24/06/2013
Sahara occidental : l'exemple d'une décolonisation ratée
S'impliquer davantagedans la résolution du conflit au Sahara occidental
Le contexte de transition politique qui traverse la région du Maghreb et une sécurité régionale préoccupante rendent urgent de se saisir des fenêtres d'opportunités.
Rien ne devrait se faire hors du cadre légal international, comme tente de le faire l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, Christopher Ross. L'Union européenne devrait s'impliquer et soutenir plus fortement les Nations Unies pour la résolution pacifique et durable du conflit au Sahara occidental.
L'UE dispose d'un nombre d'instruments pour soutenir tant une amélioration de la situation des droits de l'Homme (soutien au monitoring, formation et promotion aux droits de l'homme, formation des forces de police) que le développement économique et social. La nouvelle politique de voisinage est une opportunité de plus en ce sens.
La résolution politique du conflit, la situation des droits de l'Homme et la réconciliation sont liées. Un déploiement excessif des forces de police et des forces auxiliaires, des restrictions à la liberté d'association et d'expression notamment des activistes politiques, dans le territoire non autonome du Sahara occidental n'apporteront aucune solution. L’administration du Maroc dans ce territoire doit se réaliser sans discrimination politique, économique et sociale.
Compte tenu de l’évolution démocratique au Maroc, de l'accélération des réformes économiques et sociales et du processus de régionalisation, la partie marocaine peut aider à une solution politique négociée du conflit.
Le programme de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) de visites des familles séparées par le mur de sable doit être amplifié. Ceci doit être accompagné de mesures instaurant la confiance, afin de favoriser la réconciliation.
13:34 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sahara occidental
23/06/2013
Le corps noir de Dominique Manotti. (Points "thriller" nô 1480)
DU 6 juin 1944, débarquement en Normandie, au 25 août, libération de Paris. Un peu plus de deux mois décisifs à travers les yeux d'un agent de la résistance gaulliste infiltré à la Préfecture de Police de Paris, affecté à la Brigade Mondaine. Le "corps noir" est composé des membres français de la Gestapo en uniforme SS. Champions de tous les trafics, de bien des assassinats, ils sont, en1944, 30 000 auxiliaires français de la Gestapo. Ceux qui sentent à temps le vent tourner tentent la fuite vers l'Espagne, pas assez importants pour accompagner Pétain à Siegmariegen. D'autres osent même le ralliement. Certains brûlent leurs archives, d'autres les gardent, les prenant à tort pour une assurance vie. Il n'est pas étonnant de voir passer dans le paysage le célèbre ferrailleur Jianovici (voir l'excellente BD "il était une fois en France"). Archives sur le milieu patronal, totalement compromis dans une collaboration active avec l'occupant, ayant souvent profité des confiscations des biens des Juifs. Patronat qui, par nature, se rallie, plus ou moins vite, aux futurs vainqueurs. Certains ayant même pris, de longue date, leurs précautions. Épisode peu connu : le 20 juillet, à l'occasion de l'attentat contre Hitler, l'armée allemande d'occupation arrête tous les SS présents à Paris. Le contrecoup sera terrible pour les officiers de la wermacht. Un roman policier dans un contexte historique des plus intéressants.
08:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
22/06/2013
Khadra de nouveau adapté au cinéma
L'attentat (le film)
D'après le roman de Yasmina Khadra
De Ziad Doueiri
Avec Ali Suliman
Khadra de nouveau adapté au cinéma.
Un film tourné à Tel-Aviv et Naplouse par un cinéaste libanais que sa double nationalité américaine a aidé à travailler.
L'histoire est poignante, mais sans pleurnicheries : un arabe israélien, chirurgien, opère en urgence les victimes d'un attentat suicide. Il apprend alors que la kamikaze n'était autre que son épouse. "Pourquoi une femme belle et intelligente, adulée par ses amies majoritairement juives, a pu tout remettre en question ?"
Il cherche alors à comprendre, se rend compte qu'il connaissait mal celle qui partageait sa vie, se rend compte également de toute l'ambigüité de sa situation de Palestinien si bien intégré dans la société israélienne, alors que le lot quotidien des Palestiniens est l'humiliation, au milieu d'un conflit qu'il n'a pas choisi mais qui s'impose à lui.
A la recherche de la cause de la décision de son épouse, il se retrouve en fait à la découverte de lui même.
Je rappelle qu'avant d'être adapté au cinéma, ce roman de Yasmina Khadra a été adapté dans une BD particulièrement réussie par Loïc Dauvillier et Glen Chapron.
08:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
21/06/2013
Après Pierre Mauroy, disparition d'un autre socialiste démocrate qui restera dans l'Histoire
Guyla Horn
Les médias français ont, quasiment complètement, passé sous silence le décès de Guyla Horn, ancien Premier ministre hongrois, qui restera dans l'Histoire pour avoir, en tant que ministre des affaires étrangères, été cisailler symboliquement, le 27 juin 89, le "rideau de fer" entre la Hongrie et l'Autriche.
Tout le reste du "Mur" devenait inutile à partir du moment où les Allemands de l'Est pouvait passer à l'Ouest en passant par la Hongrie.
J'ai connu Guyla Horn quelques années plus tard, après la fin du régime communiste, quand il m'a invité au congrès de création du parti social-démocrate hongrois, sur les bords du lac Balaton.
J'avais été frappé de voir les paysans travailler comme dans le Limousin des années 50.
J'avais exprimé à Guyla ma crainte concernant le choc qui ne manquerait pas de se produire avec la politique agricole commune européenne.
Mais Guyla Horn était un Européen convaincu. Le prestigieux prix Charlemagne lui a été remis.
J'ai revu Guyla Horn à plusieurs occasions puisqu'il était Premier ministre de 94 à 98, au moment où j'étais Secrétaire général du PSE. En particulier quand, à ce titre, j'ai organisé un Sommet des leaders sociaux-démocrates européens. Une sorte d'élargissement avant l'heure. Avec 11 premiers ministres de l'Union européenne, plus le Premier ministre tchèque, devenu depuis Président, et, bien entendu, le Premier ministre hongrois.
Guyla Horn était un homme d'un abord simple, peu bavard, toujours à l'écoute, toujours prêt à aider à trouver des solutions. Un homme "normal", dans le sens "hollandais" du terme.
Son caractère était comme sa ligne politique : irréprochable.
Il reste, et restera, dans ma mémoire.
11:06 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, hongrie
20/06/2013
De la Perse à l'Iran
Ainsi se tut Zarathoustra
Nicolas Wild
Arte éditions et "La boîte à bulles"
Voyage dans l'Iran d'aujourd'hui et d'hier. Téhéran, Ispahan, Shiraz, Persépolis, Yarzd.
Occasion de découvrir quelques notions sur le zoroastrisme, l'une des plus anciennes religions monothéistes, Zarathoustra étant le prophète du "grand architecte". Religion officielle des Perses entre -224 et 651, elle considère que le bien et le mal coexistent dans chacun des êtres vivants. "Les religions sont des créations humaines, elles naissent un jour, croissent, déclinent et finissent par mourir."
Occasion également d'apercevoir la condition des Afghans qui fuient leur pays, vers l'Iran (environ deux millions, surexploités) puis, éventuellement, vers l'Europe, ainsi que les Parsis, les zoroastriens dont les ancêtres s'étaient réfugiés en Inde après l'islamisation de leur pays.
Occasion de découvrir que la toute première chartre des droits de l'Homme, proclamée par Cyrus II, date de 539 avant Jésus Christ.
"J'ai accordé à tous les hommes la liberté d'adorer leurs propres dieux et ordonné que personne n'ait le droit de les maltraiter pour cela."
Dans cette logique, "Cyrus a libéré les juifs de Babylone et leur a rendu la liberté".
Un album très intéressant alors que l'Iran revient dans l'actualité.
08:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd