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15/12/2009

les fonctionnaires européens ont-ils droit à un ajustement de leurs salaires

Il faut retirer sa carte de presse à François Bodonnet !

 

 

Cela fait deux jours que dans, l'habituellement excellente émission "Télé matin", en direct de Bruxelles, le correspondant de France Télévision montre du doigt, pour le stigmatiser, le mécontentement des fonctionnaires européens.

 

Et de citer des chiffres pharamineux : 4.000 euros en début de carrière pour un Bac + 2 ; 10.000 euros après 15 ans d'ancienneté.

Le "journaliste" serait bien en peine de dire où il a trouvé de tels chiffres, et de citer une seule personne ayant Bac +2, débutant,  gagnant ce salaire.

Le chiffre réel se situe à la moitié...pour un Bac +4 ou 5 minimums, ayant passé un concours dans lequel il y a un millier de candidats par place.

 

Et de citer,  en comparaison,  les salaires pratiqués en Hongrie et en Pologne.

François B. compare-t-il son salaire avec ses homologues hongrois ? Propose-t-il d'aligner tous les salaires français sur les salaires polonais ? Voilà qui ferait plaisir au patronat français ! Sauf pour les bonus de ceux-ci...

 

La raison de la grogne est autant de principe que de montant du salaire :

Afin d'éviter de longues négociations, chaque année, de révision des salaires pour tenir compte de l'inflation (comment se fait, à France Télévision, l'adaptation des salaires à l'augmentation du coût de la vie ?), un accord a été passé, après une de ces longues négociations dans le monde européen a le secret, pour parvenir à une méthode, bien entendu très complexe et quasiment incompréhensible.

Ce système est basé à la fois sur l'augmentation du coût de la vie dans les lieux de travail (Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg...) et les augmentations des fonctions publiques nationales de huit pays, dont la France.

En fonction de ces savants calculs, les salaires n'ont pas augmenté depuis trois ans. La vie avait augmenté, mais comme les fonctionnaires nationaux ne l'avaient pas été,  en moyenne, il n'y avait pas eu d'augmentation pour les fonctionnaires européens.

Cette année les calculs, toujours aussi incompréhensibles, donnent droit à une augmentation de 3,5%.

Ne pas accorder l'augmentation, c'est renier l'accord passé...et appliqué seulement les années sans augmentation !

 

Ce qu'aurait pu mentionner, dans son flot de démagogie populiste, ce "journaliste" peu scrupuleux,  c'est que les salaires des députés européens, et de leurs assistants, sont indexés sur les salaires de la fonction publique européenne...

Malheureusement, cela fait déjà quelque temps que je n'ai guère d'illusion sur la déontologie de la plupart des journalistes de certains médias.

10:47 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : europe

Commentaires

Non, Jean François, pas si vite! En d'autres temps ce "journaliste" a fait partie des "éditorialistes" qui adoptaient sans référendum le nouveau traité. En 2007 il écrivait: François Beaudonnet, (envoyé spécial de France 2) : « Il y a deux ans avec le référendum, la France avait plongé l’Europe dans une grave crise institutionnelle ; aujourd’hui à Lisbonne, avec le Traité simplifié, elle espère l’avoir aidée à sortir de l’impasse . » Ce n'est même pas le résultat du scrutin, non, non, c'est le principe même du référendum qui est mis en cause par ce serviteur des institutions. Alors après un tel coup de brosse à reluire il se tolère aisément un coup de griffe qui est bien dans l'air du temps.
La semaine dernière au lieu de parler de grève dans l'éducation le présentateur du 20heures a bien fait un couplet sur la progression de 36% du nombre de fonctionnaires depuis....1980. Tiens donc!

François Beaudonnet a l'objectivité sélective c'est tout!

Souvenirs de Brétigny.

Cordialement

B. Robert

Écrit par : ROBERT Bernard | 28/12/2009

le coup de brosse à reluire, c'était pour Sarko, pas pour l'Europe. Il se trouve que j'étais en Allemagne lorsque le Conseil européen s'est mis d'accord sur ce qui allait devenir le Traité de Lisbonne. A mon retour j'ai été stupéfait de découvrir que les journalistes français, mais uniquement eux, en avaient fait une victoire de Sarkozy : pas la moindre trace de cette interptétation dans la presse allemande :Madame Merkel assurait la Présidence semestrielle de l'Union, et tout le mérite lui revenait.
Hors Allemagne, je n'avais d'échos que de la position des médias britanniques qui dissertaient sur ce que Brown avait obtenu : pas de trace du rôle de Sarko, pas plus que dans la presse belge...

Écrit par : jfv | 28/12/2009

Bonjour,

Je tombe par hasard sur votre billet et sur votre blog et c'est donc avec un retard de quelques mois que je vous apporte quelques éléments de réponse :
1- Les montants salariaux cités sont ceux communiqués par la commission européenne elle-même
2- Je n'ai jamais effectué de comparaison avec les fonctionnaires hongrois ou polonais. J'ai dit et je maintiens que quand on est salarié dans ces pays et qu'on gagne 700 euros par mois, on a dû mal à soutenir l'augmentation salariale des fonctionnaires européens, déjà très bien payés. Cela dit, puisque vous m'y incitez à le dire, vous savez sûrement que les institutions européennes n'ont aucun mal à recruter par voix de concours des fonctionnaires venant de l'Est de l'Europe, l'une des raisons (pas la seule, certes étant que la différence de niveau de rémunération est très attirante pour eux.
3- Vous dénoncez du "populisme" lorsque je dis que les fonctionnaires européens sont très bien payés. Mais cela encore je le maintiens. J'ai également dit qu'ils parlaient plusieurs langues, devaient passer un concours très sélectif, mais cela en revanche, vous omettez de le rappeler. Enfin, vous demandez avec une gentillesse exquise que l'on "me retire ma carte de presse". N'êtes vous pas en train de sombrer vous même dans le populisme ?
Ps : la rigueur aurait souhaité que vous ne fassiez pas de faute d'orthographe à mon nom, mais là encore....

Écrit par : beaudonnet | 05/03/2010

désolé d'avoir fait une faute d'orthographe à votre nom, et je vous prie de bien vouloir m'en excuser : j'étais probablement sous le coup de la colère !
pour le reste je maintiens que vos deux interventions sur le sujet, lors que l'excellente, par ailleurs, émission Télé Matin, étaient marquées par la mauvaise foi et la démagogie.
Non personne dans les institutions européennes ne gagne 4.000 euros en début de carrière avec Bac +2
non personne ne gagne 10.000 euros après 15 ans d'ancienneté, à moins d'être ambauché directement à un poste très très élevé
comme vous le savez probablement la secrétaire générale de la Commission européenne a porté le problème devant la cour de justice européenne, malgré les fortes pressions du conseil
peut-être en parlerez vous au moment du verdict...

Écrit par : jfv | 05/03/2010

1) je viens de vérifier les données officielles :
avec un Bac + 2, il est possible de passer un concours, très sélectif et en plusieurs langues, d'assistant(e)
En cas de succès, le salaire de début est de 2.604,21 euros ;aucune chance d'arriver à 10.000 euros, même après 30 ans de carrière !
2) il est vrai que les salaires de la fonction publique européenne sont élevés ; au début ce n'était pas le cas ; résultat : il n'y avait à Bruxelles quasiment que des fonctionnaires européens belges
comme les autres, je n'ai quitté la France, où j'avais une maison, où ma femme avait un travail, nos familles et nos amis, que parce que le salaire était attractif
3) il est vrai également que, comparés aux salaires dans les nouveaux pays de l'Union européenne, les salaires bruxellois sont très attractifs, et la sélection des concours est impitoyable ; ce qui fait que ce ne sont pas seulement les Bac +2 qui passent les concours d'assistant(e), mais jusqu'à Bac +5 ou 6 !
4) je reconnais que mon titre était provocateur

Écrit par : jfv | 05/03/2010

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