11/06/2015
Im Labyrinth des Sweigens
Le labyrinthe du silence
De Giulio Ricciarelli
Avec Alexander Fehling, Friederike Becht, Gert Voss
Film allemand qui fouille dans le passé peu glorieux du pays.
A la fin des années 50, un jeune procureur affecté aux infractions routières, se voit chargé, sous son insistance, de trouver des preuves concrètes de meurtres commis par des Allemands à Auschwitz. Seulement des meurtres, puisque la prescription a effacé tous les délits liés à la guerre.
Le film raconte le difficile cheminement de l'enquête face à des Allemands qui ne veulent pas savoir, car ils veulent tourner la page. Sans compter ceux qui se sentent menacés.
Après le fameux procès de Nuremberg, la justice allemande, ou une partie d'entre elle, est prête à poursuivre ses propres criminels de guerre. Un travail de prise de conscience et de lutte contre l'oubli.
Le film pose la question de la responsabilité individuelle, car la défense avance comme arguments : "ce ne sont pas des criminels mais des soldats qui appliquaient des ordres".
Si vous aimez les livres Philip Kerr ("La trilogie berlinoise" et la suite), vous aimerez ce film.
Malheureusement, nous n'étions que deux dans la salle...
16:48 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
09/06/2015
Parution du tome 6 de l'histoire de France pour les nuls en BD
Les guerres de religion
Scénariste : Hervé Loiselet ; dessinateur : Vincenzo Acunzo ; Storyboard : Dan Popescu
Couleurs : Silvia Fabris ; Lettrage : Novy
D'après l'Histoire de France pour les nuls de Jean-Joseph Julaud
éditions First
Le volume commence avec l'affichage des libelles protestantes jusque sur la porte du roi François 1er. Dommage de ne pas préciser que jusqu'à cet épisode François 1er, sous l'influence de sa sœur Marguerite de Navarre, n'était pas hostile aux idées nouvelles.
Si les rôles de l'Espagne (la présence des troupes espagnoles à Paris pour "soutenir" Guise, n'est pas mentionnée) et de l'Angleterre sont plusieurs fois évoqués, l'ouvrage ne souligne pas assez qu'il s'agissait d'une lutte pour l'existence du Royaume, et que les religions étaient instrumentalisées par nos deux grands voisins pour pousser leurs hommes liges, les Guise côté catholique, les Bourbon/Condé pour l'Angleterre.
Entre les deux camps Catherine de Médicis, et ses fils, Charles IX et Henri III louvoient, au gré des rapports de force, François II ayant été clairement du côté des Guise.
La couverture représente Catherine regardant avec effroi le massacre de la Saint- Barthélemy. C'est une grande question historique. Pendant longtemps les historiens ont fait porter toute la responsabilité de cette horreur sur la Régente. Même si Charles IX a pris la faute sur lui. Aujourd'hui, les historiens soulignent que Catherine et Charles avaient pour ligne politique constante la coexistence des deux clans. L'ouvrage propose une troisième voix : Catherine propose que soient tués quatre ou cinq huguenots, dont Coligny qui proposait que la France soutiennent les protestants des Pays-Bas contre l'Espagne. Et Charles ordonne de les tuer tous pour "qu'il n'en reste pas un pour le (lui) reprocher". Il semble moins certain aujourd'hui qu'il ait prononcé cette phrase.
Le volume n'évoque pas les dizaines de libelles salissant les réputations de la Reine Margot et d'Henri III. Cela évite de trancher la question de savoir si ces attaques venaient des Guise ou des protestants.
La conversion au catholicisme d'Henri IV ("Paris vaut bien une messe") me semble être l'exact opposé de la règle "cujus regio, ejus religio" (dans le pays du prince, la religion du prince) qui était appliquée depuis le Haut Moyen-Âge.
Le volume se ferme par l'assassinat d'Henri IV. Ainsi se termine la "guerre des trois Henri", Henri de Guise, Henri III et Henri IV.
Puisqu'il s'agit essentiellement d'histoire événementielle, faite de batailles, de traités de paix, de mariages arrangés, un point essentiel n'est pas évoqué : pendant la période, le coût de la vie a augmenté de 300 à 400% (Duby), les guerres n'étant jamais propices à la prospérité du peuple. Georges Duby note "l'élargissement du fossé entre riches et pauvres."
"Tuer un homme, ce n'est pas défendre une doctrine, c'est tuer un homme" Cette phrase d'un partisan de Servet, brûlé à Genève sur ordre de Calvin, n'est-elle pas toujours d'actualité ?
08:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
07/06/2015
Musée national Picasso Paris
Après plusieurs mois de travaux, le musée Picasso de Paris a rouvert ses portes en octobre dernier, sur quatre niveaux, dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, dans le quartier du Marais.
Picasso est un peintre prolifique dont le premier tableau date de la fin du XIXe siècle.
Les œuvres présentées donnent une idée de son évolution et des maîtres qui l'ont influencé dans son parcours. Ainsi que les sculptures africaines.
D'autres salles sont thématiques : la corrida, les portraits.
Un tableau de Picasso vient de battre tous les records lors d'une vente aux enchères. Si vous passez par Paris, ne vous privez pas de cette visite. Le billet d'entrée est à 11 euros.
08:28 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo
06/06/2015
Le premier polar made in Iran
Qui a tué l'ayatollah Kanuni ?
Naïri Nahapétian
Points policiers P3052
Naïri Nahapétian est journaliste à "Alternatives économiques". Elle est d'origine iranienne. Pour être plus précis, de la communauté arménienne, chrétienne, d'Iran, puisque les Arméniens ont, au cours de l'histoire, été coincés entre les empires russe, ottoman et perse. Elle a quitté l'Iran a l'âge de neuf ans, mais y est retourné souvent, dans le cadre de son métier de journaliste.
L'enquête sur l'assassinat d'un ayatollah est l'occasion de nous montrer, un peu, l'Iran d'après la révolution islamique. Les espoirs déçus des militants de gauche qui ont participé à la chute du Shah, mais n'ont pas été capables d'empêcher les extrémistes religieux de confisquer la révolution à leur profit. Elle montre également le combat de femmes courageuses, pour les droits des femmes, et que l'on cesse de nier l'existence du sida en Iran.
"Le principe de la jurisprudence islamique est de réglementer les détails du quotidien"
"Ces filles des Moudjahedin (combattants "islamo-marxistes") qu'on anesthésiait pour les violer avant de les exécuter, parce qu'elles étaient vierges et qu'en tant que telles elles auraient eu leur place réservée au paradis : pas question d'y envoyer les ennemies de la révolution !"
"Il n'avait jamais vu les Téhéranais se gêner pour parler politique. Entre deux complaintes sur l'inflation, ils râlaient contre le régime dans les taxis collectifs et échangeaient des plaisanteries sur les mollahs."
"Ils avaient tous cédé un bref instant au fol espoir que la République islamique- le fruit de cette révolution pour laquelle ils s'étaient battus- allait se réformer de l'intérieur."
"Le système est condamné par la modernité du pays." "L'imaginaire manichéen de nos deux civilisations qui n'en forment qu'une, finalement "
"Une grande partie de la jeunesse iranienne, y compris dans les classes populaires, ne rêvaient que d'une chose : vivre aux Etats-Unis. C'étaient les enfants de la Révolution. Ils étaient nés avec elle, leurs parents s'étaient battus contre l'impérialisme, leurs frères étaient morts sur le front irakien. Et eux rêvaient de quitter l'Iran. N'étaient-ce pas leur pire défaite ?"
"Les partisans du Shah vivent de leurs rentes aux USA" ; "ce dédain caractéristique de l'élite détrônée du Shah" ;"1% des privilégiés accaparaient 99% des richesses sous les Pahlavi, contre 20% qui en accaparent 80% aujourd'hui. La bourgeoisie traditionnelle iranienne avait profité de la Révolution pour mettre la main sur la rente pétrolière" ; "En cherchant à nier leur tradition religieuse, comme avait voulu faire le Shah, on leur enlevait une part de cette fierté nationale deux fois millénaire"
"Téhéran, privée de Tchekhov, avait soif de mélo, avec la peopolisation croissante de la République islamique"
Au total, le portrait d'un régime corrompu, et donc parano et hypocrite.
16:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, iran
05/06/2015
Broadway Therapy
She's funny that way
de Peter Bogdanovich
avec Imogen Poots, Owen Wilson, Jennifer Anniston
et une apparition de Quentin Tarantino
Si vous aimez les vieux films de Woody Allen, l'humour juif new-yorkais, les psy déjantés, les personnages loufoques, les invraisemblances, la bonne musique jazz qui accompagne à souhait, vous aimerez cette histoire de jeune fille de Brooklyn qui fait carrière à Broadway. Un vaudeville contemporain, avec des femmes cachées dans les salles de bains, des hommes qui se croisent sans le vouloir dans un couloir d'hôtel...
16:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma