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12/01/2016

Raison et raison d'Etat

L'Europe "absolutiste"

1649 - 1775

Robert Mandore

éditions Fayard

 

Dans l'Europe de cette époque, deux "modèles" se font face, et parfois s'affrontent : la France et l'Angleterre. Pour l'auteur, la France absolutiste de Louis XIV ne soutient pas la comparaison.

En France : centralisation du pouvoir autour de Louis XIV. "Bossuet fait l'apologie de l'absolutisme." "Il n'est guère de pays où la noblesse d'épée ait été dépouillée comme en France de ses fonctions administratives et judiciaires, par le lent travail de la monarchie." Mais ses privilèges fondent toujours l'ordre social. "L'essor des bourgeoisies a grandement servi la consolidation du pouvoir royal, face à des noblesses turbulentes." Mais, "tout essor bourgeois implique une remise en question de l'ordre établi."

Louis XIV fait la guerre, pour sa gloire. Il en résulte "l'épuisement des peuples, la ruine des finances publiques, la famine de 1709 - 1710, les désastres et les destructions de la guerre, les ravages des soldats." La ponction démographique est estimée, minimum,  à un quart de la population. Les révoltes se multiplient jusqu'à la fin du règne et "Versailles manque de moyens pour réprimer les troubles et assurer la rentrée des impôts." Les révoltes populaires affirment l'existence d'un "quatrième "état". "Les exigences de la guerre perpétuelle ont ruiné l'ambition absolutiste."

Pendant la Régence, après quelques années de "polysynodie", "tout l'institutionnel rentre dans l'ordre absolutiste."

Sous Louis XV, "jamais encore le pouvoir monarchique n'avait été aussi discuté, contesté, remis en question."

En Angleterre, la "Glorieuse Révolution" qui oblige Jacques II, le dernier Stuart, "victime, comme son frère Charles II, de l'illusion versaillaise," à se réfugier en France, protégé par le roi "soleil", et qui oblige son gendre, monter sur le trône à sa place, à accepter de partager le pouvoir. "L'Angleterre donne l'exemple, inouï jusqu'alors, d'un pays où la classe politique choisit le souverain et lui impose les règles du jeu." "Le vote annuel du budget devient l'acte essentiel de la pratique parlementaire." "La tentation absolutiste est pour longtemps écartée." "Face à l'Europe presque entièrement fascinée par l'absolutisme versaillais, l'Angleterre représente une autre société qui refuse toute domination du monarque." "Le parlementarisme britannique, féru de représentation, de partage des pouvoirs et de libertés ne s'exporte pas."

Un pays prospère en train d'affirmer sa puissance et qui attire les détenteurs de capitaux, "plaque tournante pour les grands trafics européens et transocéaniques", avec "cette subtile symbiose réalisée entre la terre et l'argent." Avec une "multiplication de ces petites écoles pratiques qui assument une fonction essentielle pour asseoir l'essor économique de la bourgeoisie marchande."  "Aucun autre pays européen n'a construit autant de navires que l'Angleterre pendant les trente années qui ont suivi la Glorieuse Révolution." "La prospérité économique va en s'accélérant, les dividendes s'investissant à mesure qu'ils sont touchés." En particulier par ces "magnats colonialistes enrichis par les trafics d'esclaves, du sucre et du tabac." "L'Angleterre est le seul pays où la croissance de la bourgeoisie s'est trouvée absorbée et assumée par l'aristocratie traditionnelle." Mais cette société "ne ménage pas ses pauvres.""Les mutations économiques se réalisent toujours au détriment des plus déshérités." "Londres et le grand entrepôt d'importation et de réexportation", et"Hambourg assure la redistribution des produits anglais dans toute la partie septentrionale de l'Empire."

"La guerre de succession d'Espagne et la paix d'Utrecht sanctionnent la victoire de l'Angleterre sur la France." Malheureusement, "l'abandon de la Nouvelle-France n'a provoqué qu'indifférence à Paris."

 

"Plutôt changer ses propres désirs que le cours du monde" Descartes

 

 

18:56 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

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