A voir sans attendre

Le ciel attendra

de Marie-Castille Mention-Schaar

avec Sandrine Bonnaire, Clotilde Courau

Noémie Merlant, Naomi Amarger

Zinedine Soualem, Yvan Attal

 

Dans leur processus de recrutement et d'embrigadement, les islamistes visent en priorité les adolescentes. Plus de la moitié des filles ainsi embrigadées sont des converties issu de la classe moyenne ou supérieure.

Le film donne à réfléchir en montrant comment les filets sont tendus pour attraper les proies. Comme toutes les sectes, probablement. Les interventions de l'animatrice du "Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam" montrent bien la différence entre la croyance et le fanatisme meurtrier.

Heureusement le film montre que l'espoir est possible.

Alors que notre pays a connu les horreurs du Bataclan et de Nice, que la Belgique a été durement frappée également, il serait utile de projeter ce film, suivi d'un débat, dans nos lycées...

Les pères sont en retrait,  dans le film, laissant la pointe de l'action aux mères, aimantes mais parfois débordées. Sandrine Bonnaire et Clotilde Courrau sont convaincantes. Les deux jeunes filles sont poignantes, mais Noémie Merlant a du mal à faire oublier qu'elle a 10 ans de plus que le rôle.

 

Le Dr mène l'enquête

La fille inconnue

de Luc et Jean-Pierre Dardenne

avec Adèle Haenel, Jérémie Renier

 

Jeune médecin généraliste faisant un remplacement, Jenny refuse d'ouvrir alors que l'heure des consultations est passée depuis plus d'une heure.

La femme qui est venue sonner est retrouvée morte le lendemain. Rongée par un sentiment de culpabilité, Jenny part à la recherche de l'identité de la victime, quitte à irriter la police.

Comme toujours chez les frères Dardenne, le film a une dimension sociale, dans cette partie de la Wallonie meurtrie par la crise industrielle.

L'héroïne fait preuve d'obstination malgré sa fragilité. Adèle Haenel est moins convaincante que dans "Les combattants" qui lui avait permis de décrocher un César mérité. Elle souffre, comme tout le film, d'un déficit de crédibilité.

Reste l'ode au travail des médecins généralistes. Dans la réalité, qui s'éloigne parfois du cinéma, les jeunes femmes médecins, de plus en plus nombreuses,  veulent travailler en cabinet collectif, refusant de sacrifier leur vie de famille à ce sacerdoce. 

Le film a été accueilli très fraîchement à Cannes. Il est vrai que se dégage parfois un certain ennui...

 

 

Cézanne, Zola, et la Provence

Cézanne et moi

de Danièle Thompson

avec Guillaume Canet, Guillaume Gallienne

Sabine Azéma, Déborah François, Alice Pol

 

Cézanne et Zola, copains d'enfance à Aix-en-Provence. Paul, le costaud, issu d'une famille aisée, assure la protection du Rital, orphelin de père et donc dans la gêne.

Cézanne qui tente de devenir peintre et a les moyens, grâce à sa famille,  de payer à manger à son copain poète qui écrit dans les journaux.

Zola qui devient un écrivain célèbre alors que Cézanne ne connait pas la réussite, même scandaleuse, de Manet, et quelques autres, comme Bazille débarqué de Montpellier.

Cézanne qui fait une scène de colère à Zola pare qu'il s'est trop inspiré de sa vie dans son "roman",  "L"Oeuvre".

Deux heures pour raconter leurs relations parfois difficiles entre 1852 et 1899, et voir les superbes paysages devenus des chefs d'oeuvre, dans les incessants allers et retour entre Paris et le pays natal.

Reste à (re)lire "L'Oeuvre" pour se faire une idée plus précise.

 

le biopic de Cousteau

L'Odyssée

de Jérôme Salle

avec Lambert Wilson, Pierre Nimey, Audrey Tautou

 

A ne pas manquer si vous aimez les images sous-marines.

Le réalisateur a raconté que pour les prises de vues en Méditerranée, il avait été indispensable de rajouter des poissons...

Les images de l'Antarctique sont particulièrement spectaculaires.

Une bonne occasion pour une prise de conscience écologique.

Si vous n'aimez pas : attention ! Le film dure deux heures.

Pour agrémenter, le film montre les relations difficiles entre le père et ses deux fils, dont le plus jeune, le préféré, meurt tragiquement dans un accident d'avion. Il montre également l'importance de l'épouse, interprétée par Audrey Tautou qui, comme dans "Eternité" accepte de vieillir.

Au total, un film assez réussi, avec une véritable histoire et de belles images. Il ne flatte pas particulièrement le grand personnage, et son fils préféré lui assène quelques vérités déplaisantes.

 

 

 

Huis-clos familial

Juste la fin du monde

de Xavier Dolan

avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Marion Cotillard

Grand Prix du Jury et Prix du Jury oecuménique Cannes 2016

Venir voir sa famille n'est pas "la fin du monde". Un jeune écrivain à succès vient rendre visite à sa famille, après 12 ans d'absence, pendant lesquels il se contentait d'envoyer des petits mots sur des cartes postales. Il vient leur annoncer qu'il va bientôt mourir.

Il y a la mère (Nathalie Baye), déjantée, cherchant à amortir les tensions entre ses enfants.

Il y a la petite soeur (Léa Seydoux), complètement paumée et qui se sent abandonnée par son frère, et qui voudrait tant s'en rapprocher.

Il y a le frère aîné (Vincent Cassel), tout en violence contenue, plus ou moins bien, qui en a "marre" d'être "le con de la famille" comparé à son trop brillant cadet.

Il y a la belle soeur (Marion Cotillard) qui cherche à adoucir la violence rentrée de son mari et voudrait mieux connaître ce beau-frère. Elle lui parle de ses neveux qu'il ne connait pas. Même celui qui porte son prénom et dont il est le parrain.

Le film est adapté d'une pièce de théâtre : unité de lieu, unité de temps, huis-clos.

La caméra de Xavier Dolan tourne autour des personnages avec maestria, multipliant les gros plans.

Les actrices et acteurs sont excellent(e)s.