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22/02/2009

LE Montespan

Le Montespan

Jean Teulé

Editions Julliard

 

La Marquise de  Montespan, née Françoise de Rochechouart de Mortemart, nommée avant son mariage « Mademoiselle de Tonnay-Charente », qui prendra le surnom d’Attenaïs,  « des seins joyeux d’être vus », n’a été ni la première, ni la dernière favorite  de Louis XIV, dont elle aura sept enfants (élevés par la veuve Scarron, qui deviendra Madame de Maintenon, mais ceci est une autre histoire).

Très vite après son mariage, elle jette un regard d’ennui sur son médiocre foyer, et aspire à une autre existence.

A une époque où les mariages étaient arrangés, et n’avaient pas grand-chose à voir avec l’Amour, les maris se trouvaient flattés de voir leurs épouses remarquées et honorées par le Roi. Pour les courtisans, « le sourire du Roi, c’est la vie, son silence : la mort ».

Louis-Henri Gondrin de Pardaillan,  marquis de Montespan, Gascon de naissance et de tempérament, fit scandale quand il apprit la réalité des relations entre Louis XIV et son épouse. Comme l’a raconté Frédéric Buisson, il orna son carrosse de cornes gigantesques, et s’habilla de noir, allant même jusqu’à organiser les funérailles de son amour dans le cimetière voisin de son château.

Comme l'ont raconté Frédéric Dubuisson, et Saint-Simon, il avait un plan visant à contaminer le souverain, via son épouse, après avoir fréquenté les prostituées. Il échoua car la Marquise lui refusa le devoir conjugal, ne voulant probablement pas tromper son amant avec son mari.

Sa cousine, Mademoiselle de Montpensier, et Saint-Simon,  ont raconté tout cela, non sans préciser que la Cour le considérait comme un « fâcheux » : « Le bruit  est pour le fat, la plainte est pour le sot ».

Le Roi agacé, l’exila sur ses terres après l’avoir emprisonné quelques temps à la prison du « Fort l’évêque », quai de la Mégisserie, que connaissent déjà les lecteurs du « Cadavre anglais ».

A l’opposé de Simone Bertière qui affirme dans « les femmes du Roi Soleil » que LE Montespan s’accrochait à sa femme parce qu’elle était son « tiroir caisse » (aucune preuve n’a jamais été donnée de tels versements), Jean Teulé en fait, dans son roman,  le symbole, toujours actuel, de la lutte contre le pouvoir absolu, « en cette époque où le plaisir d’en haut est la seule loi ».

 

 

« N’est-ce pas le paradis ici ?

-Non monsieur, il n’y aurait pas tant d’évêques ! »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature

Commentaires

Il est possible de considérer Mme de Montespan comme la dernière favorite de Louis XIV, au sens "favorite" du terme. En effet, après sa disgrâce, elle est remplacée par Mme de Maintenon qui a réussi là où toutes les autres maîtresses du roi ont échoué puisqu'elle se fait épouser par le roi !
La série de Simone Bertière sur les "reines de France" est à lire si on veut avoir une idée précise des conditions de vie des femmes à la cour du Roi du 15° siècle à la Révolution. Les reines ont un avantage considérable sur les favorites successives car elles sont reines ! Et elles deviennent même "indéboulonnables" dès qu'elles ont donné un héritier au roi.
Par contre, le statut de favorite est des plus précaires. Il est possible très rapidement de se voir rejeter par le roi si celui-ci tombe sous le charme d'une autre Dame de la cour.
De nombreuses favorites ( Montespan pour Louis XIV, Pompadour pour Louis XV ) s'épuisent à satisfaire les désirs royaux tout en vivant dans un état de stress permanent avec la crainte de la répudation.
Simone Bertière montre bien que le statut de favorite n'est guère enviable surtout si la place de favorite devient un enjeu entre les factions ou les coteries présentes à la Cour. Qui contrôle le lit du roi peut espérer contrôler les affaires publiques.
A noter que la Pompadour est la seule favorite à rester proche du roi Louis XV alors que tout "commerce" physique avait cessé entre eux. La Pompadour est en fait devenue une sorte de favorite spirituelle. Simone Bertière lui attribue même le titre de "ministre des arts et de la culture". Pour l'anecdote, le palais de l'Elysée a été offert par Louis XV à la Pompadour.

Écrit par : Frédéric Dubuisson | 22/02/2009

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