06/07/2020
L'épuration en France
Expier Vichy
Jean-Paul Cointet
éditions Perrin
"Sauf un nombre infime de malheureux qui ont consciemment préféré le triomphe de l'ennemi à la victoire de la France, la masse immense de Français n'a jamais voulu autre chose que le bien de la patrie." Par cette phrase, le général de Gaulle entretenait la fiction d'une France majoritairement résistante. "De Gaulle a assigné à l'épuration la fonction de contribuer à redonner à la France son "rang". C'était sous estimer les haines accumulées qui explosent à la Libération, avec un désir de vengeance ou de règlements de comptes politiques ou personnels. La première difficulté a été de faire cesser l'épuration "sauvage", hors d'un cadre légal. L'auteur cherche à démêler, au milieu de chiffres contradictoires, la réalité de l'épuration qu'il estime à un demi-million de Français(e) concernés, jusqu'en 1958 ! A cette date, plus de 3.000 détenus se trouvent encore dans les centres de détention. Les 62 derniers seront libérés dans les années 80. Un rebondissement spectaculaire interviendra en 92 avec le procès de Paul Touvier et en 98 avec celui de Maurice Papon.
"Le plus grand nombre d'affaires a été jugée après 1945. Les peines les plus sévères ont été prononcées avant cette date." Peu de peines de mort ont été mises à exécution. "Le ministère de la guerre n'a fourni aucun bilan".
"Toutes les nuances ont existé entre 1940 et 1944, entre les résistants 100% et les collaborateurs 100%."
L'auteur, professeur émérite des Universités, note également la diversité des couches sociales et professionnelles concernées.
08:49 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
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