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10/10/2011

Gaspard Proust à la tronçonneuse

Gaspard Proust

 

Au théâtre du Rond point des Champs Elysées jusqu'au 23 octobre

Puis en tournée (A Béthune le 30 mars)

 

 

"Si l'on considère que la mondialisation est une guerre, et que le savoir est une arme, l'Occident n'est-il pas suicidaire en ouvrant des écoles en Afrique ?"

J'ai visité quelques écoles en Afrique, anciennes colonies françaises, britanniques ou portugaises, je peux rassurer Gaspard Proust : le suicide est extrêmement lent...

 

L'affiche du spectacle représente le comique une tronçonneuse à la main : tout est dit : il ne fait pas dans la finesse. Tellement gros que ses propos ne peuvent en aucun cas être pris au premier degré.

 

Il fait concurrence à Stéphane Guillon pour la méchanceté, y compris à propos des handicapés, et se proclame d'un cynisme nihiliste.

Intellectuel, il se moque de Télérama et des enseignants ("BAC + 5 pour se retrouver en CM2"...), mais "comme dit le sadique au masochiste : "si tu aimes ce que je te fais, où est mon plaisir ?".

Ses incursions vers la politique sont brèves. Son obsession du nazisme dérangeante.

 

Il termine son spectacle par un sketch non seulement misogyne (toujours dans la provocation et le second degré) mais, en plus,  qui "tue l'amour"  et qui nous laisse très tristes. Ce n'est pas Bigard, mais tout aussi éloigné du romantisme.

 

 

13:24 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre

17/04/2011

La nuit sera chaude

Au théâtre de la renaissance
Avec Josiane Balasko


Balasko en femme fatale, capable de séduire les hommes d'un seul regard et de les transformer en esclaves sexuels. Vous n'y auriez pas pensé ? Tel est le ressort comique de la pièce. Malheureusement quasiment le seul, et le public rit peu dans cette pièce de divertissement.
Balasko fait plus qu'éclipser ses partenaires :

12:04 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

23/01/2011

Henri IV

Henri IV

 

Avec Jean-François Balmer

 

Théâtre des Mathurins

 

 

Je redoutais la durée de cette pièce de théâtre,  de plus de 2 heures et demie. Je n'ai pas vu le temps passer !

Balmer est formidable en Henri IV, mais ses partenaires sont à la hauteur, les dialogues sont vifs et la pièce est tout simplement excellente.

 

Au mois de mai, il y a 400 ans, Henri IV est poignardé rue de la Ferronnerie.

La pièce commence, et se termine, par la mort du roi.

Très critiqué de son vivant, la mort lui donne une popularité qui ne se dément pas. "Son assassinat a magnifié l'homme".

 

Thème toujours d'actualité, et repris dans la pièce : la tolérance religieuse : que chacun puisse pratiquer sa religion, en conscience. La "paix de religion" qui comprend le fameux Edit de Nantes, accorde la liberté de conscience, l'égalité de droits et la liberté de culte, ce qui n'existait nulle part ailleurs à l'époque. L'Edit sera mis à mal par son fils et révoqué par son petit-fils.

 

Autre thème, toujours actuel : la guerre.

La pièce montre le roi hésitant. Il ne veut plus de la guerre. Sully avance la raison d'Etat : il faut maintenir un équilibre en Europe et donc ne pas laisser les puissances catholiques (les Habsbourg qui règnent sur l'Espagne et une partie du Saint Empire romain-germanique) mettre la main sur la Principauté de Clèves.

Epernon plaide pour une politique de mariages...qui sera appliqué plus tard avec le mariage du Dauphin et de l'Infante d'Espagne.

Le souverain s'est-il laissé convaincre à préparer la guerre dans l'espoir d'aller,  avec ses armées,  jusqu'à Bruxelles pour récupérer Charlotte de Montmorency, retenue prisonnière par l'Archiduc Albert de Habsbourg, pour le compte du mari de la donzelle, le Prince de Condé ?

 

A plus de cinquante ans, donc quasi vieillard à l'époque, le roi est amoureux fou d'une jeune beauté d'à peine plus de 15 ans.

Ce que l'on ne pardonne pas à Berlusconi, on le pardonne bien volontiers à Henri, dont Balmer montre bien le "démon de midi" qui se prolonge.

La jeune personne pourrait-elle être amoureuse s'il ne s'agissait du roi (ou du président du Conseil italien) ?

La question est posée.

Qu'importe puisque je suis le roi, répondent Henri et Silvio !

 

Cela provoque quelques scènes et disputes entre mari et femme.  Dans ces moments là, le roi devient souverain (l'épanouissement de l'absolutisme monarchique !) pour avoir le dernier mot, en menaçant son épouse de renvoi en Toscane...sans restituer la dot ! Elle insistant pour se faire couronner...

La reine lui rappelle cruellement les conspirations d'Henriette d'Entragues (favorite après la mort de Gabrielle d'Estrées, et avant Charlotte) qui, en plus, l'appelait "la grosse banquière".

 

Ravaillac est présenté dans la pièce pour ce qu'il était certainement : un esprit dérangé qui entendait des voix qui lui commandaient d'occire le roi,  afin de sauver la chrétienté. Quelques prêtes ne l'ont pas dissuadé...

 

C'est probablement parce que toutes ces histoires rejoignent l'Histoire que la pièce est si captivante.

08:37 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre

04/01/2011

Nono

Nono

De Sacha Guitry

Avec Julie Depardieu et Michel Fau

Mise en scène de Michel Fau

Théâtre de la Madeline

 

Joué pour la première fois en 1905, Nono se laisse regarder, plus d’un siècle plus tard. Les bourgeois oisifs parasites et les femmes entretenues existeraient-ils encore ? Les corps se séduisent, mais les âmes ne s’attachent pas… Sacha commençait seulement à se faire un prénom, mais son esprit caustique commence à poindre.

Le parti pris de Michel Fau de faire « sur jouer », de façon « théâtrale » surprend un peu. Est-ce ainsi que l’on jouait il y a un siècle, avant l’invention du cinéma dont les gros plans interdisent les abus de mimiques ?

La seule à paraître naturelle est Julie Depardieu, aussi bonne comédienne au théâtre qu’au cinéma (« Libre échange »)

 

08:07 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre

02/01/2011

Crise de foi

Crise de foi

Sophia Aram

Théâtre Trévise

 

Ce n’est pas à Dieu qu’elle en veut, puisqu’il lui a donné un clitoris, mais à tous ceux qui, en Son Nom,  ont multiplié les interdits, en particulier dans le domaine de la sexualité.

Elle égratigne au passage les créationnistes persuadés que Dieu a créé le monde, tel qu’il est,  en 7 jours, repos compris,  et toutes les métaphores qui se trouvent dans les textes sacrés.

Les trois religions révélées par le Livre sont traitées à égalité, chacune avec ses incohérences et ses hypocrisies.

C’est un spectacle d’humour intelligent.

Avec un peu de chance la jeune Sophia ne sera ni excommuniée, ni victime d’une « fatwa » !