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30/07/2015

Carnets en guerre en hélicoptères

Envoyez les hélicos

Colonel Pierre Verborg

éditions du Rocher

 

Quand Pierre Verborg est sorti de Saint-Cyr, et qu'il a choisi l'ALAT, ses collègues l'ont "chambré : "Ah bon ? tu veux quitter l'armée ?"

A la guerre, les hélicoptères sont habituellement utilisés pour reconnaître le terrain en avant des troupes au sol, puis en soutien de celles-ci.

L'opération au Mali, pour bloquer puis chasser les islamistes qui, après avoir pris Tombouctou, fonçaient vers Bamako, illustre cette utilisation.

Le colonel Verborg raconte comment en Libye, les hélicoptères ont été un élément décisif. Partant d'un navire, combattant de façon autonome, puisqu'il était hors de question d'envoyer des troupes au sol,  en particulier parce que cela aurait été au delà du mandat de l'ONU.

Les hélicoptères coutent très cher. En cette période de restrictions budgétaires, le colonel Verborg, ancien commandant du fameux 5e régiment d'hélicoptères de combat, basé à Pau,  attaché à l'aviation légère de l'armée de l'air (ALAT) veut prouver qu'ils sont indispensables, et pas seulement pour des évacuations humanitaires. Il n'en cache pas certaines faiblesses : "le blindage de la Gazelle est une simple bulle de plexiglas.", et la majorité d'entre eux ne sont pas équipés de leurres permettant de détourner les missiles sol/air.

Toutes les opérations sont répétées des dizaines de fois sur les simulateurs du Cannet-des-Maures équipés de l'"entraîneur didacticiel d'instruction tactique hélicoptère" EDITH qui permet d'envisager tous les scénarios. "Il permet de tester les scenarii les plus improbables contre des ennemis les plus réalistes."...et de chercher les meilleures solutions !

"Le combat de l'hélicoptère est toujours spectaculaire, au point que le commandement  oublie parfois les prouesses réalisées par les personnels dans l'ombre."

"L'ALAT est l'arme de l'urgence".

 

17/01/2013

la Centrafrique n'est pas le Mali

Mali / Centrafrique

 

 

Quand les rebelles centrafricains se rapprochaient sérieusement de Bangui, le Président de la République française a déclaré avec force qu'il n'était pas question que l'armée française intervienne. Et pourtant elle est intervenue de façon décisive au Mali.

 

L'intention n'était pas du tout que l'armée française se trouve en première ligne combattante au Mali. Une mission européenne se mettait en place afin de former et d'aider logistiquement l'armée malienne et les forces de la CEDEAO.

Tout cela prenait beaucoup de temps. Trop. Les rebelles ont voulu attaquer avant que le dispositif international ne soit en place. Le Président malien a appelé François Hollande au secours. Aujourd'hui tout le monde, sauf les islamistes, le remercie. Consensus en France, consensus également lors du débat au Parlement européen.

 

En Centrafrique la force (FOMAC) de la Communauté des Etats d'Afrique Centrale, déployée depuis 2008, et devenue, de facto, une force d'interposition,  a été suffisante pour dissuader les rebelles de poursuivre leur marche sur la capitale.

 

Il est légitime de se demander d'où viennent les armes et autres moyens des rebelles centrafricains. Tout le monde connait les sources des moyens des islamistes du nord Mali : moyens financiers donnés par "l'industrie" des otages (estimée à 5 millions d'euros par personne enlevée), trafic de drogues..., stocks d'armes récupérés en Libye à la chute de Kadhafi.

Le seul point commun entre les deux pays est la présence, trop nombreuse, d'enfants soldats.

 

Un accord a été trouvé entre Centrafricains. Des élections vont être organisées afin de "réparer" les "irrégularités" trop nombreuses des élections de 2011.

Personne ne conteste que les élections au Mali ont été libres et transparentes.

Il est impossible de passer un accord avec "Al-Qaïda au Maghreb islamique" et ses filiales locales. Leurs buts n'est certainement pas un retour à la démocratie.

 

Enfin, très égoïstement d'un point de vue européen, l'existence d'une zone de non-droit au Mali, devenant une base de départ pour des terroristes islamistes, met en danger notre sécurité. Ce qui n'était pas le cas de la zone occupée par les rebelles centrafricains.

 

 

08:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mali

07/12/2012

Mali : le début de l'éspérance

Des pas dans le bon sens

 

 

1) Le Conseil de sécurité de l'ONU est prêt à autoriser une opération africaine pour tenter de chasser les islamistes qui sévissent au nord du Mali.

Il attend les détails opérationnels qui auraient du être présentés la semaine dernière.

 

2) Le Conseil des ministres de l'Union européenne a décidé de la mise en place d'une mission de formation et d'entraînement de cette force africaine, dans le cadre de la politique européenne de défense commune.

 

Le Président malien et l'ONU attendent plus de l'Union européenne, en particulier une importante aide logistique.

Certains parlementaires maliens demandent une intervention de forces combattantes, en particulier nos hélicoptères.

Cela semble exclu : il me semble

- qu'il n'y aura jamais d'accord au niveau européen pour envoyer des forces combattantes européennes sur le terrain ;

- qu'aucun pays, et surtout pas la France, ancienne puissance coloniale, ne peut s'engager de façon bilatérale dans une intervention armée.

 

Les leçons doivent être tirées de l'agonie somalienne : il faut donner, dès le début des opérations,  à une force armée africaine formée, équipée et entraînée,  les moyens de remplir sa mission.

 

 

 

11:19 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mali

22/11/2012

SAS au Mali

Panique à Bamako

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 195

 

 

 

 

Livre d'actualité puisque lundi les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé d'une mission pour aider une future force africaine dans sa reconquête du nord du Mali, dans le cadre de la "Politique de Sécurité et de Défense Commune", en coordination avec l'Union africaine, la CEDEAO et l'ONU.

 

Comme souvent, le livre commence par une analyse géopolitique superficielle mais assez juste :

"Etat laïque bien que musulman, pratiquant un islam africanisé, le Mali est authentiquement multiculturel".

L'armée malienne a connu une véritable débâcle face à "une coalition improbable de Touaregs de la "Légion islamique" de Kadhafi, revenus de Libye armés jusqu'aux dents, et d'islamistes fanatiques, agglutinés en plusieurs mouvements, sous la houlette de l'AQMI".

L'enlèvement d'otages et le trafic de drogue sont  les sources les plus importantes de revenus des groupes islamistes combattants, qui peuvent se trouver en concurrence entre eux sur ce terrain.

Les otages servent également de "boucliers humains" afin d'éviter les opérations contre eux.

Les groupes islamistes contrôlent désormais une "zone franche" de 1.500km de haut, de la Mauritanie au Tchad.

La spécificité d'Ansar Dine, filiale franchisée de l'AQMI,  est d'être dirigé par un Touareg, chargé de recruter les jeunes Touaregs pour les islamistes,  alors que le MUJAO ne compte quasiment aucun Malien dans ses rangs et voudrait imposer la charia dans tout l'Ouest africain.

Les écoutes des téléphones satellitaires des rebelles et la surveillance aérienne se font, en particulier par les Américains,  depuis le Burkina, et le sud de l'Algérie, par les Français depuis Dakar et Niamey.

Le capitaine Sanogo, auteur d'un coup d'Etat, a accepté, sous la pression internationale, de céder le pouvoir aux parlementaires, en échange d'une pension de retraite de chef d'Etat.

Remarque personnelle : il est bien connu que les militaires ne sont jamais responsables de leurs défaites : c'est toujours la faute aux civils !

 

La tentation est de s'"allier", discrètement, contre les islamistes, avec les indépendantistes touaregs du MNLA, qui ne demandent qu'à négocier pour être reconnus, et se contenteraient d'une large autonomie. "Ils n'ont ni les mêmes valeurs, ni les mêmes objectifs".  Mais toutes les opérations militaires ont montré que le MNLA touareg, peu organisé,  ne pèse pas grand chose face aux islamistes beaucoup mieux armés ayant des moyens financiers beaucoup plus importants, grâce aux trafics illégaux.

 

Il n'y a pas de "panique à Bamako", même si tous les mouvements rebelles du nord y sont présents,  "la plupart des diplomates demeurant claquemurés dans leurs ambassades respectives."

 

 

08:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, mali

22/03/2012

l'impact de la chute de Kadhafi sur le Mali

Mali : l'onde de choc du soulèvement démocratique libyen

 

 

Depuis 1991, le Mali était donné en exemple pour sa vie démocratique pluraliste.

Un petit groupe d'officiers vient d'y perpétrer un Coup d'Etat.

Ces officiers se plaignent principalement du manque de moyens dont ils disposaient pour lutter contre une rébellion touarègue, dans le nord du pays.

 

Des centaines d'hommes lourdement armés, qui servaient dans les forces armées de Kadhafi, ont quitté le territoire libyen pour rejoindre le Mali.

Ils se sont livrés à des atrocités contre les populations civiles et ont assassiné froidement 70 soldats maliens qui s'étaient rendus.

Alors que les armes proliféraient déjà dans la zone sahélo-saharienne, ces mercenaires de Kadhafi ont récupéré d'importants stocks d'armes, ce qui a décuplé leur pouvoir de nuisance.   

Leurs actions sont condamnables.

Le Coup d'Etat ne l'est pas moins.

Dans les deux cas, la stabilité régionale est mise à mal.

La bande sahélo-saharienne constitue un enjeu de sécurité essentiel à la fois pour l'Afrique et l'Europe.

Sans développement économique de cette zone, l'option militaire est vouée à l'échec.

 

Il est donc indispensable que l'Union européenne accentue son action en faveur des populations, en particulier en leur fournissant un meilleur accès à l'eau et aux  services publics d'éducation et de santé, ainsi que de meilleures infrastructures pour désenclaver la région.

Le Coup d'Etat va rendre les choses plus compliquées, car il faudrait faire cela sans cautionner les militaires qui ont pris le pouvoir.

 

17:39 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mali