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03/10/2009

à propos du OUI irlandais

Un « OUI » de résignation

 

Les Irlandais ont fini par dire « oui ». Pas par enthousiasme, par résignation. Et nous devons nous en satisfaire, pas avec enthousiasme, mais avec résignation.

Quand ce texte sera mis en pratique,  nous verrons s’il apporte les améliorations de fonctionnement indispensables.

Il peut difficilement être pire que le Traité de Nice actuellement en application.

Et, au-delà des grandes questions théoriques sur l’Europe dont nous rêvons, l’Europe qui serait trop « ceci » et pas assez « cela », la seule question, trop rarement posée, probablement parce que trop simple,  était et reste celle-ci : ce Traité de Lisbonne est-il mieux ou moins bien que celui de Nice ?

Même s’il est mieux, il ne faut pas se faire d’illusions : le fonctionnement de l’Europe ne dépend pas uniquement du Traité qui le régit.  Même s’il n’est pas bon, la leçon tirée par tous les dirigeants des pays européens est unanime : on ne touche plus à rien avant très, très longtemps, plus question de changer de Traité plusieurs fois par décennie : trop risqué, trop compliqué.

Conclusions : il faudra vivre avec, et le paradoxe est que celles et ceux qui se sont battus contre lui ont tout fait par le pérenniser et le rendre inamendable…Mais peut-être ont-ils un plan « B » ?

19:54 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, irlande

16/06/2008

A propos d'un référendum

A propos d'un référendum

J'avais commencé à écrire ce billet avant le résultat du référendum en Irlande, puis j'ai décidé de prendre le temps de la réflexion

Le peuple irlandais a fait son choix. C’est sa liberté. Notre devoir est d’en prendre acte et d’analyser les raisons qui l’ont conduit à cette décision.

1) La première question est celle de la pertinence de la méthode référendaire.

Demander au peuple français : "voulez vous que le septennat devienne un quinquennat ?", c'est simple et clair.

Demander aux peuples, français, irlandais ou autres : "voulez rester dans l'union européenne ou en sortir ?", c'est moins simple mais tout aussi clair. 

Mais demander à des citoyens de se prononcer sur un Traité international,  illisible, sauf pour les spécialistes, et encore...

Surtout qu'un nouveau Traité ne doit pas être jugé en soi, mais par rapport aux Traités existants, pour comparer si c'est mieux ou moins bien.

Qui a osé parler de Traité "simplifié" ne l'avait certainement pas lu !

Qui a comparé le Traité de Nice, toujours en application, et qui le restera jusqu'à nouvel ordre, avec le projet de Traité constitutionnel puis le projet de Traité de Lisbonne ?

De plus, un référendum sur un sujet européen n'aurait de sens que s'il était organisé en même temps dans tous les pays de l'Union, comme les élections européennes de l'année prochaine.

2) L'effet du vote négatif est exactement l'inverse de sa motivation :

- ceux qui votent contre sont ceux qui ne sont pas content(e)s ;

- le résultat de leur vote, est qu'il bloque toute timide tentative d'amélioration : voter NON, c'est voter pour que les choses restent en état !

Le résultat concret du NON français d'il y a trois ans et du NON irlandais de jeudi dernier, c'est qu'on garde le système exactement comme il est, avec tous ses défauts !

Pour prendre l'exemple de la démocratie, puisque le reprôche généralement fait est le manque de démocratie dans l'Union européenne, dire NON, c'est dire NON à plus de pouvoirs pour le Parlement européen et pour les Parlements nationaux, c'est dire NON à un peu plus de transparence. 

Le refus d'un seul pays, comme la France il y a trois ans, prend en otages tous les autres et leur impose son point de vue.

Si les autres passent outre pour l'Irlande alors qu'ils ont renoncé après le NON français, les Irlandais pourront légitimement se sentir moins égaux que d'autres...

3)  Ce que j'ai vu et entendu, y compris de la part de politiciens présumés responsables, m'a douloureusement rappelé les propos ineptes et/ou d'une mauvaise foi criante,  entendus en France, y compris de la part de parlementaires socialistes.

Expliquer au catholiques irlandais que dire OUI au Traité de Lisbonne revient à dire OUI à l'avortement est du même tonneau que de prétendre que le projet de Traité constitutionnel allait mettre fin à la laïcité française (Sarkozy s'en charge tout seul !).

Expliquer aux pacifistes irlandais que le Traité de Lisbonne allait mettre fin à la neutralité de leur pays était aussi mensonger que de lier la ratification du Traité constitutionnel et l'adhésion éventuelle de la Turquie.

Une autre leçon : dire aux Irlandais : "vous êtes ceux qui ont le plus profité de l'Union européenne et des ses fonds" est aussi inutile que chez nous. Michel Delebarre avait fait campagne pour rappeller combien le Nord Pas-de-Calais avait profité des fonds européens : cela n'a pas empêché la région d'être la championne du NON...

4) Il y a, en Irlande comme en France, plusieurs raisons de dire NON (j'ai asez d'estime, de longue date pour Jean-Luc Mélanchon pour ne pas confondre son NON et celui de Le Pen), et plusieurs raisons de dire OUI.

Une campagne référendaire n'a pas pour but de dire quelle Europe veulent les citoyens : pour cela il y a les élections européennes, dans un an.

Dans chaque pays les partis politiques devront alors expliquer quel est leur projet pour l'Union européenne, leurs propositions pour répondre concrètement aux inquiétudes légitimes de la vie quotidienne, telles que la hausse des prix, surtout des denrées alimentaires et de l'énergie.

  

5) Le  plan "B":  J'avais dit, à l'époque, qu'un rejet du projet de Traité constitutionnel ferait disparaître, pour au moins trente ans, toute idée de Constitution européenne, comme le rejet de la Communauté Européenne de Défense avait tué toute idée de Politique Européenne de Défense pendant quarante ans. La seule alternative au refus, c'est le bricolage et le maintien d'un système institutionnel qui aurait dû être modifié avant l'élargissement de l'Union à douze nouveaux pays.

Les ministres des affaires étrangères se réunissent mercredi soir, les Chefs d'Etats et de gouvernements jeudi et vendredi : cela me fera l'occasion d'en reparler...