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11/06/2013

Le Monde, journal de référence ?

Europa Bashing

 

 

Taper sur l'Union européenne est autant à la mode que de taper sur François Hollande.

Une mode qui va durer, à n'en pas douter, au moins jusqu'aux élections européennes de mai prochain.

 

Il y a beaucoup de critiques à émettre sur le fonctionnement de l'Union européenne. Et plus encore sur son orientation politique actuelle. Je ne suis pas le dernier à le répéter sur ce blog.

 

Dans Le Monde daté d'aujourd'hui mardi, Jean-Pierre Stroobants s'abandonne à une dérive ridicule en déclarant : "dans le quartier européen de Bruxelles, l'homme de la rue se sent indésirable". C'est quoi, c'est qui,  "l'homme de la rue du quartier européen" ? Qui se sent indésirable et pourquoi ? En plus de trente ans à Bruxelles, c'est la première fois que je lis une telle sottise.

 

Un peu plus loin, il s'en prend à la "dérive antidémocratique" connue sous le nom de "comitologie".

Il s'agit d'un problème ancien,  et dénoncé depuis longtemps par le Parlement européen.

Cela consiste à faire traiter par des "comités d'experts"  tout ce qui est du ressort de la réglementation. Tout ce qui, en France, est du domaine du décret, et ne passe donc pas par le Parlement.

Le mensonge grossier consiste à essayer de faire croire aux lecteurs du Monde que ces comités d'experts sont composés de ces fonctionnaires européens, honnis, et qu'il est de bon ton de vilipender.

Je n'en suis pas mais je crois honnête de rappeler que ces "experts", qui se réunissent dans ces "comités",  sont nommés par chacun des 27 Etats membres de l'Union, les fonctionnaires européens ayant un rôle de préparation et de suivi des décisions.

 

 

18:31 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

10/06/2013

Pierre Mauroy le réel et l'idéal

"Mon" Pierre Mauroy

 

 

Des pages entières dans les journaux, y compris avec des erreurs, même dans Le Monde, journal de référence, des témoignages sur toutes les chaînes de télévisions et de radios. J'ai quand même envie de parler de Pierre Mauroy que j'ai beaucoup fréquenté pendant 20 ans.

 

C'est en 1978, j'avais à peine 30 ans,  que j'ai rencontré Pierre Mauroy pour la première fois, et décidé de rejoindre son équipe. Il était impossible de ne pas tomber en sympathie avec la simplicité et l'humanité de son abord.

C'était la préparation du Congrès de Metz. Celui de l'affrontement entre Mitterrand et Rocard, et au milieu Pierre prêchait pour la synthèse, le rassemblement. Je me suis mis en congé de la SNCF pendant quelques semaines pour faire campagne et, en bon cheminot, j'expliquais : "quand on a deux locomotives, il faut les faire tirer dans le même sens, sinon le train se disloque". Malheureusement ceux qui voulaient l'affrontement étaient plus nombreux que les rassembleurs. Pierre et ses amis ont été remplacés dans leurs responsabilités au PS par de jeunes énarques conduits par Jospin et Fabius.

 

Mais les liens entre Pierre et François Mitterrand étaient suffisamment solides pour perdurer. Pendant cette période, je rendais visite régulièrement à l'équipe de Pierre, dans ses petits bureaux.

En 1980 Pierre Mauroy a signé une belle lettre, préparée et transmise par Marie-Jo Pontillon, pour appuyer ma candidature au secrétariat du groupe socialiste européen. J'y suis toujours !

En 1981, j'ai souvent fait l'aller et retour Bruxelles / Paris, en refusant la proposition de revenir vivre à Paris la formidable période de la Gauche rassemblée au gouvernement.

Je garde de cette période une photo de nous deux prise dans la cour de Matignon. Pierre Mauroy voulait rassembler la Gauche, et au delà de la Gauche, comme il voulait rassembler les socialistes.

 

En 1986, de nombreux socialistes européens pensaient à Pierre pour devenir le Président de "L'union des Partis Socialistes de l'UE", qui deviendra le Parti Socialiste Européen. J'avais servi d'intermédiaire, avec Pierre, et avec Lionel Jospin, le Premier Secrétaire de l'époque. Mais Lionel avait d'autres idées en tête. D'abord confier à Pierre la Fédération des élus socialistes.

En 1988, Lionel devient ministre, Pierre, candidat au poste de Premier Secrétaire, me charge de "sonder" quelques députés européens socialistes, français. De mes conversations, il ressort clairement que le CERES et autres "gauches" autoproclamées du PS ne se mêleront pas du duel. Vainqueur, Pierre, comme toujours, cherche l'apaisement, et confie à Laurent Fabius la tête de la liste socialiste aux élections européennes de 89. Cela n'empêche pas ses lieutenants, derrière Claude Bartolone, de pratiquer un harcèlement permanent, jusqu'au calamiteux Congrès de Rennes.

A la demande de Pierre je deviens secrétaire général adjoint de l'Union des partis socialistes de l'UE.

 

Au début des années 90,  Pierre Mauroy succède à Willy Brandt à la tête de l'Internationale socialiste. Afin d'avoir une bonne coordination entre l'IS et le Parti Socialiste Européen, Pierre obtient que je devienne Secrétaire général de cette organisation.

 

Nous nous retrouvons fréquemment dans différentes capitales, européennes ou non. Il me parle de Lille, de ses projets pour sa ville, à laquelle il veut donner une dimension internationale. Un jour, il m'invite à déjeuner dans sa mairie et me propose de devenir son adjoint chargé de cette dimension internationale. J'achète un appartement à Euralille, à côté de la gare TGV, signées par des architectes de renom, deux grandes fiertés du maire.

Mais Pierre Mauroy, craignant des élections difficiles, propose, quelques mois plus tard, à Martine Aubry de venir s'installer au beffroi. Comme Pierre l'a raconté dans son dernier livre, Martine est venue avec des exigences, et un certain nombre d'amis de Pierre en ont fait les frais.

Je me rappelle encore le coup de fil qu'il m'a passé, alors que j'étais à Strasbourg pour une session du Parlement européen, à plus de dix heures du soir, pour m'expliquer personnellement la situation. Avec tant de diplomatie et de gentillesse que je ne lui en ai jamais tenu rigueur.

J'apprendrais plus tard, à mes dépends, que tout le monde n'a pas cette élégance dans le monde politique.

 

Je n'ai plus été Secrétaire général du PSE, et lui a quitté quelques mois plus tard la Présidence de l'IS. Nos rencontres se sont espacées, mais il est  resté un homme qui a marqué ma vie, et forgé mon orientation politique, dans la lignée de Jean Jaurès : "aller à l'idéal, comprendre le réel". 

 

 

19:14 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mauroy, ps, politique

09/06/2013

Christian Binet expose

Galerie "Les petits papiers" Villa St. Honore 91 rue St. Honore Jusqu'au 13 juillet Fermé le dimanche. Vente de "planches" des célèbres Bidochon, mais pas seulement. Elles méritent d'être encadrées. Par exemple Raymonde Bidochon en string. "L'institution", un des premiers albums de Christian Binet , est féroce, bien avant que l'on ne parle tant de pédophilie . Découverte de quelques tableaux d'un dessinateur hors pair qui sait aussi être peintre. Je n'ai pas demandé à consulter la liste de prix. Mais il est possible de regarder sans acheter. J'ai même vu prendre des photos.

12:34 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo

08/06/2013

Des chantiers de jeunesse à la guerre d'Algérie, et aujourd'hui...

L'art français de la guerre

 

Alexis Jenni

 

Prix Goncourt 2011

 

Folio n°5538

 

 

La vie d'un jeune Français devenu militaire par les hasards des "chantiers de jeunesse pétainistes versant dans la Résistance, avant de continuer la guerre en Allemagne, puis en Indochine, pour finir en Algérie. "La fonction de chaque guerre était d'éponger la précédente".

"On aime pas, même si on s'en moque, être chassé".

"Le silence après la guerre est toujours la guerre".

"Il est tragiquement stupide de penser qu'un peu plus de force aurait fait l'affaire".

"On apprend pas impunément la liberté, l'égalité et la fraternité à des gens à qui on les refuse."

Pourquoi en faire un livre ? "Ceux qui l'ont vécu n'en ont pas besoin, et ceux qui ne l'ont pas vécu ne veulent pas l'entendre".

 

Le roman de cette vie de combats est entrecoupé de "commentaires". Un autre roman se déroulant aujourd'hui.

Le parallèle est fait avec la "militarisation" des forces de l'ordre, en particulier les CRS, et même les polices municipales, bien loin du traditionnel garde-champêtre.

 

Alors qu'un jeune homme vient de mourir tabassé par des nervis d'extrême droite, la description de ces néo-fascistes rêvant de "nettoyer" la France est, malheureusement,  d'actualité.

 

 

"En France on ne sait pas quoi penser des militaires, on n'ose même pas employer un possessif qui laisserait penser que ce sont les nôtres.  On se demande pourquoi ils font ça, ce métier impur si proche du sang et de la mort."

 

"Pourquoi tant d'écrivains parlent-ils de leur enfance ? C'est qu'ils n'ont pas d'autre vie : le reste, ils le passent à écrire." "Ecrire utilise du temps comme la broderie utilise du fil".

 

"Le cataclysme le plus terrifiant, le plus destructeur est bien celui-ci : l'absence que l'on ne remarque pas"

 

"La santé est le silence des organes"

 

 

"Tout génie politique est un génie littéraire"

"César mentait comme mentent les historiens"

"Le héros est tout autant celui qui gagne que celui qui sait raconter sa victoire"

 

"J'avais travail, maison et femme, qui sont trois visages d'un réel unique, trois aspects d'une même victoire : le butin de la guerre sociale."

 

"En tant que couple nous pratiquons surtout l'achat. L'achat fonde le couple"

 

"Est belle celle que je peux désirer embrasser". "Que nous reste-t-il si nous ne pouvons nous désirer, au moins du regard ? La  violence ?"

"Le sexe nous rapproche et nous unit ; les voiles que l'on tend pour dissimuler cette vérité-là sont haïssables."

 

"La race n'est pas un fait de la nature, elle n'existe que si on en parle"

 

"L'Europe est une idée, pas un continent"

 

07:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

07/06/2013

Passé, présent, futur...et Bérénice Béjo

Le passé

 

Prix "Jury œcuménique" Cannes 2013

Prix "MEDIA" de l'Union européenne

 

D'Asghar Farhadi

 

Avec Bérénice Béjo Prix d'interprétation féminine Cannes 2013

Tahar Rahim, Ali Mosafa, Pauline Burlet

 

 

Un couple séparé depuis plusieurs années. A la demande de la future ex-épouse, le futur ex-mari revient d'Iran pour les formalités du divorce. Mais les choses ne sont pas toujours simples entre des personnes qui se sont aimées.

 

Les sentiments sont tenaillés entre le passé et le présent. Chacun connaît un conflit interne d'où la jalousie n'est pas absente.

 

Et, au milieu, il y a des enfants qui souffrent des choix des adultes.

 

Il ne s'agit pas d'un film d'action, mais la recherche des causes du mal être de l'adolescente (Pauline Burlet qui ressemble à Marion Cotillard) se suit comme une intrigue policière, pleine de rebondissements à la recherche de la vérité.

 

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma