Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/11/2007

La modiste de la Reine

La modiste de la reine

 

 

Catherine Guennec

 

 

Editions Jean-Claude Lattès

 

 

 

Abbeville 1747 / Epinay-lès-Saint-Denis (aujourd'hui Epinay-sur-Seine) 1813

 

 

Un retour en arrière un peu plus léger après "le boucher des Hurlus".

 

Plus léger (la mode) même si un monde alors s'écroule,  sans que les victimes n'y comprennent rien.

 

 

Ce roman se présente comme le journal de Rose Bertin, née en Picardie, "montée" à Paris comme couturière et qui y fait fortune, en passant, après "deux heures de carrosse et sept années de patience",  de Paris à Versailles ("ce n'était pas un château, c'était une ville"),  comme "ministre de la mode" de Marie-Antoinette, Dauphine puis Reine.

 

 

"L'essentiel de la vie de Cour : se montrer assidûment, être là, toujours là et travailler à se faire remarquer" (Les choses n'ont pas beaucoup changé. Ne se seraient-elles multipliées pas ?) ;

 

"A part s'ennuyer, mendier des faveurs et médire les uns des autres, leur occupation favorite était de se faire remarquer, de plaire. Aussi, avaient-ils l'ambition d'être "bien mis" et au goût du jour, pour tenir leur rang. Une des rares vertus qu'une marchande de mode pouvait leur trouver", mais très vite, "le château est un pays mort.  Trop de vieilles gens, pas assez de marmots, hormis les enfants royaux", "on ne dira jamais assez la responsabilité des nobles sans noblesse".

 

Elle défend son travail et le rôle de la Reine d'ambassadrice de la mode française et de l'industrie du luxe dont la réputation perdure aujourd'hui dans le monde entier, mais elle reconnaît qu'en 1788 "le pays crevait de faim".

 

 

A travers la couturière-modiste, l'auteur ne cache pas son affection pour Marie-Antoinette :

 

"Elle plaisait comme elle respirait" (c'était au début...), même si elle reconnait que " la seule pensée d'ouvrir un livre lui donnait la migraine" ;

 

"La vérité, c'est que l'on ne passe rien aux têtes qui sortent du lot",  et le Roi "mangeait comme d'autres boivent. Pour oublier".

 

 

Elle considère l'année 1793,  avec quelques raisons, comme "un année maudite", surtout pour la famille royale : 21 janvier : exécution de Louis XVI, 16 octobre : exécution de Marie-Antoinette. Pour les autres : Première coalition contre la France, soulèvement de la Vendée, le général Dumouriez qui passe à l'ennemi, Toulon livré aux Anglais par les royalistes, création du Tribunal révolutionnaire, massacres de contre-révolutionnaires,  dont les Girondins...

 

 

Citations tirées du livre :

 

"Le malheur invisible n'existe pas pour les imbéciles" ;

 

"Le souvenir de l'Amour, c'est toujours de l'Amour".

 

 

J'ai appris dans ce livre que la coutume de la robe de mariée blanche ne date que du Consulat.

 

 

08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

Bon....!

Il est vrai que maintenant j'ai compris que le seul à même de répondre aux billets de JFV sur l'histoire est notre proff légitime de ce blog...!

Donc moi je m'en tiendrai comme à l'accoutumée...!
De répondre aux citations ... par d'autres citations...!

"Le visible ouvre nos regards sur l'invisible."
Anaxagore

"On peut détruire le souvenir avec des mots, non la beauté de ce souvenir."
Dominique Blondeau.

Écrit par : Delassus Maïténa | 17/11/2007

Il est vrai que l'année 1793 fut une année terrible avec de nombreuses menaces contre la France . Une France menacée sur toutes ses frontières par les armées étrangères ( Anglais , Autrichiens , Prussiens , Sardes , Espagnols ) . Une France menacée à l'intérieur par le soulèvement vendéen et la révolte fédéraliste ( les partisans des Girondins qui ne peuvent être qualifiés de " contre-révolutionnaires " ) . La conséquence est qu'à l'été 1793 , les Montagnards autour de Robespierre ne contrôlent plus que la région parisienne . Et encore ! Marat est assassiné à Paris même dans sa baignoire par une fédéraliste Charlotte Corday ( Marat , Claude François ... Trop d'hygiène serait-il néfaste pour la santé ? ) . Marat donna ( jeu de mot footbalistique réservé aux initiés ... ) sa vie pour la Révolution !

Comme l'écrit Victor Hugo dans " 93 " , " 93 , c'est la France contre l'Europe et Paris contre la France " ( Et oui , une citation ! ) .

Face à cette situation exceptionnelle , les Montagnards décident de réagir par des mesures exceptionnelles . Le 5 septembre 1793 , " la Terreur est à l'ordre du jour " ( Saint-Just ) . " Et la vertu ! La vertu sans laquelle la Terreur est funeste . Et la Terreur , sans laquelle la vertu est impuissante " ( Robespierre à Saint-Just . Oui ! encore une citation ! )

La Terreur a certes des aspects négatifs ( nombreux massacres , négation des droits de l'Homme par surtout la loi des suspects ) mais elle a permis de rétablir la situation de la France . les révoltes intérieures sont écrasées dans le sang ( " les colonnes infernales " en Vendée qui pour certains historiens légitiment l'utilisation du mot de "génocide " pour caractériser la guerre de Vendée ) . Les armées étrangères sont repoussées par une série de victoires ( Hondschoote , Wattignies ) . La menace est définitivement écartée avec la victoire de Fleurus en 1794 qui permet à la France de s'emparer de la Belgique actuelle
.

L'erreur de Robespierre est de ne pas avoir su arrêter la Terreur à temps , une fois les dangers écartés . Et le 9 thermidor ( juillet 1794 ) , son aveuglement à vouloir continuer la Terreur lui coûtera la tête . En 1921 Lénine tire les leçons de la fin de Robespierre et après avoir écrasé les " Blancs " pendant la guerre civile russe , il met ensuite un terme au " communisme de guerre " qu'il remplace par la NEP ( nouvelle politique économique ) .

Écrit par : Frédéric Dubuisson | 18/11/2007

merci pour cette analyse remarquable, à laquelle je souscris totalement

Écrit par : jfv | 18/11/2007

Les commentaires sont fermés.