19/03/2014
L'Union européenne doit assumer ses responsabilités en matière de sécurité internationale
Les limites de l'action de l'Union européenne
L'Union européenne vient de décider de débloquer plus de 100 millions d'euros pour faire face à la situation humanitaire catastrophique en République Centrafricaine, et pour aider à la restauration des services scolaires et de santé dans ce pays.
L'Union européenne avait également décidé, le 10 février dernier, de mettre sur pied une mission de sécurité, la première depuis sept ans, pour protéger la population de Bangui, et permettre aux autres forces internationales, dont la française Sangaris, de mieux se déployer hors de la capitale.
Le Conseil de sécurité a avalisé cette opération.
Malheureusement, si tous les Etats membres de l'Union européenne n'hésitent pas à donner leur opinion sur cette mission, à intervenir dans les décisions, très peu d'entre eux acceptent d'y contribuer financièrement, et encore moins nombreux ceux qui acceptent d'y envoyer quelques troupes.
Le deuxième pays contributeur après la France est la Géorgie, qui n'est pas membre de l'Union européenne, mais qui voudrait s'en rapprocher. Dans le même esprit, une participation turque est envisagée.
L'action internationale de l'Union européenne ne peut se limiter à l'aide humanitaire, ce qu'elle fait le mieux, à l'aide au développement, et à des déclarations communes. Elle doit assumer ses responsabilités en matière de sécurité internationale, y compris sur le continent africain.
15:56 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centrafrique
15/03/2014
l'Europe, un "eldorado" ?
Laurent Gaudé
J'ai lu n°8864
Un livre dont la lecture devrait être obligatoire pour tous les électeurs du FN et assimilés.
Deux histoires parallèles :
- celle d'un capitaine de bateau sicilien chargé de patrouiller au large des côtes européennes ("ils nous disaient que nous étions là pour garder les portes de la citadelle. "Vous êtes la muraille de l'Europe") ;
- celle d'un jeune homme plein d'espoir qui tente de rejoindre l'"eldorado" rêvé : l'Europe. ("Ils étaient beaux de cette lumière que donne l'espoir au regard").
Comme toutes les parallèles, ces histoires se rejoignent dans une vue perspective qui nous oblige à réfléchir à la phrase, trop souvent tronquée de Michel Rocard à l'époque où il était Premier ministre "Nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde, mais nous devons en prendre notre part".
"Les émigrants continueront à se presser aux portes de l'Europe, toujours plus pauvres, toujours plus affamés. Les matraques seront toujours plus dures mais la course des damnés toujours plus rapide."
"Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes."
"Aucune frontière n'est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi."
"Nous ne laissons derrière nous qu'un manteau lourd de pauvreté"
"Le voyage impose ses épreuves et nous vieillissons à chacune d'entre elles."
"Avec ce même regard qui semblait dire qu'ils avaient traversé trop de cauchemars pour pouvoir être sauvés tout à fait"
"Le visage de la vie humaine battue par le malheur"
"La gifle des pauvres, l'impérieux besoin de désirer"
"Les hommes, sur le dos bombé de la mer, ne sont rien"
"Et la nuit, au-dehors, se pencha pour les écouter".
"Nous goûterons le doux soulagement des exilés qui parlent de leur manque pour tenter de le combler"
09:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
14/03/2014
Gloria veut vivre
De Sébastian Lelio
Avec Paulina Garcia
Gloria a bientôt soixante ans, et un appétit de vivre intact.
Ce film chilien nous offre un très beau portrait de femme mure, avec toutes ses forces et ses faiblesses, merveilleusement servi par Paulina Garcia, justement sacrée meilleure actrice au Festival de Berlin.
Gloria veut contrecarrer le temps qui passe, parfois en s'étourdissant dans la danse.
Divorcée depuis dix ans, ses grands enfants vivant leur vie, elle est prête pour une histoire d'amour, mais l'homme rencontré n'est manifestement pas décidé à s'engager et ne cesse de fuir entre les rencontres amoureuses.
Ce film peut toucher ou déranger, car il ne se contente pas de parler de sentiments. Il montre des relations sexuelles entre sexagénaires, et Paulina Garcia ose se montrer nue, en laissant voir son corps à l'aube de la vieillesse.
En arrière fond, le Chili et sa jeunesse contestataire.
10:36 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
13/03/2014
Frontières éternelles ?
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ?
Il y a peu, j'ai eu une discussion animée, à propos de Mayotte, avec un député des Comores. Il défendait l'intégrité de l'archipel, dans la ligne de l'Union Africaine et de l'Assemblée générale de l'ONU. Je défendais le droit du peuple de Mayotte à être Français, volonté exprimée massivement à l'occasion de trois référendums successifs en trente ans.
Je défends le droit des Arméniens, qui peuplent le Kara bag à plus de 80% depuis des siècles, de ne pas être rattachés de force à l'Azerbaïdjan, même si Staline en avait décidé ainsi.
Et la Crimée, qui n'est ukrainienne que depuis 1954 ?
Je vois bien la politique impériale séculaire russe, celle des Tsars, reprise par Staline, aujourd'hui par Poutine, que Sarkozy a laissé faire au moment du démantèlement de la Géorgie. Cette politique qui amène l'armée russe à occuper également, et illégalement, la Transnitrie moldave, comme elle occupe l'Ossétie et l'Abkhazie.
Faut-il proclamer l'intangibilité des frontières, et nier le droit des habitants de Crimée à choisir leur destin, pour lutter contre l'expansionnisme russe ?
11:24 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crimée
11/03/2014
les socialistes sont-il "de gauche "?
À l'intention d'un socialiste
Dans un dîner
Avec des gens de gauche
Bruno Gaccio
Éditions "Les liens qui libèrent"
Je trouve "les guignols" souvent drôles. Peut-être même étaient-ils encore plus drôles à l'époque de Bruno Gaccio.
Que les humoristes se moquent de François Hollande et/ou du gouvernement ne me dérange pas outre mesure. Il peut même se moquer des socialistes. J'attendais de Gaccio qu'il me fasse rire, car je n'ai pas peur de l'autodérision.
Ce petit livre peut servir de test aux militant(e)s socialistes : s'ils arrivent à le lire jusqu'au bout, ils pourront affronter tous les dîners avec des gens de gauche, ou de droite, spécialistes du "Hollande bashing".
Pas besoin de suivre le conseil de Gaccio qui suggère de mentir éfrontément, ou d'être "condescendant", ou de parler d'autre chose, de dire que c'est la faute de l'Allemagne, ou de Bruxelles...
Juste écouter, et rappeler que pour aller à l'idéal, il faut comprendre le réel.
08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique