textes brefs, choisis et présentés par le gastronome bien connu Gilles  Pudlowski. Ils vont de Goethe ("le sublime y est uni à l'agréable") à Bernard Frank, en passant par Victor Hugo,  Stendhal, Gérard de Nerval et quelques autres, pour  faire un petit livre vite lu,  mais à conserver.

 

Ville libre depuis le XIIIe siècle, française à partir du Traité de Westphalie (1648), allemande "à l'époque où Bismarck considérait qu'il fallait faire la politique par l'architecture",  gérée, parfois, par les socialistes dans la seule région de droite.

Avec sa cathédrale, "œuvre de Dieu faite pour les hommes, œuvre des hommes faite pour Dieu" (Victor Hugo).

Avec son Conseil de l'Europe et, en partie, le Parlement européen, dont les membres "adorent nager sous la lune dans le lac de l'Orangerie, après avoir goûté du Westermann au Burehiesel." (Jamais entendu une chose pareille en trente ans...).

 

"Mon cœur flotte sur Strasbourg comme une Rose rose" (Klée) 

"Grâce au chemin de fer, c'est maintenant un faubourg de Paris" (Nerval, qui ne connaissait pourtant pas le TGV !)

Avantage du livre : pas besoin d'acheter le "Pudlo", les adresses des meilleures "winstubs" sont en annexe ("Dans le cœur de chaque Strasbourgeois bat une winstub").

 

"Protégez nous des démons de la nuit et des loups garous d'Europe centrale".

 

 

08:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

24/04/2010

voyage, littéraire, en Islande

Hypothermie

 

Arnaldur Indridason

 

Editions Métailié noir

 

 

Un volcan qui entre en éruption, et dont les cendres paralysent le trafic aérien du monde entier. Cela pourrait être le début d'une (science) fiction. Ce n'est qu'un prétexte pour retrouver le très islandais commissaire Erlendur, son rythme tranquille et ses enfants à problèmes.

 

J'avais beaucoup aimé "La voix", grand prix de la littérature policière en 2007, et "L'homme du lac", "prix du roman policier" en 2008.

J'ai été déçu.

Les histoires de revenants ne sont généralement que des histoires à dormir debout qui ne sont prétextes qu'à l'invraisemblance.

Le thème des personnes qui disparaissent sans laisser de traces méritait mieux que d'être connexe à l'enquête principale.

 

08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature