Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/07/2008

Le jour où mon père s'est tu

Le jour où mon père s'est tu

 

 

Virginie Linhart

 

 

Seuil

 

 

Prix de l'essai des lecteurs de l'Express

 

 

 

Virginie est la fille de Robert Linhart, dirigeant d'un groupuscule maoïste de la fin des années 60.

 

Brillant intellectuel (Normale Sup à 19 ans), il a décidé, dans la ligne de la "révolution culturelle" de "retourner au peuple" et d'aller travailler en usine. Il a en a tiré un "best seller" : "L'établi".

 

"Il faut savoir descendre de cheval pour cueillir des fleurs" (Mao)

 

A 36 ans, après une tentative de suicide,  par médicaments, ratée, revenu d'un profond coma,  il sombre dans un quasi mutisme que sa fille vit comme un abandon.

 

Après avoir été tenté d'écrire sur cette génération de dirigeants gauchistes de mai 68, Virginie choisit finalement de rencontrer les "filles et fils de..."

 

 

Cela donne une très intéressante galerie de portraits, des parents, et des enfants, de l'enfance de ces enfants de parents militants intellectuels, passionnés de politique, de psychanalyse, de structuralisme, trop occupés par leurs controverses intellectuelles pour s'occuper des enfants, sauf pour exiger d'eux la réussite scolaire car, pour ces révolutionnaires surdiplômés,  le gauchisme est un élitisme. Est partagé surtout le sentiment d'être "l'avant garde".

 

La pratique ne s'accorde pas toujours avec la théorie, ce qui est pénible quand on se veut "scientifique" même en politique !

 

Le retour à la norme sera difficile. La disparition des illusions s'accompagnera souvent de l'éclatement des couples, ce qui est toujours difficile pour les enfants...

 

L'auteure remarque que beaucoup de ces responsables militant(e)s sont des enfants de survivant(e)s de la Shoah. D'où la volonté de vivre, de "jouir sans entrave",  exprimée en mai 68.

 

 

Défilent pour nous :

 

Roland Castro, Judith Miller (fille de Lacan) et son mari Alain Miller, Beny Levy (secrétaire de Sartre puis responsable d'une école talmudique), Alain Krivine (Ligue Communiste Révolutionnaire),  Henri Weber (bras droit de Krivine, puis de Fabius), mais aussi des "petits" qui n'avaient pas le filet de sécurité de l'université, et qui l'ont payé cher...et leurs enfants qui ont une règle générale : ne pas faire comme leurs parents.

 

Presque, toutes et tous se situent à gauche,  et féministes dans leur vie quotidienne. Un seul d'entre eux, fils d'un journaliste fondateur de Libération,  est militant : Mao Péninou, élu du XIXe arrondissement, tendance DSK.

 

 

Extraits :

 

 

"Méchants comme tous les gens qui ont une intelligence extrême" ;

 

 

"Il ne s'est jamais remis de ce temps où il crut possible d'infléchir le cours de l'Histoire"

 

 

"C'est de s'être trop pris au sérieux qu'ils ont, par la suite, déprimé"

 

 

"L'idée générale, c'est qu'on est pas là pour s'amuser"

 

 

"Quand on comprend que l'on ne peut pas révolutionner le monde, on le réforme"

 

 

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique

Les commentaires sont fermés.