30/07/2006
nostalgie du pompidolisme
La fête des fous
Qui a tué la Ve république ?
Marie-France Garaud
Editions Plon
Marie-France Garaud est aujourd'hui députée au Parlement européen, tendance "souverainiste" (Pasqua/ de Villiers) qui considère que "l'Internationale socialiste et la technocratie ont pollué l'authenticité française".
Elle nous apprend que c'était pour contrebalancer le fédéralisme allemand que Pompidou avait fini par accepter l'entrée du Royaume-Uni, partisan de l'Europe des Nations.
Seuls les plus anciens se souviennent qu'elle a été une influente conseillère politique du Président Pompidou puis, toujours faisant "tandem" avec Pierre Juillet, celle du jeune Jacques Chirac, Premier ministre ("le Premier ministre n'était pas un mauvais Premier ministre, il n'était pas Premier ministre du tout") de Valéry Giscard d'Estaing ("il n'était pas Président, il se regardait être Président").
Le propos de son livre est de dénoncer "l'assassinat" de la Constitution de 1958.
Premier coupable, à ses yeux : Chaban, qui premier ministre de Pompidou a tenté, par inconscience, de revenir aux mœurs de la IVe république.
On sait qu'elle fera tout pour saboter la candidature de celui-ci à la Présidence de la
République (seul moyen, selon elle, d'éviter la victoire de François Mitterrand).
Coupable principal, bien entendu François Mitterrand qui a osé s'opposer à De Gaulle et pour qui elle partage la haine qu'en avait Pompidou.
Coupable final : Chirac, son ancien poulain qu'elle a renoncé à "driver", devenu l'exécuteur testamentaire du dernier "vrai Président" de la Ve, trop fasciné par son prédécesseur.
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23/07/2006
une vie militante
Les lumières de l'espoir
L'étoile, le triangle et la rose
Jean-Michel Rosenfeld
Editions La Bruyère
J'ai connu Jean-Michel il y a bientôt 30 ans chez Pierre Mauroy qui n'était pas encore Premier ministre.
Je l'ai donc d'abord connu comme militant socialiste (la rose), connaissant, en 1983, comme moi, en banlieue parisienne anciennement communiste la fraude organisée par ce parti qui participait au gouvernement de notre "patron" politique. Ancien ouvrier et sans diplôme il a prouvé que cela n'empêchait pas l'intelligence et favorisait le dévouement et la fidélité.
Il en a forgé un conseil aux aspirants élus, que je ne manque pas de méditer : "travaillez dur, allez au contact des gens, acceptez les insultes, l'indifférence vous protégera des sifflets".
Je l'ai croisé en Israël (l'étoile-de David, qu'il lui a fallu porter pendant la guerre), en particulier au Congrès fondateur du Meretz, tout comme Abbou Mazen (Mahmoud Abbas, futur Raïs palestinien).
Si j'étais juif, je dirais probablement comme lui :" je ne mange casher que chez les antisémites". Peut-être justement parce que je suis goy, j'aimerais exiger de manger casher (ou hallal) si je me trouvais à manger avec des racistes.
Je l'ai croisé au "temple" du Grand Orient, rue Cadet (le triangle), à l'occasion de la tenue funèbre de notre ami commun Roger Fajardie.
J'admire chez Jean-Michel sa capacité militante à la fois pour l'étoile, le triangle et la rose.
Malheureusement, sa vie familiale et affective en a souffert, et il cite Kipling : "il y a deux sortes d'hommes : ceux qui restent chez eux, et les autres".
Comme le dit Thierry Pfister, lui aussi rencontré chez Pierre Mauroy, dans sa préface : "il n'y a pas de vie banale", et celle de Jean-Marie Rosenfeld ne l'a certainement jamais été.
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19/07/2006
Pour mieux comprendre
Les 100 clés du Proche-Orient
Alain Gresh et Dominique Vidal
Editions Hachette
Malheureusement le Proche-Orient reste d'actualité et l'on peut se demander si un jour cette région vivra en paix.
Alain Gresh et Dominique Vidal sont journalistes au Monde diplomatique et spécialistes de la région.
Leur livre ressemble plus à un dictionnaire qu'à un roman.
Il y a de l'Histoire, très ancienne ou plus récente, de la géographie (bien au delà d'Israël et la Palestine), de l'économie, des drames humains, bref des données bien utiles pour mieux comprendre la complexité du problème.
10:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
17/07/2006
impuissance européenne
Missiles coréens
La République "démocratique et populaire" de Corée (bref la Corée du Nord) a envoyé une demi-douzaine de missiles se perdre dans la mer "du Japon" (que les Coréens appellent la "mer orientale").
Le Japon est inquiet, resserre son alliance militaire avec les USA et semble vouloir profiter de l'occasion pour se remilitariser.
La Corée du Sud est inquiète. Un peu à cause des missiles du Nord, un peu à cause de la remilitarisation du Japon qui lui rappelle des mauvais souvenirs.
La Chine est inquiète, pas du tout à cause des missiles nord-coréens, mais à cause des répercussions (augmentation de la présence américaine) et envoie une mission à Pyongyang.
L'Europe est inquiète, même si elle est loin.
Que peut-elle faire ? Elle condamne. Elle ne suspend pas son aide humanitaire, pour ne pas punir les populations.
Comme mesure de représailles, elle a décidé de boycotter une cérémonie au mémorial de Kim Il-sung.
Faut-il en rire ou en pleurer ?
10:20 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1)
15/07/2006
matins d'un européen
Matins d'un Européen
Olivier Duhamel
Editions du Seuil
Dans la famille Duhamel, tout le monde connaît Alain, chroniqueur politiques à la télévision, à la radio et différents journaux.
Olivier, fils de Jacques, dirigeant centriste rallié à De Gaulle en 1965, ancien ministre, gagne à être connu. C'est un esprit cultivé, imaginatif et brillant. Il "sévit" chaque matin sur France culture, mais je dois dire la vérité : je n'écoute jamais France culture, mais je lis la chronique d'Olivier sur le Web.
J'ai fait la connaissance d'Olivier Duhamel à Montpellier, à l'occasion de journées d'études du groupe socialiste.
Tout juste élu député européen, grâce à la dissolution ratée de Chirac, il avait les certitudes péremptoires du brillant professeur de la Sorbonne qu'il était, mais ne s'était pas encore frotté aux réalités européennes, parfois bien éloignées de celle des livres.
Européen convaincu et spécialiste international des Constitutions, il fut naturellement désigné par le groupe socialiste pour faire partie de cette Convention qui a écrit le projet de Constitution européenne que l'on sait.
Avant même le référendum, le projet de Constitution était tout sauf un "laissez passer" pour la reconduction d'un mandat de député européen socialiste français.
Il n'est plus député européen mais il écrit, comme il le fait depuis 30 ans, avec cette constatation un rien désabusée : "nous avons fait l'Europe, il nous reste à faire les Européens".
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