30/03/2010
Somalie : que faire ?
Laisser faire ?
Lors de la réunion de la commission politique de l'assemblée parlementaire ACCP/UE, le représentant de l'Erythrée a demandé que l'on laisse les Somaliens régler leurs problèmes entre eux.
La représentante de l'Ouganda a répondu que cette affirmation était une insulte à tous les Africains.
Est-il possible de laisser faire alors que les insurgés islamistes ont amené le Programme Alimentaire Mondial à suspendre ses distributions de nourriture dans une grande partie du pays ? Les islamistes pratiquent le racket à l'égard du PAM et des ONG (minimum 20.000 euros par semestre), et leur interdisent d'avoir des employées femmes.
De graves critiques, justifiées, sont faites, par le "groupe de contrôle" de l'ONU à l'égard des forces armées gouvernementales. L'Union européenne a lancé un programme de formation des officiers et des sous-officiers de ces forces : espérons que cela les rendra effectives.
Les pays de l'Union européenne ont également décidé de veiller plus strictement à l'embargo sur les armes à destination de la Somalie. Espérons que les pays de l'Union africaine puissent faire de même.
C'est sur les épaules de l'Union africaine, et de sa mission de maintien de la paix AMISOM que repose l'essentiel de l'effort sécuritaire sur le terrain. Il est souhaitable que d'autres pays d'Afrique, mais aussi des Caraïbes et du Pacifique se joignent à cet effort, supporté essentiellement par l'Ouganda.
Enfin, sur la mission européenne ATALANTA, de lutte contre les pirates : de nombreux pays, non membres de l'Union européenne, se sont joints à cette mission pour faire face à ce problème essentiel, mais
- il faut que d'autres pays que le Kenya acceptent de juger les pirates, dont certains ont été relâché simplement parce que le Kenya n'a pas les capacités de les juger tous, les frais de justice étant pris en charge par la communauté internationale ;
- il faut garder à l'esprit que la solution durable n'est pas sur mer, mais sur terre, en Somalie même, avec l'aide, prioritairement, de l'Union européenne et de l'Union africaine.
13:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
29/03/2010
tourisme de masse
Aéroport de Ténériffe Sud. Les avions "Thomas Cook" règnent en maîtres. Quelques avions de compagnies "low cost". Pourtant le vol Ibéria n'a rien à leur envier, au moins en classe "économique" : sièges rapprochés au point de ne pas pouvoir y caser les jambes, et le moindre verre d'eau est payable "cash".
Le hall d'arrivée est le domaine des "tours operators" : 10 ou 15 à la file, à agiter leurs paneaux sous le nez des arrivants hébétés.
L'aéroport est loin de la capitale de l'île, mais prôche d'un monstre urbanistique qui rassemble un maximum de béton en un minimum de place, sans plan d'ensemble de l'urbanisme : le bord de mer est surchargé sans harmonie, la montagne, qui pourrait évoquer "Table Mountain" du Cap, est totalement mitée de lotissements.
Une conclusion : ne jamais laisser la seule loi du profit s'emparer de l'urbanisme. Devant l'ampleur de la catastrophe des mesures ont été prises pour préserver le reste de l'île, et les autres îles de l'archipel.
Cet endroit est à conseillé à celles et à ceux qui aiment s'entasser, et apercevoir la mer, au mieux, sur la pointe des pieds, en penchant la tête à leur balcon.
Avantages, quand même : il fait déjà assez beau pour profiter de la piscine, et le prix de groupe dépasse à peine le prix d'une nuit à l'hotel Ibis de Strasbourg...
16:02 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages
28/03/2010
le calendos terroriste
La jeune Anglaise qui se trouvait avant moi au contrôle de sécurité de l'aéroport (20 mn d'attente : merci l'organisation !) avait eu la mauvaise idée de vouloir ramener un souvenir authentique de notre beau pays. Las, son camembert, pourtant pasteurisé, lui a été prestement confisqué.
Si vous avez été témoin d'un détournement d'avion sous la menace d'un camembert, merci de nous faire part de cette aventure : elle pourrait faire l'objet d'un film de série Z...
06:59 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyages
27/03/2010
Au pays des ombres
Au pays des ombres
Gilbert Gallerne
Prix du Quai des Orfèvres 2010
Editions Fayard
Le jury du prix du Quai des Orfèvres étant placé sous la présidence effective du Directeur de la police judiciaire, les livres primés chaque année ont généralement pour héros des policiers. Policiers avec leurs difficultés et leurs faiblesses, mais héros globalement positifs. Le livre de cette année ne fait pas exception à la règle.
Un vrai livre de "suspens". L'intrigue est relancée à mi-parcours, puis, plus vigoureusement encore aux 2/3. Livre idéal pour un trajet en train ou en avion : on ne voit pas le temps passé, et j'avais envie de connaître le dénouement avant la fin du voyage.
Le "pays des ombres", c'est celui de d'alcool bu pour oublier la disparition tragique de la femme aimée.
Je ne vous en dis pas plus, afin de ne pas vous donner trop d'indices...
08:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
26/03/2010
l'autre Dumas
L'autre Dumas
De Safy Nebbou
Avec Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde
"Plus je fais l'amour, plus j'ai envie de faire la révolution, plus je fais la révolution, plus j'ai envie de faire l'amour".
Ce slogan de Mai 68 aurait pu être celui de Jules Maquet, et d'Alexandre Dumas, en cette année 1848.
Jules Maquet, monarchiste, collaborateur du républicain Alexandre Dumas, tombé amoureux d'une jeune passionaria républicaine, et se laissant passer pour son célèbre patron, pour séduire la belle.
Sur fond de cette histoire d'amour, la relation compliquée de Maquet et de Dumas.
Maquet, historien, pouvait légitimement penser que "Les trois mousquetaires" et "Le comte de Monte-Cristo" lui devaient autant qu'à Dumas. Dumas n'aurait jamais pu les écrire, pas plus que des dizaines de milliers d'autres pages, sans l'aide de Maquet. Mais Dumas était un auteur connu avant de rencontrer Maquet, et Maquet n'a jamais rien pu produire seul, malgré ses tentatives. Il avait quelques raisons d'envier la gloire et les succès féminins de Dumas.
Le film montre un aspect moins connu de Dumas : ses engagements politiques, républicains, affirmés en 1830 et 1848, qui vont l'amener, comme Victor Hugo, à s'exiler à Bruxelles au moment du coup d'Etat de Napoléon "le petit". Même si certains affirmaient à l'époque qu'il fuyait ses créanciers au moins autant que la tyrannie.
Une polémique est née parce que le rôle d'Alexandre Dumas, "quarteron", comme il se qualifiait lui même, a été confié au berrichon Gérard Depardieu.
Alexandre Dumas "père" (pour le distinguer d'Alexandre Dumas "fils", auteur de "La dame aux camélias") est le fils du général Dumas, prénommé également Alexandre, républicain au point de démissionner plutôt que de servir un autre régime que la république, métis, sa mère étant Haïtienne. L'auteur du "Vicomte de Bragelonne" est donc "bronzé". Mais ce qui le caractérise avant tout n'est pas la couleur de sa peau mais sa truculence : il aurait pu être un personnage de Rabelais, et Depardieu était le mieux à même d'incarner cet homme gourmand de la vie, de la nourriture et des femmes (une douzaine d'enfants d'autant de mères !).
Poelvoorde est loin des personnages qu'il joue habituellement, et prouve qu'il est un grand comédien.
Il forme avec un Depardieu un tandem de grand talent dans un film plaisant.
08:13 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma