24/01/2009
Millénium 3
La reine dans le palais des courants d’air
Stieg Larsson
Editions « Actes Sud »
Je suppose que tous ceux qui ont lu Millénium 2 ont eu envie de connaître la suite…et que personne n’a été déçu !
700 pages d’action(s), de rebondissements, de lutte du Bien contre le Mal (« Personne n’a le droit d’humilier un autre être humain »).
Toujours du féminisme, non seulement dans les déclarations, mais aussi parce que tous les personnages féminins sont positifs.
Un peu de sexe également (« beaucoup de gens oubliaient que le sexe avait une sacrée valeur comme remède à pratiquement tout »).
Ancien journaliste, l’auteur nous initie au monde de la grande presse quotidienne, via son amoureuse durable et intermittente Erika Berger.
Il y est question, bien évidemment, de la police secrète. Je ne savais pas qu’une partie des espions suédois soupçonnait Olof Palme d’être un espion russe, et surveillait particulièrement un de ses collaborateurs, mon ami Pierre Schori.
L’institution psychiatrique n’est pas épargnée.
On retrouve les mêmes critiques que dans le premier tome, sur ce capitalisme obsédé par la distribution de dividendes aux actionnaires, au risque de tuer les entreprises à force de licenciements.
On referme ce livre avec la tristesse de savoir que Stieg Larsson n’est plus.
Le film de Millénium 1 est en cours de tournage en Suède : pourvu que le film soit aussi bon que le livre !
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23/01/2009
Frost / Nixon
Frost / Nixon
De Ron Howard
Frost est le nom d’un animateur de télévision, anglais, travaillant en Australie qui s’est mis en tête d’interviewer Nixon qui a démissionné de la Présidence des Etats-Unis, après le Watergate, mais sans avoir été condamné, ni même avoir présenté ses excuses au peuple américain.
David Frost va mener deux combats difficiles, mais finalement victorieux :
- Obtenir cet entretien filmé, lui qui n’est ni Américain, ni un journaliste politique ; mais c’est peut-être pour ces deux raisons que Nixon dira oui…avec 600.000$ à la clé ;
- Amener Nixon à dire qu’il regrette ses mauvaises décisions l’ayant amené à des abus de pouvoir.
C’est un film passionnant sur le pouvoir, sur la télévision, sur les techniques de manipulation et de déstabilisation (dont Nixon use sans vergogne), sur la démocratie américaine, sur les années 70 (nos coiffures, nos costumes, nos cravates de l’époque…). C’est plein d’humour et de tensions qui font qu’il n’y a pas une seconde d’ennui dans ces deux heures de film.
Une réussite totale qui nous change du cinéma habituel, donc un film qui sort de l’ordinaire, en bien !
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22/01/2009
l'état du monde 2009
L'état du monde 2009
50 idées forces pour comprendre l'actualité mondiale
Sous la direction de Bertrand Badie et Sandrine Tolotti
Editions La Découverte
Deuxième année de la nouvelle formule. Une formule améliorée depuis l'an dernier. Un peu moins cher, avec un peu moins de texte, mais pour 22 euros, en plus du livre l'acheteur a accès à un site internet remarquable, indispensable, clair et documenté, où il est possible de trouver les fiches par pays qui se trouvaient dans les livres de l'ancienne formule.
Le livre contient des articles stimulant la réflexion sur des thématiques regroupées en cinq chapitres :
- Nouvelles relations internationales (le multilatéralisme, l'humanitaire, etc.) ;
- Questions économiques et sociales (la fin du modèle américain, la crise bancaire, les fonds souverains, etc.) ;
- Sociétés et développement humain (l'industrie pharmaceutique, l'immigration, le tourisme, etc.) ;
- Environnement et nouvelles technologies (Google, le changement climatique, les déchets, etc.) ;
- Les enjeux régionaux (la montée des tensions aux périphéries de la Russie, Poutine, Chavez, le Sahel, la Somalie, le Pakistan, etc.)
