le destin des Rabinovitch

La carte postale

Anne Berest

Le Livre de Poche (n° 36570)

Prix Renaudot des lycéens 2021

Prix littéraire des étudiants de Sciences Po 2022

 

Je n'ai pas lu ce livre au moment de sa sortie mais après avoir lu "Finistère" que j'ai bien aimé. Finistère parle, avec talent,  de la famille paternelle d'Anne Berest, " La carte postale" de sa famille maternelle, les Rabinovitch.

Son enquête part d'une carte postale reçue par sa mère. D'un côté l'Opéra Garnier, de l'autre les prénoms des grands-parents de sa mère, et de deux de leurs enfants, tous quatre morts à Auschwitz en 1942. Car les Rabinovitch étaient Juifs.

Le livre (roman) raconte leur fuite de Russie, leur vie en Lettonie avant leur départ, et leur vie rude, en Palestine sous mandat britannique, et enfin leur vie en France, avec la forte volonté d'intégration du père, Juif mais pas croyant, encore moins pratiquant.

Les pages consacrées aux pages les moins glorieuses de notre histoire, de la collaboration de certains Français avec les occupants, sont un peu difficiles à lire.

 

"Je m'étais passionnée pour l'Histoire, j'avais appris à étudier les facteurs des crises, les évènements déclencheurs. Causes et conséquences. Comme un jeu de dominos, où chaque pièce fait basculer la pièce suivante. C'est ainsi qu'on m'avait enseigné les enchaînements logiques des évènements. Et pourtant nos vies n'étaient faites que de heurts et de cassures."

 

La croisade

Dix questions sur les croisades

Florian Besson, William Blanc, Christophe Naudin

éditions Libertalia

 

La croisade. Des légendes.  Immédiatement l'imaginaire de déploie.

Un texte clair et  concis pour nous amener à une vision plurielle du passé car aujourd'hui comme hier les visions simplistes, réductrices, ne peuvent être que trompeuses.

Le terme "croisade" n'existe pas en 1095. Il s'agit d'une expédition militaire dans laquelle des chrétiens s'engagent avec la promesse de la rémission de leurs péchés. Pas toujours vers Jérusalem mais également vers le Nord/Est de l'Europe, et contre les "Albigeois" et les "Hussites" de Bohême.

Les intérêts économiques prennent souvent le pas sur le but religieux.

"les croisades sont uniquement représentées comme des épisodes violents, en oubliant l'importance des échanges et des connexions qu'elles ont entraînés."

 

histoires d'un continent kaléidoscope

Méditerranée

Aurel

Futuropolis

 

Certains s'y baignent, d'autres s'y noient. Un espace qui a vu naître l'agriculture, les trois religions monothéistes, et des routes de migrations, les mêmes depuis la préhistoire.

Un voyage, en BD,  historique et culturel. Un kaléidoscope tant les vues changent avec les angles.

L'huile d'olive sert de fond commun à la cuisine méditerranéenne.

Fernand Braudel sert de base commune à tous les intellectuels ayant travaillé sur cette zone, y compris Patrick Boucheron, professeur au Collège de France et Jean Calvet,  linguiste enseignant à la Sorbonne.

 

"Au XIIe siècle, quand ils traduisaient le Coran c'est pas par simple curiosité intellectuelle, c'était pour mieux connaître ceux qu'ils allaient combattre ou pour leur piquer des idées particulièrement intéressantes. " (Patrick Boucheron)

"L'unité de la Méditerranée, c'est la fragmentation" ; "je crois à la créolisation, au métissage"  (Guillaume Calafat, maître de conférences à la Sorbonne, rencontré à Malte)

 

 

annecdotes historiques

Ces petits riens qui ont fait l'histoire

Pierre-Yves Danzé

éditions de l'Opportun (poche)

 

De Jules César à Charles De Gaulle des coïncidences, des chances ou des malchances qui n'ont pas "fait" l'histoire mais qui ont pu avoir une influence, bénéfique ou non.

Un exemple : l'embouteillage rue de la Ferronnerie qui permet à Ravaillac de poignarder Henri IV. Ce n'était pas la première tentative d'assassinat du bon roi. Cela a été la dernière, mais combien d'autres aurait suivi si celle-ci aurait échoué ?

Autre exemple la chute de la monarchie à cause du fiasco de la fuite de la famille royale, stoppée à Varennes. Pas la peine de réécrire l'histoire...

Il y en a quinze comme ça, généralement bien connues.

du Ve au VIIIe siècle

L'empire mérovingien

Bruno Dumézil

éditions Flammarion : Champs histoire

 

Il n'y a jamais eu d'"empire" mérovingien, jamais d'empereur , et c'est peut-être pour cela qu'ils ont régné pendant trois siècles sur des territoires plus grands que celui de la France, de l'Austrasie à la Neustrie, en passant par la Burgondie.

"un sceptre unique mais un peuple divers."

Au fil des successions, des accords ont été trouvés entre les "grands" des royaumes francs hérités de Clovis. L'appui de l'Eglise catholique a été la garantie de la continuité, jusqu'au jour où le Pape les a lâchés au profit de Charles Martel...

"c'était désormais la mission de salut universel, conféré par Dieu par l'entremise du vicaire de Saint Pierre, qui fondait la légitimité des princes."

"jusqu'au bout, la dynastie aura fait de la défense de l'Eglise sa raison d'être et sa force."

"après cent ans d'existence, la famille de Charles Martel avait fourni plus d'administrateurs et de comploteurs que de conquérants"

L'image des "rois fainéants" a été fabriqués par les "maires du palais" qui voulaient les remplacer, et le roi Dagobert n'a jamais mis sa culotte à l'envers.

 

"Les leudes empêchaient les rois de se faire la guerre. Les rois évitaient que les leudes ne s'entre-tuent."

"c'était la traditionnelle  cleptocratie franque qui venait s'exercer dans des espaces devenus prospères."