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26/07/2009

cote 512

La cote 512

 

Thierry Bourcy

 

Folio policier n°497

 

 

Célestin est policier de profession. En 1914, il aurait pu choisir de rester "à l'arrière" pour continuer à exercer sa profession. Mais il monte bravement au front. Et quand il soupçonne un meurtre, au milieu de cette "boucherie" générale, sa passion professionnelle reprend le dessus, et il enquête.

 

En fait,  le meurtre, et donc l'enquête,  n'interviennent qu'après une centaine de pages et ne sont qu'un ingrédient pour décrire les horreurs de la guerre, et les chagrins des femmes. Le livre, dessiné, de Tardi, sur la "grande" guerre, est, de ce point de vue, probablement plus fort.

 

 

"Il était rare que les crimes de la rue le menassent chez les aristos, c'était la misère qui, d'ordinaire, engendrait la violence"

 

"Est-ce la guerre qui nous rend fous, ou faisons nous la guerre parce que nous sommes fous ?"

 

"La guerre est une manière d'assassinat. Collectif et officiel."

 

"L'armée, c'est comme la police : pour un poilu qui fait son devoir et va risquer sa vie, tu as deux embusqués dans les bureaux, le cul bien au chaud, et qui font tout pour te rendre la vie impossible"

 

"Les statistiques, c'est la jouissance des cols blancs"

 

"A quoi bon tout raconter, puisque la moitié des choses qui se passent ici ne sont pas croyables ?"

 

"Il arrive toujours un moment où la guerre est au dessus de nos forces"

08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

24/07/2009

Sans rancune

Sans rancune

 

D'Yves Hanchar

 

Avec Thierry Lhermitte, Milan Mauger, Marianne Basler

 

 

Un film sur les thèmes de l'adolescence, plus ou moins facile, sans plaisanteries de potaches,  de la paternité, des relations mère ou père/fils adolescent,  mais aussi sur ces gens qui recommencent une autre vie ailleurs. Cela se fait aujourd'hui. Il était relativement facile au moment de la guerre de se faire porter disparu.

 

L'action se déroule, juste après guerre,  dans un institut accueillant, à la campagne,  des orphelins de guerre.

 

La discipline y est douce, les professeurs originaux.

 

Thierry Lhermitte en est la vedette incontestable.

 

Un film avec plus de questions que de réponses, mais qui se laisse regarder avec plaisir, "sans rancune".

 

 

 

 

08:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

21/07/2009

Autobiographie de Simone Veil

Une vie

 

Simone Veil

 

Editions Stock

 

Simone Veil raconte sa vie, au début tout à fait ordinaire, puis qui le devient beaucoup moins.

Une éducation laïque. Le goût de la lecture,  donné par son père.

Le piège  qui se referme, malgré les faux papiers. L'enfer du camp d'extermination d'Auschwitz. Les énormes spoliations.

Son entrée dans la magistrature. Sa découverte de l'état des prisons françaises (pas mieux depuis,  si j'en crois le rapport du Conseil de l'Europe). Puis son entrée au gouvernement, sa lutte pour le droit des femmes à disposer de leur corps, avec le soutien des médecins généralistes, "effarés de voir les dégâts qu'entraînaient les avortements sauvages dans les couches populaires".

Son élection à la Présidence du Parlement européen.

Son passage au Conseil constitutionnel.

 

Elle règle, au passage, quelques comptes. En particulier avec François Bayrou : "il se figure les autres à son image : intriguant et opportuniste".

 

Il est possible d'être en désaccord avec certaines de ses opinions, mais il faut lui reconnaître du courage et des expériences diverses.

 

 

"Les Juifs et les aristocrates sont les seuls qui savent lire depuis des siècles, et il n'y a que cela qui compte" (ce que lui répétait son père)

 

"Une femme qui en a la possibilité se doit de poursuivre ses études et de travailler. Il y va de sa liberté et de son indépendance" ; "Il faut non seulement travailler, mais avoir un vrai métier" (ce que lui disait sa mère)

 

"Nous ne comprenions pas ; nous ne pouvions pas comprendre. Ce qui était en train de se produire à quelques dizaines de mètres de nous était si inimaginable que notre esprit était incapable de l'admettre"

 

"Les actes des Justes prouvent que la banalité du mal n'existe pas. Ils ont incarné l'Honneur de la France, ses valeurs de Justice, de Tolérance et d'Humanité"

 

"Même si l'on gardait ses chaussures sur soi, il arrivait tout de même qu'on vous les vole pendant la nuit"

 

"Les bombardements, à la fois inefficaces et meurtriers, tuèrent finalement plus de déportés que de nazis"

 

"Dès que les Anglais sont arrivés, ils ont isolé le camp avec des barbelés infranchissables"

"Les autorités françaises n'étaient pas trop pressées de nous récupérer, et nous sommes restés là un mois."

"La communauté juive américaine ne s'est guère manifestée, sans doute dans la crainte d'un afflux brutal de réfugiés"

 

"La misère de la pénitentiaire était à l'unisson de celle de l'ensemble du système judiciaire"

 

"Il est essentiel que le droit prenne en compte les réalités sociales"

 

"La contraception consacre la liberté des femmes et la maîtrise qu'elles ont de leur corps, dont elle dépossède ainsi les hommes. L'avortement ne soustrait pas les femmes à l'autorité des hommes, mais les meurtrit."

 

"Se porter candidat à un Parlement dont on conteste jusqu'à l'existence relève d'un paradoxe"

 

"L'Europe se nourrit plus souvent de symboles que de réalités"

 

"L'Europe sera avant tout ce que nous en ferons"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique

20/07/2009

conservateurs, "réformistes"(sic)

Les conservateurs britanniques se sont trouvés des alliés pour créer un groupe des "conservateurs et réformistes".

Que me dit mon "petit Larousse" ?

Conservateur : "qui conserve,  qui appartient à un système politique hostile aux innovateurs, et attaché aux institutions du passé"

Réformiste : "partisan d'une réforme politique, du réformisme" "Réformisme : système politique selon lequel la transformation de la société, en vue d'une plus grande justice sociale, peut s'effectuer dans le cadre des institutions existantes, au moyen de réformes"

Alors ce Groupe ? Hostile aux innovateurs ou favorable à la transformation de la société ? Partisan des institutions européennes existantes ?

Pour garder les mêmes initiales "Conservateurs et Réactionnaires" serait mieux adapté !

 

09:18 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe

18/07/2009

Lorraine connection

Lorraine connection

 

Dominique Manotti

 

Editions Payot / Rivages / Noir (format poche n°683)

 

 

L'histoire commence comme un roman social qui montre la colère ouvrière face aux conditions de travail, à la sécurité non assurée, aux primes promises et jamais versées,  le désespoir face au chantage à la délocalisation.

Impossible de ne pas penser à la situation actuelle dans tant d'entreprises.

 

Puis le social devient financier, crapuleux jusqu'aux meurtres.

Le désastre de la sidérurgie lorraine hante tout le monde. Les subventions, en particulier européennes, abondent.

Des jeux d'écriture, des comptes numérotés au Luxembourg, des rachats d'entreprises : tout est romancé, tout pourrait être tellement vrai. Y compris le Président du Conseil régional, ancien de l'OAS. Le Président de la Région a changé,  mais tout le système de connivence entre "élites" est tellement actuel, comme le climat social délétère !

 

Le style est nerveux, parfois à la limite du télégraphique.

 

Au total un vrai, bon polar,  avec une dimension politique et sociale décapante, malheureusement toujours d'actualité.

 

 

"Tu gagnes assez de fric pour le claquer, et avoir envie d'en gagner encore plus. Et jamais assez pour être vraiment riche et t'en foutre"

 

"Les sommes que manient les bureaucrates bruxellois nous introduisent dans la catégorie supérieure de la corruption."

 

 

09:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature