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25/11/2012

Dessins au profit des "restau du coeur"

L'humour contre l'exclusion

 

Cabu, Jul, Pétillon, Plantu, Veyron, Vuillemin, Wolinski etc.

 

Au profit des "Restaurants du cœur"

 

Tout le monde connait les concerts organisés en faveur de l'association créée par Coluche. Mes enfants m'ont dit un jour : "c'est bien que tu achètes leurs CD, mais on est quand même pas obligés de les écouter..."

 

Presque soixante dessinateurs ont participé à cet album de plus de 120 pages, avec un humour parfois grinçant, sur le thème de l'exclusion, qui ne prête pas particulièrement à rire, ni même à sourire, et pourtant que vous pourrez lire et relire.

Il faut reconnaître que nous sommes plus à l'aise quand les humoristes s'en prennent aux riches que lorsque des pauvres sont mis en scène.

 

J'étais adjoint au maire, chargé des affaires sociales, dans une ville de 20.000 habitants de la région parisienne, lorsque Coluche a créé son association. Je me sentais mis en cause dans ma responsabilité par cette irruption dans "ma" ville de ce mouvement national.  Les bénévoles qui s'occupaient de l'association locale m'expliquèrent alors que, contrairement aux services sociaux municipaux, ils voulaient donner à tous sans contrôle ni même poser de questions. Cette belle utopie n'a malheureusement pas pu durer très longtemps.

 

L'idée de base de Coluche, pour alimenter les "restaus", étaient d'utiliser les excédents agricoles européens. Il était venu au Parlement européen, et à la Commission européenne,  pour cela. J'avais prévenu, il y a déjà quelques années, que la réforme de la politique agricole, visant à la disparition des excédents, assècheraient les ressources des associations caritatives.

Nous y voilà, alors que la crise aggrave les situations précaires...

 

  

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, restau du coeur

24/11/2012

enquête policière chez les "fous de Dieu"

Arab jazz

 

Karim Miské

 

Grand prix de littérature policière 2012

 (Catégorie roman français)

 

Editions Viviane Hamy

 

 

Né à Abidjan d'un père Mauritanien et d'une mère française, Karim Miské prend la prétexte d'une enquête policière pour nous entraîner parmi les "fous de Dieu", "postés à tous les carrefours",  loubbavitch, salafistes, Témoins de Jéhovah, de Paris à New-York.

"Immersion dans la folie des religions. La grande folie des croyants. Ou plutôt de ceux qui colmatent leur gouffre, leur vide intérieur avec le béton de la certitude".

"Le salut éternel plutôt que la vie ici bas".

 

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, probablement à cause du style syncopé comme un morceau de Free Jazz.

 

Au bout de 200 pages que les morceaux du puzzle se mettent en place. Le coupable est connu. Les 100 dernières pages sont consacrées à la traque menée par deux officiers de police, une Juive et un Breton, fils de militant communiste, "libres d'arpenter leur propre univers intérieur", "comme si une enquête policière était une sorte de thérapie de groupe".

 

"Pas de confession chez les cocos, aucun moyen d'évacuer. Le curé est dans la tête. Un commissaire politique en guise de surmoi." "Il passe sa vie dans cet aller-retour permanent entre pulsions inassouvies et culpabilité".

 

 

 

 

08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

23/11/2012

Amour et politique

A Royal Affair

 

De Nikolaj Arcel

 

Avec Mads Mikelsen, Alicia Vikander

 

Ours d'argent du meilleur scénario au Festival de Berlin

 

 

Scénario inspiré d'une page authentique de l'histoire danoise.

Christian VII est un roi faible et instable, mais il pressent que son royaume a besoin de réformes.

 

Son médecin personnel, le comte Johan von Strumsee, marqué par "les Lumières" du siècle, réformateur convaincu, devient son principal conseiller.

Trop "libre penseur", il commettra la faute irréparable en devenant l'amant de la Reine Caroline-Mathilde, également réformatrice et délaissée par son mari.

Sous l'influence de son conseiller et de la reine, le roi abolira le servage, ce qui lui vaudra la haine des nobles. Il abolit également l'usage de la torture et la prison pour dette.

Le haut clergé se sent autant menacé que la noblesse par ces "libertins".

 

Je ne raconte pas la fin, afin de ne pas vous priver du suspens, mais sachez qu'après la fin du film la marche des réformes reprendra sa progression, ce qui évitera à la Suède de vivre une Révolution.

C'est probablement pour cela que la Suède est toujours un royaume constitutionnel.

 

En résumé : un excellent film en costumes, avec une belle histoire d'amour impossible et d'un intérêt historique certain, avec dans le principal rôle masculin, Mads Mikelsen, prix d'interprétation à Cannes pour "La chasse".

 

 

08:38 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma

22/11/2012

SAS au Mali

Panique à Bamako

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 195

 

 

 

 

Livre d'actualité puisque lundi les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé d'une mission pour aider une future force africaine dans sa reconquête du nord du Mali, dans le cadre de la "Politique de Sécurité et de Défense Commune", en coordination avec l'Union africaine, la CEDEAO et l'ONU.

 

Comme souvent, le livre commence par une analyse géopolitique superficielle mais assez juste :

"Etat laïque bien que musulman, pratiquant un islam africanisé, le Mali est authentiquement multiculturel".

L'armée malienne a connu une véritable débâcle face à "une coalition improbable de Touaregs de la "Légion islamique" de Kadhafi, revenus de Libye armés jusqu'aux dents, et d'islamistes fanatiques, agglutinés en plusieurs mouvements, sous la houlette de l'AQMI".

L'enlèvement d'otages et le trafic de drogue sont  les sources les plus importantes de revenus des groupes islamistes combattants, qui peuvent se trouver en concurrence entre eux sur ce terrain.

Les otages servent également de "boucliers humains" afin d'éviter les opérations contre eux.

Les groupes islamistes contrôlent désormais une "zone franche" de 1.500km de haut, de la Mauritanie au Tchad.

La spécificité d'Ansar Dine, filiale franchisée de l'AQMI,  est d'être dirigé par un Touareg, chargé de recruter les jeunes Touaregs pour les islamistes,  alors que le MUJAO ne compte quasiment aucun Malien dans ses rangs et voudrait imposer la charia dans tout l'Ouest africain.

Les écoutes des téléphones satellitaires des rebelles et la surveillance aérienne se font, en particulier par les Américains,  depuis le Burkina, et le sud de l'Algérie, par les Français depuis Dakar et Niamey.

Le capitaine Sanogo, auteur d'un coup d'Etat, a accepté, sous la pression internationale, de céder le pouvoir aux parlementaires, en échange d'une pension de retraite de chef d'Etat.

Remarque personnelle : il est bien connu que les militaires ne sont jamais responsables de leurs défaites : c'est toujours la faute aux civils !

 

La tentation est de s'"allier", discrètement, contre les islamistes, avec les indépendantistes touaregs du MNLA, qui ne demandent qu'à négocier pour être reconnus, et se contenteraient d'une large autonomie. "Ils n'ont ni les mêmes valeurs, ni les mêmes objectifs".  Mais toutes les opérations militaires ont montré que le MNLA touareg, peu organisé,  ne pèse pas grand chose face aux islamistes beaucoup mieux armés ayant des moyens financiers beaucoup plus importants, grâce aux trafics illégaux.

 

Il n'y a pas de "panique à Bamako", même si tous les mouvements rebelles du nord y sont présents,  "la plupart des diplomates demeurant claquemurés dans leurs ambassades respectives."

 

 

08:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, mali

21/11/2012

Quelques leçons après un vote contesté

De la démocratie dans les partis politiques

 

 

Ils ont voté. Massivement, provoquant de longues files d'attente. Pour la première fois,  ils pouvaient choisir leur "leader", au suffrage universel.

Le résultat était serré, provoquant des fraudes et des contestations.

 

De ces constatations, valables pour l'UMP, et le PS, il est possible de tirer quelques leçons :

 

1) les adhérents aiment pouvoir donner leur avis. Les adhérents socialistes ont été frustrés par le mode de désignation d'Harlem Désir, qui a promis de revenir à un système plus démocratique, même s'il est plus risqué ;

 

2) les citoyens sympathisants aiment également pouvoir choisir : la "primaire" socialiste s'est beaucoup mieux passée que le vote interne car le vote des "encartés" est manifestement plus facile à manipuler ;

A ma connaissance, il n'y a que le Parti Démocrate italien qui élit son premier responsable par un vote ouvert aux sympathisants ; ce qui peut provoquer des frustrations chez ceux qui paient des cotisations ;

 

3) les procurations sont une des sources importantes de fraudes ; elles sont interdites au PS, l'UMP a pris un gros risque en les autorisant ;

 

4) il ne faut pas préjuger d'un vote interne pour prévoir un vote "ouvert" futur : Ségolène et Martine étaient en compétition pour le poste de 1ere Secrétaire, ni l'une ni l'autre n'a emporté la "primaire" socialiste ; le candidat UMP à la prochaine présidentielle ne sera peut-être ni Copé ni Fillon ;

 

5) les "ratés" de la démocratie dans de grands partis qui se veulent démocratiques, font le jeu de l'extrême droite : pour rattraper cette concurrence,  Copé, le droitier qui s'assume,  n'a pas fini de chasser sur le terrain de l'islamophobie, mais le FN ne se laissera pas facilement voler son gagne pain... au chocolat.

 

 

 

09:29 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ump