25/07/2010
L'italien
L’Italien
D’Olivier Baroux
Avec Kad Merad
Dino ou Mourad, tous sont égaux, surtout Dino.
L’histoire est connue : Mourad, joué par Kad Merad, pour qui le rôle a été taillé sur mesures, a assez vite fini par comprendre qu’il avait plus de chances de trouver un emploi et un logement en se rebaptisant Dino. Il y a quelques dizaines d’années les « Ritals » n’étaient guère mieux acceptés qu’aujourd’hui les Maghrébins. De mensonges en mensonges, envers son employeur, ses collègues, son amie, ses parents, Dino/ Mourad finit par se « griller ».
Film comique avec un fonds social certain, contre la bêtise du racisme, film émouvant. Trop de bonnes intentions ?
07:59 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
24/07/2010
Katiba
Katiba
Jean-Christophe Ruffin
Flammarion
Katiba pourrait être un joli prénom féminin.
Une « Katiba » est un camp d’entraînement pour jihadistes des groupes d’ « Al Quaida au Maghreb Islamique ».
Ces camps sont généralement situés dans cette zone désertique du Nord de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad, du sud de l’Algérie, pays d’où vient la dénomination.
L’actualité vient de nous rappeler l’existence de ces groupes armés, puisque l’armée mauritanienne vient de détruire une de ces bases, avec l’aide logistique de l’armée française, et selon des renseignements fournis par les Américains. On connaît mal le rôle que les Algériens ont joué dans l’opération.
Dans le roman, c’est l’armée algérienne qui lance ses commandos, en collaboration avec une officine privée de « sécurité ».
C’est le reproche qu’il est possible de faire à se roman, par ailleurs facile à lire : il glorifie un peu trop, à mon goût, les services spéciaux algériens, et la privatisation du « renseignement », l’un comme l’autre ne méritant peut-être pas autant d’honneurs…
L’auteur, qui n’avait pas encore été viré de son poste d’ambassadeur au Sénégal (« Comme un con, j’ai cru le Président quand il a dit qu’il allait mettre fin à la Françafrique »), défend la politique de « Sarko l’Américain » : « Les Français ont compris qu’ils devaient compter sur les Américains pour leur sécurité ».
Il y a de l’action, des rebondissements, du suspens jusqu’à la fin, des agents doubles, des histoires d’amour : tout pour faire un bon film !
« Bruxelles est une ville où rien n’apparaît suspect, dans ce mélange de rues cossues et de faune cosmopolite ».
« Lui aussi avait l’air belge, à supposer que ces mots aient un sens »
« On ne fait pas pousser une plante en tirant sur les feuilles »
15:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
23/07/2010
Tournée
Tournée
De et avec Mathieu Amalric
Prix de la mise en scène, Cannes 2010
Un producteur, autrefois adulé à la télévision, organise, pour une tentative de come back, la tournée en France de strip-teaseuses "new burlesques", avec le rêve de terminer cette tournée à Paris.
J'avais beaucoup aimé la bande annonce, drôle et pétillante. Ma déception n'en a été que plus grande. Mathieu Amalric est excellent, les strip-teaseuses sont pétulantes à souhait, assumant leurs corps, loin des canons habituels, et jouant sur l'humour et le burlesque. La mise en scène a été primée à Cannes. Et pourtant ce film, d'une heure cinquante, n'en finit pas de chercher une chute. Trop à la limite du pathétique ? Suffisamment pour provoquer un malaise, aussi bien dans les scènes de coulisses, qui montrent les déserts de solitudes, que lors des digressions sur la vie du producteur en dehors de la tournée.
08:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
22/07/2010
25 ans dans les services secrets
25 ans dans les services secrets
Pierre Siramy avec Laurent Léger
Flammarion
L’auteur a été mis en examen pour avoir brisé le « secret défense ». Cela pourrait en faire un gage d’intérêt, pour ce livre qui se veut croustillant.
L’impression majeure que j’ai retirée de la lecture, rapidement ennuyeuse, de ce témoignage est d’avoir à faire tout d’abord à une organisation terriblement bureaucratique, hiérarchisée et cloisonnée, vraiment « loin du mythe de James Bond », même si « la DGSE reste la seule administration à pouvoir s’exonérer de la loi ».
L’éditeur nous appâte en nous faisant miroiter les « dessous » des affaires comme « Rainbow Warrior » et l’assassinat des moines de Tibéhirine, des révélations sur Hernu, Dumas et Rondot. En fait les services sont tellement cloisonnés que cet ancien de la DGSE, malgré des responsabilités assez élevées ne sait rien du fin mot des affaires qu’il traite, « avec l’humilité de l’accepter ».
Il n’est pas surprenant que « l’Etat n’assume jamais l’action de ses services secrets », même si « son haut commandement dépend strictement des intentions, nobles ou pas, des politiques ». Je n’ai, malheureusement, pas été surpris non plus de lire que ses collègues sont « nombreux à ne pas masquer leur idéal d’extrême droite : racisme larvé, antisémitisme affirmé, obsessions antimaçonnique, homophobie déclarée ». Pourquoi cette administration serait-elle épargnée par les luttes d’influences, par le carriérisme, par les oppositions entre services ? De là à en faire l’essentiel d’un livre…
Les seules vraies « révélations » nous apprennent que « le service de contre-espionnage ne disposait que de deux germanophones » avant la chute de mur de Berlin, ce qui ne devait pas aider à comprendre ce qui se passait à l’Est. D’autant plus inquiétant que « les compétences linguistiques ne font pas partie des critères essentiels, et rares sont ceux qui parlent la langue du pays dans lequel ils sont nommés »…
Autres faits inquiétants dans un service qui se veut fondamentalement gaulliste : « on a une fâcheuse habitude : attendre que les Américains nous donnent la réponse à nos questions », et la propension des jeunes fonctionnaires à quitter le service, une fois formés, pour aller travailler, de façon beaucoup plus rémunératrice, dans les sociétés privées d’intelligence économique.
En conclusion la DGSE vit « sous un double tropisme : l’Afrique et la lutte contre le terrorisme ».
08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
21/07/2010
à propos de la Burqua
Burqua fashionista
Peter de Wit
Editions "presses de la cité"
La burqua a beaucoup fait parler d'elle. Au point d'amener le gouvernement et le parlement à légiférer. Et-il possible de conduire avec une burqua ? Et de faire du vélo ?
Le dessinateur néerlandais Peter de Wit, venant d'un pays où l'intégration des immigrés est également en débat, au point de provoquer une forte montée de xénophobie, a choisi de traiter la question par l'humour.
La couverture, représentant une burqua "Burberry", est irrésistible.
L'obscurantisme, le machisme sont les cibles privilégiées.
Sous la burqua, l'éternel féminin se retrouve vite, et l'humour aussi...
08:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd