Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/02/2011

Desperate Belgium

Desperate Belgium

 

Saison 1 : six mois sans gouvernement

 

Pierre Kroll

 

Editions Luc Pire

 

 

La Belgique a un gouvernement "provisoire" depuis maintenant plus de six mois.

Sur place personne ne semble s'en rendre vraiment compte, tout en étant conscient des risques d'éclatement du pays.

Il parait que les milieux d'affaires s'impatientent car les incertitudes, ce n'est pas bon pour le busines.

 

Le dessinateur Kroll caricature tout cela avec humour. C'est le "Plantu" local. Pendant des années je me suis précipité sur son dessin, généralement féroce, dans l'hebdomadaire "Télé Moustique", ma lecture incontournable quand je suis à Bruxelles.

Malheureusement depuis quelques mois il a émigré vers "Le Soir", le grand quotidien bruxellois. Immigré (le politiquement correct dit : "expatrié"),  mal intégré, je ne le lis pas. 

 

Sans bien connaître la politique belge, impossible de ne pas reconnaître le Roi, particulièrement moqué, et ses fils. Le socialiste Elio di Rupo, avec son nœud papillon est également bien reconnaissable. Les Français connaissant beaucoup moins bien la politique belge que l'inverse, il y a des textes de Pierre Bouillon pour nous expliquer les personnages et les situations. Un peu comme des sous-titres...

 

 

 

 

08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, humour

15/02/2011

Le nègre du Président

Le nègre du Président

 

Daniel Carton

 

Edition Hugo & Cie

 

 

Daniel Carton, originaire du Pas-de-Calais, ancien journaliste de "La Voie du Nord", du Monde et du Nouvel Observateur, s'est fait connaître du "grand" public par  "Bien entendu c'est off...ce que les journalistes politiques ne racontent jamais !" dans lequel il stigmatisait les connivences entre responsables politiques et journalistes.

 

C'est sur ce même thème qu'il revient, par le biais du roman.

Comme tous les journalistes politiques Daniel Carton est un spécialiste des "petites phrases", et le prouve !

 

Impossible de ne pas reconnaître le Président, dont il dresse un portrait féroce, avec sa montre, non pas Rolex mais Patex en or gris à 45 680 euros.

Le "nègre" cela pourrait être n'importe qui dans "l'entourage". "Une clique de tête à claques". Mais parmi laquelle il est même possible de trouver "un bosseur version p'tit gars du Pas-de-Calais éduqué dans le souvenir des tranchées de 14".

 

Un prétexte pour décrire le fonctionnement de ces gens, généralement des hommes, qui accrochent leur étoile au char d'un possible vainqueur. Et les femmes qui "tombent" : "Y en a qui préfèrent les footballeurs. Y en a qui préfèrent se taper des énarques".

La substance des faiblesses de l'âme humaine, ajoutée au cynisme du locataire de l'Elysée. "Gouverner avec Lui, ce n'est pas prévoir, c'est d'abord se faire voir!"

 

 

"Devant le petit personnel ne jamais laisser tomber la cravate qui vous pose et le costard qui en impose".

 

"Il doit y avoir un âge où l'on est tenté de tout remonter pour freiner la descente"

 

"Comme ceux de la télé, ils ne l'approchent jamais, mais ils croient toujours que le peuple est vulgaire" en pensant que "c'était quand même difficile de Le faire élire en Le faisant parler comme Montaigne, celui de l'avenue !"

 

"Si Brahms et Mozart ne sont pas inscrits à leur très grand parti, il est inutile de leur en parler".

 

"Ces vieilles familles où l'on se vouvoie pour être sûr de ne pas se laisser prendre par l'horreur des sentiments"

 

"Etre moche, ça pousse sérieusement à apprendre"

 

"Quand tu chopes ce satané virus de la politique t'acceptes d'y mettre un orteil et tout y passe. Ta zigounette avec, et ceci n'est pas qu'une image"

 

"En politique, la communauté des haines fait le fond des amitiés"

 

"Rares, très rares sont ceux qui sur ces cimes, acceptent de s'accorder aussi le pouvoir d'avoir tort."

 

"Nous construisons tous des châteaux en Espagne. Le plus difficile est de pouvoir vivre dedans."

 

"On est ce que l'on fait"

 

14/02/2011

Journée d' élections au Tchad

Ouverture théorique des bureaux : 6 heures. Un peu avant nous sommes devant la porte de l'école Bololo, qui va servir de bureau. Seul le gardien, avec la clé est présent. 6 heures 30 : toujours personne. A côté des femmes et des enfants sont assis en cercle pour apprendre le Coran. A 7 heures, avant de prendre l'avion vers le sud, fief de l'opposition , tous les observateurs européens joints par téléphone confirme : impossible de trouver un bureau de vote ouvert.
Arrivée dans le sud : piste toute neuve construite par les Chinois. Accueil par les autorités locales. Premier bureau, à l'ombre au centre d'un village. Les opérations n'ont toujours pas commencé : pas de nouvelle du secrétaire !
Centre ville : un centre scolaire : 9 bureaux de vote ; 4 sont fermés : pas de listes électorales ! Les électeurs, sous un soleil qui commence à taper dur se pressent dans les 5 bureaux ouverts, même ceux des bureaux fermés, qui ne sont donc pas sur les listes, mais que l'on ajoute à la main.
Le responsable de la commission électorale avoue son impuissance.
Retour à N'Djamena. Il se confirme que la désorganisation est générale. Frauduleuse ? Il faudrait être un génie de l'improvisation dans une telle pagaille !
Tournée des bureaux :beaucoup d'électeurs, analphabètes, cherchent leur bureau.
Dans la capitale moins de la moitié des électeurs ont voté.
Retour à l'école Bololo : trois bureaux dans trois salles de classe. Au tableau les effectifs : entre 65 et 100 élèves. Ouverts avec deux heures de retard, les bureaux fermeront donc deux heures plus tard, après la tombée de la nuit. Pas d' électricité, des lampes, mais pas de piles...
Inquiétant pour les capacités logistiques et administratives du pays...

12/02/2011

Tchad : veille d'élections

En étant positif, il est possible de dire que la campagne électorale a été pacifique, qu'elle s'est faite au porte à porte. Il est également possible de dire qu'elle a été de "faible intensité",qu'elle a provoqué peu d'engouement. Probablement à cause d'un niveau de communication proche du zéro pour ce que j'ai vu d'afficher et de "spots" télé.
L'opposition est éclatée, incapable de faire les listes communes ou un programme commun.
Le financement de chaque parti repose sur les moyens d'un chef tout puissant. D'où le succès de la mouvance présidentielles qui, en plus, ne se prive pas d'utiliser les moyens de l'Etat.
A la veille de l'ouverture du scrutin, je risque un pronostic : autour de 60% pour les candidats du Président !
Le niveau de participation sera interressant, en particulier dans le Sud, traditionnellement frondeur à l'égard de ce Président venu du nord est, mais largement démobilisé. Départ demain matin à 5 heures...

Incendies

Incendies

 

De Denis Villeneuve

 

Avec Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin et Rémy Girard

 

Prix du public du Festival international du film francophone de Namur

 

 

Deux jeunes adultes partent à la recherche du passé de leur mère, conformément à la dernière volonté de celle-ci. Au bout du chemin, c'est eux mêmes qu'ils retrouvent.

 

Le passé de leur mère, leur passé, c'est le Liban des années 70. Celui du début des affrontements meurtriers entre les Palestiniens,  chassés par les Israéliens en 67, parqués dans des camps,  et les Chrétiens du sud,  jusqu'aux massacres de Sabra et Chatila,  dix ans plus tard.

 

Ames sensibles s'abstenir, "Incendies" est un film brûlant, à l'histoire poignante, réquisitoire,  d'autant plus implacable qu'il est sans grandiloquence,  contre l'intolérance et la guerre.

 

Les paysages libanais nous font oublier qu'il s'agissait,  au départ,  d'une pièce de théâtre. Ce n'est pas théâtral, ce n'est pas un huis-clos, c'est un voyage initiatique.

 

 

 

08:47 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma