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13/09/2012

Azéri + Arménien + Hongroise...et moi !

Le miracle du Parlement européen est de pouvoir réunir à une même table, un député arménien, ayant combattue l’armée azérie, un député azéri, originaire du Karabach, dont le père a été fait prisonnier quand l’armée arménienne a envahi cette région montagneuse, majoritairement peuplée d’Arméniens. Entre les deux,  une députée hongroise, socialiste, un interprète…et moi, chargé d’organiser la rencontre.

Occasion de la rencontre : une histoire à peine croyable :

Il y a huit ans, à l’occasion d’un stage organisé, en Hongrie, par l’OTAN, dans le cadre du programme de « partenariat pour la paix », un jeune officier azéri a massacré son homologue arménien, à coups de hache. Arguments de la défense : le massacré aurait « insulté l’Azerbaïdjan » et la famille du massacreur aurait souffert de la guerre entre les deux pays. Malgré ces arguments, la justice hongroise a condamné le meurtrier à la prison à vie.

Depuis, les autorités azéries demandaient le transfert du prisonnier. Après bien des refus, et huit ans seulement de prison, ce transfert a été accepté. Rentré au pays, l’assassin a été immédiatement traité en héros : paiement de sa solde non perçue pendant les années de prison, promotion. La communauté internationale est choquée et le dit. Les Arméniens sont furieux et suspendent leurs relations diplomatiques avec la Hongrie.

Excuse de la Hongrie : les Azéris avaient promis qu’il continuerait à purger sa peine. Réponse azérie : aucune promesse n’a été faite et la grâce présidentielle est légale. Personne de bon sens ne croit que les Hongrois ne pouvaient pas imaginer ce qui allait se passer.

Je me suis permis de faire remarquer au député azéri que si la décision était légale, elle n’en restait pas moins choquante.

Pour en revenir au déjeuner, la tension du début s’est estompée, avec l’aide d’une bouteille de Pinot noir (nous étions à Strasbourg), mais le dialogue n’est pas sorti du dialogue de sourds : la légalité internationale pour l’Azerbaïdjan, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour l’Arménie, avec, quand même, la répétition de la volonté de continuer le « dialogue » pour la paix. Quand le débat était trop vif, le dialogue était direct, en russe, et l’interprète ne travaillait plus que pour moi. J’ai réalisé alors que l’Azéri, l’Arménien et la Hongroise avait cette langue en commun

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