05/10/2010
Une histoire abracadabrantesque
Une histoire abracadabrantesque
Abécédaire de la Ve république
Marie-France Lavarini et Jean-Yves Lhomeau
Editions Calmann-Lévy
Tout le monde se souvient de cet adjectif abracadabrantesque sorti par Jacques Chirac pour se disculper d'une accusation de financement illégal de son parti.
Les grands hommes politiques sont des spécialistes de ces mots, ces petites phrases, éventuellement ciselées par d'autres, qui frappent, et qui passent à la postérité.
Les deux auteurs nous en livrent un florilège, en les replaçant dans leur contexte, depuis le "Je vous ai compris" du général De Gaulle à Alger, jusqu'à la "racaille" passée au "Karcher" de Sarkozy, en passant par la "bravitude" de Ségolène, le "mammouth" de Claude Allègre, le "big bang" de Rocard, "Responsable, pas coupable" de Georgina, la "Rolex" de Séguéla, etc. Il y en a 300 pages comme ça !
Mais pourquoi avoir classé tous ces mots par ordre alphabétique, ce qui nous amène à des allers et retours constants à l'intérieur de l'histoire de la Ve république ?
J'aurais préféré un ordre chronologique, éventuellement thématique.
J'ai bien connu Marie-France Lavarini : elle était l'assistante de Lionel rue de Solférino de 1981 à 1988. Je sais qu'après elle a été l'assistante d'Anne Sinclair sur TF1. Elle est aujourd'hui "consultante".
Jean-Yves Lhomeau a été chef du service politique du Monde, puis de Libération.
Ils sont tous les deux parfaitement qualifiés pour éclairer ces mots inoubliables, parfois pourtant oubliés, et qu'ils nous rappellent.
"La peur de l'électeur est le début de la sagesse" Charles Pasqua
"Il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire et s'entendent pour se partager le pouvoir." Charles De Gaulle
"Une dictature militaire, c'est un régime où les officiers s'emparent du pouvoir avec regret, et le quittent avec plus de regrets encore" Castelo Branco, Président brésilien au général De Gaulle.
"Si vous tenez un discours nuancé, vous ne pesez rien" Claude Allègre
"On ne fait pas campagne avec un rétroviseur" Lionel Jospin
"Je me sens responsable de tout" Nicolas Sarkozy
"Le gouvernement détermine sa politique indépendamment de la longueur des cortèges" Raymond Barre
"Les traités sont comme les jeunes filles, et comme les roses : ça dure ce que ça dure !" Charles De Gaulle
"Le plus court chemin d'un point à un autre, c'est le bonheur d'une journée" Paul Fort
09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique
04/10/2010
en forme de bilan, (de mi-mandat ?)
5 ans
J'ai commencé ce blog il y a 5 ans, en septembre 2005.
1 513 notes et 1 849 commentaires plus tard, il est certain qu'il a beaucoup évolué, comme mes préoccupations, moins directement politiques, encore moins électoralistes.
Il n'y a toujours pas de photos. Il faudrait que je m'y mette...
En 5 ans le nombre de visites dans le mois est passé de 108 à 2 529. Le nombre de pages consultées de 286 à 5 675.
Le blog, instrument nouveau il y a 5 ans, ne serait plus à la mode, remplacé par Facebook et Twitter. Mais ces moyens de communications essentiels obligent à une expression d'une grande concision, qui avoisine souvent à la pauvreté du message et de sa formulation.
Conclusion : je continue !
08:49 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
03/10/2010
de la moquette sur le trottoir !
Désolé pour la moquette
De Bertrand Blier
Avec Anny Duperey, Myriam Boyer,
Patrick Préjean, Abbès Zahmani, Jean Barney
Théâtre Antoine
Imaginez que pour soulager la misère des sans abri, les trottoirs soient recouverts de moquette.
Cet humour noir, absurde comme l'est parfois la vie, est fréquent chez Bertrand Blier.
Le dialogue s'engage entre la bourgeoise dans son confortable appartement (Anny Duperey, très "classe") et la "clocharde" sur la moquette du trottoir (Myriam Boyer, vue également dans "Le bruit des glaçons", le dernier film de Bertrand Blier).
A un moment, elles échangent leurs rôles, pour bien montrer que la vie est faite d'aléas, de bons moments et d'autres plus difficiles, qu'il n'y a pas de prédestination ni de fatalité, dans le bonheur comme dans le malheur.
Les hommes ne sont là que pour servir de "faire-valoir" aux femmes.
Comme dans la vie ?
08:50 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre
02/10/2010
une vie de roman
La passion Lippi
Sophie Chauveau
Folio 4354
Florence, XVe siècle. La biographie romancée d'un peintre majeur de la Renaissance.
Elève de Masaccio, qui est considéré par les historiens de l'art comme le véritable créateur de la Renaissance, puis maître de Boticelli.
Placé dans un couvent dans son enfance, devenu moine, tendance "moine paillard", car avant tout artiste, faisant souvent scandale.
Il sera un des premiers à intégrer des portraits de personnes vivantes, y compris les "filles" des maisons de plaisirs ("l'exacte traduction du mot "pornographie" signifie peinture de prostituées") et lui même qui les fréquentait assidument, dans ses tableaux aux prétextes religieux, ou mythologique ("La métaphore mythologique ouvre sur une grande bouffée de liberté").
L'histoire de Lippi est également un peu l'histoire des Médicis, puisqu'il est le protégé de Cosme, dit "l'ancien", et l'ami de Pierre, le fils et successeur de Cosme.
"Lippi transforme l'humble artisan mal payé, souvent à la tâche, en artiste arrogant rétribué pour son don".
"Jouir et faire jouir, sans nuire à soi, ni à personne, voilà, je crois toute la morale"
"Passés l'heure du plaisir, les amants redeviennent stupides et honteux de leur besoin"
"Il est temps que la peinture hurle quand ça fait mal"
"Que c'est déplaisant de dépendre de quelqu'un qu'on aime ! Ou d'aimer quelqu'un dont on dépend ?
"Quand la peur les prend, les hommes redeviennent des enfants"
"Un assez sûr instinct souffle aux misérables l'idée de tenir secret leur plus grand plaisir"
08:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
01/10/2010
Amore
Amore
"Io sono amore" ("Je suis amour")
De Luca Guadagnino
Avec Tilda Swinton
A Milan aujourd'hui, mais par moment on se demande si ce n'était pas il y a cinquante ans, se rejoue le fantasme de "Lady Chaterley".
Entre l'épouse modèle (belle Tilda Swinton, autour de qui le film est construit) et le cuisinier, ami de son fils, nous savons que l'inéluctable passion est en route. Mais que de détours et de digressions, dans la monotonie de la vie quotidienne, pour y parvenir...
Leur sensualité, exprimée et sublimée à travers leur goût commun pour la gastronomie, est parfaitement rendue. C'est le meilleur moment du film.
Est parfaitement rendue également la pesanteur de la haute bourgeoisie milanaise, au point que le film devient lui même extrêmement pesant.
Film à la mode : une femme encore belle avec un homme beaucoup plus jeune, mais film moralisateur, car le péché ne saurait rester impuni...
Même la musique se fait grandiloquente, au cas où nous n'aurions pas tout compris.
J'ai lu dans "Courrier international" que les critiques cinématographiques italiens considéraient ce film comme le meilleur de ces dernières années.
Il est vrai que peu arrivent jusqu'à nous.
"Je suis amour" ? Pas vraiment la conception que je m'en fais !
07:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma