Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/07/2015

Carnets en guerre en hélicoptères

Envoyez les hélicos

Colonel Pierre Verborg

éditions du Rocher

 

Quand Pierre Verborg est sorti de Saint-Cyr, et qu'il a choisi l'ALAT, ses collègues l'ont "chambré : "Ah bon ? tu veux quitter l'armée ?"

A la guerre, les hélicoptères sont habituellement utilisés pour reconnaître le terrain en avant des troupes au sol, puis en soutien de celles-ci.

L'opération au Mali, pour bloquer puis chasser les islamistes qui, après avoir pris Tombouctou, fonçaient vers Bamako, illustre cette utilisation.

Le colonel Verborg raconte comment en Libye, les hélicoptères ont été un élément décisif. Partant d'un navire, combattant de façon autonome, puisqu'il était hors de question d'envoyer des troupes au sol,  en particulier parce que cela aurait été au delà du mandat de l'ONU.

Les hélicoptères coutent très cher. En cette période de restrictions budgétaires, le colonel Verborg, ancien commandant du fameux 5e régiment d'hélicoptères de combat, basé à Pau,  attaché à l'aviation légère de l'armée de l'air (ALAT) veut prouver qu'ils sont indispensables, et pas seulement pour des évacuations humanitaires. Il n'en cache pas certaines faiblesses : "le blindage de la Gazelle est une simple bulle de plexiglas.", et la majorité d'entre eux ne sont pas équipés de leurres permettant de détourner les missiles sol/air.

Toutes les opérations sont répétées des dizaines de fois sur les simulateurs du Cannet-des-Maures équipés de l'"entraîneur didacticiel d'instruction tactique hélicoptère" EDITH qui permet d'envisager tous les scénarios. "Il permet de tester les scenarii les plus improbables contre des ennemis les plus réalistes."...et de chercher les meilleures solutions !

"Le combat de l'hélicoptère est toujours spectaculaire, au point que le commandement  oublie parfois les prouesses réalisées par les personnels dans l'ombre."

"L'ALAT est l'arme de l'urgence".

 

29/07/2015

En Algérie, sur les traces familiales

L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique

Olivia Burton et Mahi Grand

éditions Steinkis

 

Olivia est issue d'une famille "pied-noir". Son enfance et son adolescence ont été bercé de récits pleins de nostalgie d'un pays qu'elle ne connait pas. A la mort de sa grand-mère, elle retrouve le récit, qui lui est destiné, de ses cinquante années vécues "làs-bas".

Elle décide donc d'y aller. Non seulement à Alger, mais aussi dans les Aurès où se trouvait la ferme de 1.000 hectares de son grand-père, "parti de rien". Des histoires dignes de la conquête de l'Ouest américain.

Elle va "enfin, voir !". Et cela donne ce très bel album, bien raconté et bien dessiné, qui évoque l'histoire contemporaine, le décalage entre la mémoire idéalisée et la réalité,  et la beauté de paysages arides.

 

"Ils sont nés ici, ils ont grandi ici, ils ont aimé ce pays. A leur façon, ils sont Algériens." 

"Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens"

27/07/2015

La poudre est-elle la solution ?

A part en Corée du Nord, le monde vit dans une économie de marché.

Dans beaucoup de pays, dont la France, cette économie de marché est pondérée : les gains sont privatisés et les pertes collectivisées. Le sauvetage des banques en a été le plus bel exemple.

Selon la loi du marché, le prix du lait s'effondre en raison de la surproduction. Ce n'est pas nouveau. C'est pour cela que des "prix d'intervention" (prix minimum) européens ont été prévus. Toujours trop bas pour les producteurs.

La "dernière" proposition est, pour "soutenir" le marché,  de faire racheter,  par la Communauté européenne ,  les excédents laitiers pour les transformer en poudre de lait...comme il y a plus de trente ans !

A l'époque nous faisions cadeau de cette poudre de lait aux Africains. Sauf que cette poudre était mélangée à de l'eau qui, en Afrique est loin d'être toujours potable . Quel usage l'Union européenne va-t-elle faire de cette poudre de lait ?

Il faut donc consommer plus de lait en Europe.

Deux pistes :

- En 1954, l'inoubliable Pierre Mendes-France, alors "Président du Conseil" des ministres, faisait distribuer gratuitement du lait aux écoliers.

- En France, il y a des centaines de milliers de personnes qui, en vieillissant, deviennent intolérants au lactose, et ne peuvent donc plus consommer de lait, de yaourts, de fromage blanc, etc.

La Finlande a trouvé le procédé pour produire du lait à 0% de lactose, et tous les produits laitiers qui vont avec. En France, il est possible de trouver du lait à 0,5% de lactose, ce qui est un bon début, mais impossible de trouver yaourts et autres produits laitiers sans lactose. Ce que la petite Finlande peut faire, notre puissante industrie laitière française ne le peut pas ?

 

09:32 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, crise agricole

25/07/2015

Jazz à Junas

Depuis plus de vingt ans,  dans le cadre des anciennes carrières gallo-romaines à l'acoustique incomparable, le festival Jazz à Junas touche à sa fin.

