Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/03/2013

Jésus à son époque

Jésus contre Jésus

 

Jérôme Prieur et Gérard Mordillat

 

Points "essais" n°610

 

 

Prieur et Mordillat poursuivent leur étude des textes du christianisme primitif, tentent de retrouver le Jésus "historique", le "chainon manquant entre Jésus et l'histoire", et découvrent de multiplies contradictions entre les différents évangiles, ce qui les amènent à avancer l'hypothèse, crédible, selon laquelle le Nouveau Testament est une œuvre de propagande des premiers chrétiens, peu soucieuse de la réalité des faits.

 

"Personne ne peut affirmer avec exactitude où les Evangiles ont été écrits. Ni quand, ni par qui." "Leur formation a vraisemblablement commencé au plus tôt vingt ans après la mort de Jésus"."Les évangélistes ne sont pas les apôtres, une ou deux générations au moins les séparent d'eux."

"Les évangélistes plient l'histoire aux nécessités de la propagation de leur foi."

"Aucune des plus anciennes copies des évangiles connues à ce jour n'est antérieure à la fin du IIe siècle et au début du IIIe." "La langue de ces livres n'est pas l'hébreu ou l'araméen."

 

"Il parait aujourd'hui impossible d'accepter que les écrits mis sous le nom de Paul aient pu être la création d'un individu unique". "Il n'existe pas la moindre trace autographe de l'apôtre".

"Paul, qui n'a jamais vu Jésus dans la réalité, est dans l'incapacité de le représenter. C'est parce qu'il ne l'a pas connu qu'il peut s'en former une image sublime."

 

Comment Yeshua, prophète galiléen, est-il devenu "Jésus Christ", universel par la puissance et la magie de l'écriture,  et Simon la première pierre d'un Eglise que Jésus n'avait jamais envisagée, puisqu'il annonçait comme imminente la fin du monde ?

 

"Il n'avait rien laissé, et aucun document de son temps ne le mentionnait".

08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pâques

30/03/2013

Berlin 1934, Cuba 1954

Hôtel Adlon

 

Philip Kerr

 

Livre de poche n°32820

 

 

L'Ecossais Philip Kerr continue à se glisser dans la peau du policier allemand Bernie Gunther.

Par un flash-back commencé dans "Une douce flamme", nous voici à Berlin en 1934.

 

Bernie, détective de l'hôtel Adlon, enquête, en compagnie d'une ravissante journaliste américaine, sur l'assassinat d'un boxeur juif, interdit de combat en raison de sa religion.

La mort d'un riche client de l'hôtel ne lui semble pas naturel non plus.

 

Ces deux enquêtes sont d'excellents prétextes pour montrer à la journaliste américaine...et aux lecteurs d'aujourd'hui, que les USA auraient eu de bonnes raisons de boycotter les Jeux Olympiques de Berlin, en raison de la politique antisémite menée,  avec férocité,  par le nouveau pouvoir nazi.

 

Sauf que, dans le roman,  la pègre de Chicago a mis la main sur de nombreux contrats de construction des infrastructures olympiques, n'oubliant pas d'arroser au passage les dignitaires du nouveau régime. "Beaucoup trop d'argent en jeu, et beaucoup trop de gens importants recevant une grosse tranche de ce gâteau à la cerise façon Forêt Noire appelé les Jeux Olympiques".

 

La politique ségrégationniste encore en vigueur dans de nombreux Etats américains n'avait rien à envier à l'Allemagne nazie en matière de discrimination.

 

Vingt ans plus tard, dans la deuxième partie du roman, Bernie retrouve,  à La Havane, encore sous la coupe de Batista et des gangsters américains, deux des principaux protagonistes de l'hôtel Adlon.

 

J'avoue ne pas avoir vu venir les coups de théâtre qui terminent le livre...et qui en annoncent d'autres.

 

 

L'amour est toujours ridicule, c'est ce qui fait son charme"

 

"Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons" (Livre de prière, 1559)

 

"La langue allemande a dû être inventée pour faire savoir aux trains qu'il est l'heure de quitter la gare".

 

"J'achète des tas de livres. Mais je me suis rendu compte que rien ne remplaçait le fait de les lire".

Faire passer la politique avant la politesse la plus élémentaire est impardonnable"

 

 "C'est le destin de chaque race de se croire élue par Dieu. Mais c'est le destin de quelques races seulement d'être assez stupides pour essayer de le mettre en pratique".

 

08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

29/03/2013

Adaptattion de La religieuse de Diderot

La religieuse

 

D'après Denis Diderot

 

De Guillaume Nicloux

 

Avec Pauline Etienne, Isabelle Huppert, Louise Bourgoin

 

 

Je me souviens d'avoir vu l'adaptation de Rivette,  en 1967. Son interdiction venait d'être levée...pour les + de 18 ans...que je venais d'avoir. Mon premier film interdit au moins de 18 ans. Souvenir d'un ennui profond !

 

Pas d'ennui cette fois ci, pour une version qui souligne le caractère contemporain des problématiques : la révolte contre l'arbitraire, le refus de la résignation, le prix de la liberté contre le poids social. Heureusement la condition des femmes s'est améliorée, même s'il reste beaucoup à faire. Heureusement le poids de la religion catholique n'est plus aussi pesant en France aujourd'hui, même si le débat sur le mariage pour tous tend à prouver le contraire. L'obscurantisme et l'intégrisme, et pas seulement islamiques,  ne sont pas morts dans notre société contemporaine.

 

Le film est porté par Pauline Etienne, autre excellente actrice belge, primée "meilleur espoir féminin", en France,  l'année dernière. Espoir confirmé.

Isabelle Huppert prouve,  une nouvelle fois, en mère supérieure hystérique,  qu'elle peut tout jouer.

Louise Bourgoin est étonnante,  à contre-emploi, en mère supérieure janséniste sadique.

L'une et l'autre soulignent les méfais de l'enfermement.

 

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

28/03/2013

Ne jamais accepter la prise du pouvoir par la force

République Centrafricaine

 

Quelques réflexions :

 

1) Après une période d'accalmie, voici le retour des prises du pouvoir par la force  en Afrique ;

 

2) Au Mali la CEDEAO a fortement contribué à obliger les putschistes à quitter le pouvoir. Il n'est pas certain de la Communauté des Etats d'Afrique Centrale ait la moindre influence sur les rebelles victorieux par les armes ;

 

3) Quand il y a une rébellion armée, je pose toujours la question : qui paie ? Dans ce cas, je n'ai pas la réponse ;

 

4) Tous les mécanismes de prévention de l'Union africaine n'ont servi à rien, mais l'Union africaine a immédiatement décidé des sanctions contre les leaders qui ont pris le pouvoir (interdiction de voyages et gel de leurs avoirs). Il serait bon que l'Union européenne, et les Etats-Unis,  fassent très rapidement la même chose ;

 

5) Ces sanctions doivent être renforcées par les menaces de l'ONU de déférer devant la Cour Pénale Internationale les responsables de violences qui ont eu lieu contre les civils, et de l'utilisation d'enfants soldats ;

 

6) La RCA se trouve au 179e rang à l'indice de développement humain, malgré la richesse de son sous-sol ;

 

7) Les élections législatives devaient se dérouler dans un délai de 12 mois, le nouveau maître du pays entend gouvernement sans Parlement pendant trois ans. N'en déplaise aux populistes, la démocratie vaut mieux que la dictature, et son premier pilier est un parlement élu de manière libre et juste.

 

  

26/03/2013

Dernière année sur le trône

Tombeau de Nicolas 1er

Et avènement de François IV

 

Patrick Rambaud

 

Editions Grasset

 

 

Pour moi, Patrick Rambaud est d'abord l'auteur de "La Bataille", livre couronné par l'Académie française. Il y raconte le "début de la fin" de l'épopée napoléonienne.

Je n'avais lu aucune de ses "Chroniques du règne de Nicolas 1er".

 

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les péripéties de cette "dernière année sur le trône". A l'heure où François IV est très critiqué, il n'est pas mauvais de se souvenir de "Notre affligeante Majesté".

Le temps où "Notre clinquant Leader inventait des Lois en lisant les faits divers des gazettes" et où il "privilégiait les privilégiés". "Le régime du paraître était obligatoire".

 

Je n'ai pas compté le nombre d'adjectifs dont l'auteur qualifie notre ancien Souverain, mais il ne doit pas être loin des quatre-vingt dix neuf noms de Dieu.

 

Bilan dressé par la Cour des Comptes : dette publique de 20 milliards d'euros, aggravée de 600 millions pendant le quinquennat de notre "Déchu Leader" et autres donneurs de leçons. 450.000 emplois industriels perdus.

 

La fin est particulièrement d'actualité : "Le 15 juin à minuit, l'ancien occupant du Château perdit son immunité pénale. Les juges allaient pouvoir l'entendre et le confondre. De vieilles affaires reprenaient jeunesse."

"Acharnement !  Criaient les impériaux, mais ils ouvraient leur gazette pour vérifier que le règne de Nicolas 1er ne se prolongeât point dans la rubrique judiciaire".

 

 

"Ah! Que c'est dur de n'être plus rien quand on s'est cru presque tout."

 

08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, hollande