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26/01/2012

drogues : un problème géopolitique

Géopolitique des drogues

 

Alain Labrousse

 

"Que sais-je ?" n°3693

 

 

Le constat est accablant : le chiffre d'affaires des trafics de drogues se situent dans une fourchette entre 400 et 600 milliards de dollars par an, et alimente corruption et violences. Les politiques de lutte contre la drogue, menées depuis un demi-siècle sous impulsion américaine, sont un échec complet, avec "des effets pervers plus graves que le mal qu'elles prétendent combattre".

Pour une raison simple : la priorité est donnée à la répression et non à la prévention. On joue sur l'offre des pays pauvres, jamais sur la demande, des pays riches,  en croissance constante.

 

Quand les USA installent sept bases militaires en Colombie, la lutte contre la drogue n'est-elle pas un prétexte ? "Les Etats-Unis sont la seule grande puissance à utiliser systématiquement la guerre à la drogue, arme diplomatique pour déstabiliser ou discréditer ses adversaires politiques,  comme outil de leur interventionnisme".

 

Dans beaucoup de pays la lutte contre la drogue est l'occasion d'une intervention croissante des militaires dans la sécurité intérieure,  et d'une augmentation substantielle des budgets de la "défense".

Lors de la guerre "froide", les Etats-Unis savaient se montrer tolérants à l'égard des mafias de la drogue qui les aidaient à lutter contre le communisme, en Amérique latine (les "contras"), comme en Sicile et à Marseille ("French connection"). Encore aujourd'hui, "nombre de seigneurs de la guerre sur lesquels s'appuient les Américains pour combattre les talibans sont liés au trafic de drogue".

 

Amérique latine, Afghanistan, Birmanie, Turquie, Alain Labrousse décortique la situation dans les pays producteurs, pauvres qui exportent ensuite vers les pays consommateurs, riches. C'est au franchissement des frontières des pays consommateurs que l'escalade des profits est la plus importantes (1.200%), du fait de la prohibition.

 

"Il est vain de tabler, dans un proche avenir, sur une modification de la législation internationale des drogues. Les Etats-Unis ont menacé officiellement de suspendre leur financement à l'UNODC si l'organisation mentionnait de façon positive les politiques de "réduction des risques".

 

"La France ne s'est jamais préoccupée de savoir comment le Pakistan lui réglait les importantes commandes d'armement". "La Banque mondiale et le FMI ne se sont jamais intéressés à l'origine des devises qui permettaient à certains pays de payer leur dette extérieure".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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