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20/11/2010

chasse à l'homme au Pérou

Chasse à l'homme au Pérou

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 79

 

 

L'homme chassé, c'est "le camarade Gonzalo", c'est à dire Abimael Guzman, le chef du "Sentier lumineux" ("Le marxisme-léninisme est le sentier lumineux de l'avenir").

Ce roman, récemment réédité, a été écrit, et publié la première fois,  en 1985, une des années les plus sanglantes du terrorisme mené par le "Pol Pot des Andes". Comme "La vie de Mayta" de Mario Vargas Llosa, publié la même année, il s'inscrit alors dans une actualité dramatique, aggravée par une crise économique épouvantable.

 

Le paradoxe est que les lecteurs de 1985 savent très bien que, malgré la chasse à l'homme, Guzman n'a pas été capturé.

Et les lecteurs de 2010 savent qu'il est sous les verrous, condamné à la prison à perpétuité (il a été capturé en 1992, donc sept ans après la publication du roman).

Il peut y avoir des moments de suspens, mais sur le résultat final de la chasse à l'homme, pas de doute possible !

Nous savons également qu'Alan Garcia, le social-démocrate,  n'a pas été assassiné et qu'il a été élu Président de la république, devançant largement le candidat de la "Gauche Unie" marxiste.

 

Reste que, comme "La vie de Mayta", ce roman est un témoignage intéressant sur la situation politique des vingt années  de terrorisme subies par le Pérou, de 1980 à 2000 (70.000 morts et 600 000 déplacés, selon la commission "Vérité et réconciliation").

Inutile de hurler, je sais que, contrairement à Vargas Llosa,  De Villiers n'est pas pressenti pour le Nobel de littérature ! Je revendique le droit de lire les deux...

 

Lire ce livre aujourd'hui, après l'arrestation de Guzman,  permet de voir trois intuitions exactes et une erreur grossière dans l'analyse :

1) C'est, en effet, en suivant la piste, y compris dans les poubelles,  des médicaments rares dont il avait besoin,  en raison de sa grave maladie rénale,  que la police a pu remonter jusqu'au chef du Sentier lumineux, et non grâce aux tortures.

Il est intéressant, à ce sujet, de voir un homme de droite comme De Villiers, obsédé de l'anticommunisme, dénoncer avec autant de conviction le recours à la torture par la police.

Comme l'a écrit Vargas Llosa : "Pour comprendre le Pérou, il faut visiter le musé de l'Inquisition !"

Comme moi, vous pouvez sauter la description des horreurs...

2) Le lien entre les terroristes et les narcotrafiquants. Comme pour le FARC en Colombie, l'idéal révolutionnaire a, peu à peu, disparu derrière les profits fabuleux du trafic de drogue et des rançons payées par les familles des otages ;

3) Chassé des campagnes par les paysans victimes de leurs actions, le "Sentier lumineux" choisit de s'implanter dans les bidonvilles de la capitale ;

4) Malgré ma haine pour le culte de la personnalité, je constate que l'arrestation de Guzman a quasiment mis fin aux actions terroristes du "Sentier". De Villiers ne l'avait manifestement pas prévu !

 

Encore plus que dans "Tintin et le temple du soleil", on boit du "Pisco Sour", l'apéritif national. Recette : eau de vie + jus de fruits + blanc d'œuf. A la votre !

 

 

"Lima grouillait de beautés farouches, provocantes avec leurs tenues super ajustées" (Il ne faut pas se fier à l'imagination des romanciers...ou alors les choses ont bien changé depuis !)

 

08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

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