25/08/2005
Sucre : ne pas s'en prendre aux pays pauvres
Sucre : ne pas s'en prendre aux pays les plus pauvres !
La Commission européenne propose de réduire, en deux ans, de 39%, ce prix garanti, ce qui représenterait encore100 euros la tonne au dessus du prix mondial. Le prix de la betterave diminuerait de 42,6%. Qui peut accepter une telle réduction de ses revenus ?
- le prix "mondial" est un prix de braderie, pour écouler les excédents.
- la compétition est faussée par des pays producteurs, comme le Brésil, qui ne respectent aucune norme, ni sociale ni de respect de l'environnement et, qui plus est, se sont lancés dans la production de sucre par des "organismes génétiquement modifiés", comme l'Australie.
- La monnaie de plusieurs de ces pays est notoirement sous évaluée, ce qui fausse également la concurrence.
Mais la découverte rapide de cette fraude, et les sanctions qui ont suivi, prouvent que si le danger existe, il est possible de le combattre efficacement.
Les betteraviers ont raison de demander l'interdiction du commerce "triangulaire" du sucre entre les grands pays producteurs, les pays les moins avancés et l'Union européenne.
Pour eux, comme pour nos betteraviers, la diminution des prix garantis doit être moins sévère et plus progressive, de façon à ce que la transition soit moins douloureuse.
Le Parlement européen aura son mot à dire dans les prochaines semaines. Il donnera son avis, mais le projet de Traité constitutionnel ayant été repoussé, il ne sera pas "co-décideur" et le Conseil des ministres sera seul à décider.
Plutôt que d'envisager un combat contre les producteurs les plus pauvres, ne faudrait-il pas explorer d'autres pistes, par exemple relancer le bioéthanol, en particulier grâce à une fiscalité adaptée, alors que le prix du pétrole continue de s'envoler ?
Dans l'Echo de la Lys, à deux reprises, en mai et en juillet, les betteraviers et fabricants de sucre ont attiré l'attention du public sur leurs problèmes.
Les betteraviers sont inquiets : ils ont raison.
Aujourd'hui, les producteurs de sucre bénéficient de prix garantis qui se situent, selon les années, entre le double et le triple du prix du marché mondial.
La Commission européenne propose de réduire, en deux ans, de 39%, ce prix garanti, ce qui représenterait encore100 euros la tonne au dessus du prix mondial. Le prix de la betterave diminuerait de 42,6%. Qui peut accepter une telle réduction de ses revenus ?
Les betteraviers refusent le jeu du marché mondial : ils ont raison.
Le libéralisme débridé ne donne jamais rien de bon. Dans ce cas précis, il doit être refusé pour au moins trois raisons :
- le prix "mondial" est un prix de braderie, pour écouler les excédents.
- la compétition est faussée par des pays producteurs, comme le Brésil, qui ne respectent aucune norme, ni sociale ni de respect de l'environnement et, qui plus est, se sont lancés dans la production de sucre par des "organismes génétiquement modifiés", comme l'Australie.
- La monnaie de plusieurs de ces pays est notoirement sous évaluée, ce qui fausse également la concurrence.
Les betteraviers craignent la fraude de pays tiers : ils ont raison.
C'est à juste raison qu'ils prennent l'exemple des fraudes intervenues dans les pays des Balkans qui servaient d'intermédiaires cachés pour importer dans l'Union européenne du sucre venu du Brésil ou d'Australie.
Mais la découverte rapide de cette fraude, et les sanctions qui ont suivi, prouvent que si le danger existe, il est possible de le combattre efficacement.
Les betteraviers ont raison de demander l'interdiction du commerce "triangulaire" du sucre entre les grands pays producteurs, les pays les moins avancés et l'Union européenne.
Les betteraviers s'en prennent aux pays producteurs les plus pauvres : il n'est pas possible de les suivre sur ce terrain.
L'Union européenne s'est engagée à laisser, à partir de 2009, un libre accès au marché européen aux produits en provenance des "pays les moins avancés". Pour le sucre, 19 pays, producteurs de canne à sucre, sont concernés, parmi les plus pauvres de la planète. Leur productivité n'est en rien comparable à celle de nos betteraviers (petites propriétés familiales, pas de mécanisation, enclavement, souvent insularité, qui rendent chers les coûts de transports). Pour ces pays très pauvres la production de la canne à sucre a une importance économique, environnementale et sociale telle que son arrêt entraînerait des explosions désastreuses pour la stabilité mondiale.
Pour eux, comme pour nos betteraviers, la diminution des prix garantis doit être moins sévère et plus progressive, de façon à ce que la transition soit moins douloureuse.
Le Parlement européen aura son mot à dire dans les prochaines semaines. Il donnera son avis, mais le projet de Traité constitutionnel ayant été repoussé, il ne sera pas "co-décideur" et le Conseil des ministres sera seul à décider.
Plutôt que d'envisager un combat contre les producteurs les plus pauvres, ne faudrait-il pas explorer d'autres pistes, par exemple relancer le bioéthanol, en particulier grâce à une fiscalité adaptée, alors que le prix du pétrole continue de s'envoler ?
16:56 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (0)
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