L'année dernière, de nombreux concerts avaient été annulés à cause des trombes d'eau. Cet été, après six semaines sans une goutte d'eau, le premier soir a vu une pluie d'orage qui a fait craindre le pire.

Chaque soir deux concerts dans les carrières. Cette année, probablement pour des raisons budgétaires,  loin de l'invitation de vedettes, généralement américaines,  très connues, une pléthore de musiciens nordiques. En particulier l'excellent trompettiste  norvégien Mathias Eick, qui jouera ce soir avec son propre quintet après avoir participé comme invité aux concerts de trois autres formations.

A cette scène principale, s'ajoute le temple où des concerts gratuits sont offerts tous les jours, et la mairie pour les films musicaux jazzys.

Un seul regret : pas beaucoup de saxo. Mais il y en aura ce soir, en particulier dans l'orphéon qui va se promener dans les rues du village, sur la place duquel des concerts ont également été organisés.

Si vous ne pouvez pas venir ce soir, notez sur votre agenda que Jazz à Junas a lieu tous les ans la troisième semaine de juillet.

 

11:39 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz, musique

23/07/2015

l'histoire de France sans les clichés

Nos ancêtres les Gaulois, et autres fadaises

François Reynaert

éditions Fayard

 

Vingt siècles en cinq cent pages en débusquant quelques clichés anciens que les historiens d'aujourd'hui ont remis en cause. François Reynaert n'est pas historien mais journaliste, au Nouvel Observateur et amateur d'histoire. Sur chaque période il cite ses historiens de référence.

Bien que cela soit une histoire du territoire qui est devenu la France, l'auteur traque le nationalisme. Et cela fait du bien. "La France n'est une nation que depuis peu, et la plupart des autres pays d'Europe le sont devenus encore plus récemment." Comme l'a écrit Pierre Goubert : "le travail de l'historien ne se ramène pas à l'exaltation des gloires nationales." 

Les Gaulois n'étaient donc pas les "premiers occupants" de ce qui allait devenir la France. "Ils ne sont pour rien dans l'érection des menhirs et des dolmens. Ce sont des Celtes venus du nord de l'Italie, derrière leur chef Brennus." "La Gaule, pure création coloniale" des Romains.

"Les fils de Mérovée étaient germaniques". Leur capitale était Tournai, actuellement en Belgique. La langue que parlait Clovis ressemblait plus certainement au flamand qu'au français.

"Des immigrés. Tous les peuples le furent ou le seront."

"Charles (qui deviendra Martel) a combattu les Arabes exactement comme il a combattu les Francs de Neustrie ou ceux du sud de l'Allemagne. Les Arabes poussaient des pointes en Gaule dans une logique de razzia, non dans une logique de conquête." Après Poitier (732) "ils sont rentrés chez eux, en Septimanie" (l'actuel Languedoc)

"Les Mérovingiens, les Carolingiens, ces rois d'origine germanique qui régnaient sur un empire européen n'étaient pas plus français qu'ils n'étaient allemands, belges ou italiens."

"Les Plantagenêts, famille angevine. Henri II, comme sa mère Aliénor d'Aquitaine, reposent près de Saumur où il a été élevé." "Les Plantagenêts, comme leurs cousins Valois, sont de langue et de culture française."

"A Gand, Charles (qui deviendra "Quint") a été élevé en français. A dix-sept ans, il ne parle pas un mot de castillan".

Les croisades ? "l'horreur de la réalité au nom de l'angélisme des intentions" "Comme fruit possible ramené des croisades par les chrétiens, je ne vois que l'abricot" (Jacques Le Goff)

"Ce n'est qu'à la fin de l'interminable guerre de 100 ans que la conscience que l'on est Français ou Anglais entre dans les esprits."

"Les crispations religieuses aboutissent au renforcement d'un puritanisme étroit que le Moyen Âge ne connaissait pas : tous les bains publics qui existaient depuis des siècles sont supprimés au XVIe"

"Tuer un homme, ce n'est pas défendre une doctrine, c'est tuer un homme" (un lieutenant de Calvin en désaccord avec la condamnation à mort de Michel Servet)

Mazarin était "le plus grand voleur de toute l'histoire de la monarchie". "Le sac du Palatinat (par les troupes de Louis XIV) a beaucoup fait pour développer un sentiment national allemand". "La famine de 1692-1694 a fait pratiquement autant de morts que la guerre de 14, mais en deux ans."

Napoléon ? "absence totale de morale et cynisme poussé" "Il refuse l'éducation publique pour les filles." "Trois millions de victimes dont un million de morts français".

L'auteur tombe parfois, lui aussi, dans le cliché : à propos des Templiers, n'est-il pas imprudent d'écrire :"le roi (Philippe le Bel) a eu ce qu'il voulait" : le trésor" ?

J'ai été surpris qu'il ne fasse pas allusion au Pacte germano-sovétique à propos du déclenchement de la seconde guerre mondiale.

Un livre qui traite "de l'histoire de notre pays, mais aussi de la façon dont elle existe dans nos mémoires."

"Le goût de l'histoire nous enseigne la modestie dans le jugement."

 

16:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire