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15/07/2008

Geremek nous a quittés

Quand les meilleurs s'en vont...

 

 

 

C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès de Geremek.

 

A la fin des années 70 et le début des années 80 je portais le badge de "Solidarnosc", le grand mouvement qui, au delà du syndicalisme, préparait la transition démocratique de la Pologne.

 

Je regrette de ne pas avoir eu le privilège d'être l'étudiant de ce brillant médiéviste, de l'école des "Annales" qui sort du factuel pour chercher le sens profond dans le long terme, loin de l'anecdotique, et près du social.

 

J'ai eu le privilège d'entendre, souvent, le député Geremek intervenir, toujours en français, et toujours de façon pertinente,  à la commission des "affaires étrangères" du Parlement européen.

 

A travers ses interventions, il était clair que Geremek était un homme de cœur et un humaniste.

 

C'était un "libéral" dans le bon sens du terme, le sens que Bertrand Delanoë a essayé, en vain, de réhabilité. Geremek avait suffisamment lutté pour la liberté, la sienne et celle de son pays, pour savoir le sens qu'il est possible de donner à ce mot. Il était "libéral" également dans le sens américain, c'est à dire progressiste, contre tous les conservatismes. Geremek était un homme politique du changement, et il l'avait prouvé.

 

Ancien ministre des affaires étrangères d'un pays qui attendait tant de son entrée dans l'Union européenne, Geremek était un Européen de raison et donc de conviction, et il n'hésitait pas à s'opposer aux jumeaux terribles de la Droite polonaise.

 

Dans sa dernière intervention,  en séance plénière, la semaine dernière,  à Strasbourg, il disait son espoir de voir l'Union européenne répondre aux attentes de ses citoyens.

 

Sa voix, sa force,  son intelligence, nous manqueront dans ce combat !