Au total un livre indispensable pour toute personne qui se sent concernée par "l'état du monde", qui se lit plus facilement que bien des livres, même des romans, et un site internet qui permet d'aller un peu plus loin, en fonction de l'intérêt et de l'actualité.
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21/01/2009
Contribuer à faire face à la récession
FACE Á LA RÉCESSION, L'EUROPE DOIT CONTRIBUER DAVANTAGE À LA CROISSANCE
L'UE doit prendre de nouvelles initiatives pour soutenir la croissance européenne et l'emploi au moment où l'Europe s'enfonce dans la récession.
Les dernières prévisions de croissance de la Commission européenne sont alarmantes et confirment que la conjoncture continue de se dégrader. L'Europe sera en récession en 2009 voire en 2010 avec les conséquences dramatiques qui vont se poser pour l'emploi.
Le plan de relance de 200 milliards d'euros proposé l'année dernière par la Commission européenne n'est visiblement pas à la hauteur des défis. La contribution de l'Europe - 30 milliards d'euros soit l'équivalent de 0,2% du PIB - paraît encore plus dérisoire aujourd'hui. Les Etats membres devraient accepter une réallocation des 5 milliards d’euros du budget communautaire non dépensés.
La capacité d’emprunt des Etats doit être mutualisée.
Plusieurs Etats membres viennent d'annoncer de nouvelles mesures. Dans ce contexte, l'Europe a sa partition à jouer mais elle doit se montrer plus ambitieuse et plus audacieuse.
L'effort de relance ne doit pas peser uniquement sur les Etats membres et il faut tenir compte de leur capacité d'emprunt.
Il faut d'urgence renforcer le budget européen afin notamment de garantir la cohésion territoriale et sociale de l'UE. En particulier, l'UE doit sérieusement envisager la possibilité pour les Etats membres d'émettre des euro-obligations pour financer de grands projets européens par exemple.
La coordination de ces mesures nationales au niveau européen est cruciale pour permettre un effet multiplicateur sur la croissance européenne.
Tout doit être fait au niveau européen pour permettre à ceux qui risquent de perdre leur emploi de retrouver du travail et pour aider les plus vulnérables à faire face à la crise.
Les moyens sont là, il faut les utiliser, en vue d'un pacte européen pour l'emploi.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, économie
20/01/2009
St Lô : le récit de Sylvian Mary
Je n'y étais pas, je vous le livre comme je l'ai reçu :
Cher-e-s camarades,
> vous trouverez ci-dessous le long récit de la journée d'action d'hier.
> Je viens de le rédiger et j'en assume la paternité : d'aucun le trouveront
> partial, mais je pense que les camarades présents jusqu'à bout y souscriront
> sans problème.
> Si le jeu des correspondances récit-photos vous tente, je vous rappelle que les
> photos de la journée ont été mises en ligne sur notre site :
> Sylvian MARY
> sd FSU 14
>
>
> Dès 8H30, enseignants, parents d'élèves et militants partent de l'IUFM pour une
> action « Éducation ». Objectif : approcher l'école visitée par Nicolas Sarkozy
> et faire entendre notre mécontentement. La ville est quadrillée par des gardes
> mobiles et des CRS.
>
> Le parcours de la manifestation a été défini avec la préfecture et nous avons
> l'accord de celle-ci pour aller jusqu'au Rd point de la grande surface proche de
> l'école en question.
>
> A plusieurs reprises, le parcours convenu est remis en cause par les forces de
> l'ordre.
>
> Nous comprenons rapidement que les promesses du préfet ne seront pas tenues...
> D'ailleurs, il apparaît rapidement que c'est Paris qui pilote St Lô et que
> gardes mobiles et CRS parisiens (une sorte de « garde rapprochée » du président)
> ont pour ordre de nous tenir à l'écart, invisibles et inaudibles, du président.
>
> Rapidement, nous sommes bloqués dans une petite ruelle et tenus en respect par
> des gardes mobiles armés, équipés, arrogants et provocateurs. Un garde lâchera à
> Martine « on n'est pas là pour que ça se passe bien ». Nous sommes pris dans une
> souricière, à plus de 1 km de l'école. Aucune négociation n'est possible : le
> préfet ne tiendra pas ses engagements, le président en a certainement décidé
> autrement.
>
> Le prochain RDV sera donc l'interpro à 10H30 Place de la Mairie...
>
> Alors que le rassemblement est prévu de longue date, rien n'a été prévu : les
> manifestants se rassemblent donc entre les voitures stationnées comme à
> l'habitude sur la place... Ça fait du monde !
>
> Très vite les manifestants se rapprochent de la place du centre culturel où vont
> avoir lieu les voeux.
>
> Ils affluent de toutes parts et encerclent rapidement toute la place. Des
> centaines de policiers veillent sur les barrières qui tiennent à l'écart les
> manifestants. nous sommes au moins 5000.
>
>
> Place de la Licorne, l'escadron des forces de l'ordre est remonté à bloc et pas
> vraiment patient. Très vite, et sans motif valable (quelques oeufs et papiers
> jetés sur eux) ils envoient des gaz et sortent les matraques. Dans un mouvement
> de panique, une manifestante est expulsée contre une vitrine.
>
> Quelques blessés nécessitent l'intervention des pompiers.
>
> Ailleurs, les forces de l'ordre sont d'humeur inégale mais souvent remontés :
> par endroit, chahuter avec une barrière vaut interpellation !
>
> La tension monte et l'omniprésence et les provocations policières y sont pour
> beaucoup.
>
> Le cortège présidentiel arrive enfin sous les huées des manifestants. Nous
> n'aurions pas pu lui faire pire accueil !
>
> Forte mobilisation + boycott des syndicats + accueil « chaleureux » : l'action
> est un succès, elle sera largement couverte par la presse. Notre objectif est
> atteint, au-delà de nos plus folles espérances !
>
> Plus tard, le départ de Sarkozy sous les huées de la foule signe la fin de
> l'action et le retour au bercail de la majorité des participants.
>
> Pourtant, le bruit circule rapidement que 8 manifestants ont été interpellés.
> Comme un seul homme, quelques centaines de manifestants se rendent à l'hôtel de
> police pour exiger leur libération.
>
> Les responsables syndicaux, prévenant les débordements, se placent rapidement en
> tête et s'apprêtent à aller négocier... La réponse ne se fait pas attendre et
> plus de 20 cars de gardes mobiles et CRS tirent des grenades sur les
> manifestants pourtant pacifiques et calmes...
>
> Du coup ils sont moins calmes...
>
> Les responsables syndicaux organisent le retrait des troupes afin que ça ne
> tourne pas au carnage. Il est manifeste que les forces de l'ordre n'ont plus
> seulement la mission d'assurer la sécurité mais bien d'intervenir chaque fois
> que l'occasion leur est donnée.
>
> Une demande d'audience est faite auprès du préfet et une délégation
> intersyndicale se rend en préfecture pour exiger la libération des interpellés.
>
> Une vingtaine de manifestants se rend au premier étage de la mairie pour
> s'entretenir avec le Maire et le faire intervenir auprès du cabinet du préfet.
> Rapidement, ceux-ci sont évacués par la CRS.
>
> Une petite centaine de manifestants reste pacifiquement et très calmement devant
> la mairie en attendant la sortie de la délégation reçue en préfecture.
>
> Nous en profitons pour nous restaurer un peu, discuter...
>
> Les manifestants quittent un à un le rassemblement et nous sommes de moins en
> moins nombreux.
>
> Les responsables syndicaux présents décident de ne pas laisser la cinquantaine
> de jeunes encore présents seuls et restent à leurs côtés.
>
> L'histoire aurait dû s'arrêter là, et tout serait rentré dans le calme très
> rapidement.
>
> Interprétation personnelle : le président, excédé par l'accueil, a du piquer une
> colère et exiger des têtes en donnant carte blanche aux forces de l'ordre.
>
> Ce qui suit est tout simplement honteux : les forces de l'ordre sont entièrement
> responsables des incidents gravissimes de cette fin de journée :
>
> Alors que l'action se termine et que nous ne sommes plus qu'une cinquantaine
> devant la mairie, un fourgon de gardes mobiles, casqués, matraques à la main,
> s'arrête à une trentaine de mètres de nous et procède à l'interpellation musclée
> de deux jeunes, un peu à l'écart, qui sirotent tranquillement une bière. La
> réaction ne se fait pas attendre et les manifestants essaient de libérer les
> jeunes. Le camion est accompagné de coups au moment de son départ. Après 20
> mètres, celui-ci s'arrête : nouvelle provocation de ses occupants qui arrivent
> casqués et matraques à la main pour mettre au pas les récalcitrants. Un échange
> houleux s'ensuit.
>
> Pendant se temps, la BAC, dans notre dos, procède à l'interpellation d'un autre
> jeune. Pourquoi lui ? Nous ne le saurons jamais... Nouvelle tentative de libérer
> le camarade, nouvel encerclement de la voiture de la BAC. Ces derniers nous
> aspergent de gaz et forcent le passage au risque de renverser quelqu'un. Des
> manifestants sont sur le capot, la bac ne peut aller plus loin. Les renforts
> arrivent par derrière et nous matraquent à coeur joie en nous insultant. Ils
> libèrent la voiture de la BAC et nous comprenons maintenant qu'ils vont
> s'occuper de notre cas.
>
> Nous ne comprenons rien : nous sommes tenus en respect, les coups de matraque
> pleuvent au moindre mouvement. Mais on ne nous demande pas de partir...on nous
> garde juste là...
>
> Et puis très vite, leur cible est un militant de la CGT : il aurait, dans le feu
> de l'action, donné un coup de hampe de drapeau (tube PVC) sur le casque d'un
> CRS.
>
> Dès lors, les CRS n'auront de cesse de procéder à son interpellation.
>
> Nous sommes une vingtaine d'adultes à nous tenir les uns aux autres pour
> protéger notre camarade. Nous formons une "tortue", il est au centre.
>
>
> Les intimidations et les menaces fusent. 3 escadrons « s'occupent » de nous.
>
> Nous réclamons un geste d'apaisement et la possibilité de partir tous ensemble
> sans interpellation : qu'ils s'éloignent et nous partirons, il faut que tout
> cela cesse.
>
>
> Fin de non recevoir : il leur faut des têtes.
>
> Après un bon quart d'heure comme enchaînés les uns aux autres, un chef
> d'escadron de la région nous assure que nous pouvons partir tranquilles, que
> nous ne serons pas inquiétés...
>
> Toujours en nous tenant, nous tentons prudemment une sortie, avec la parole des
> CRS.
>
> Un autre escadron, de Paris celui là, nous tombe sur le râble et matraque tout
> ce qui bouge pour atteindre le camarade dont ils veulent la peau. Bagarre
> générale, les coups pleuvent, nous nous faisons matraquer sévèrement.
>
>
> Le service d'ordre de Sakozy en a eu pour sa faim...
> C'est la fin de la journée, nous sommes rompus.
>
>
>
> Suite à ces incidents, une conférence de presse intersyndicale est organisée.
> Dans la soirée, un camarade du SNES-FSU apprendra qu'il aura à répondre de ses
> actes (sans qu'on lui ai signifié ce qu'on lui reprochait).
> Le militant de la CGT sera mis en garde à vue toute la nuit. Il devait être
> relâché vers 15 H cet après midi et risque jusqu'à 10 ans de prison.
> Les autres interpellés ont été relâchés, mais seront poursuivis. Les faits son
> mineurs et ils devraient s'en tirer avec une amende.
>
> Pour les militants syndicaux, une lettre intersyndicale 50 a été écrite, une
> lettre intersyndicale 14 est en cours, Gérard Aschieri et Bernard Thibaut
> interpellent le ministère...
> Nous attendons les suites...nous sommes sur la brèche.
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