21/03/2009
Bienvenue à Boboland
Bienvenue à Boboland
Dupuy et Berberian
Editions "fluide glacial"
"Bobo", signifie "bourgeois bohême". Des gens qui ont de l'argent mais préfère la "bohême" comme style de vie. Les auteurs en font un nouveau snobisme qui a quitté le ghetto de Neuilly, Passy pour le canal Saint Martin, a renoncé à la Rolex, probablement parce qu'il est impossible d'en trouver dans le commerce équitable, a abandonné le costume cravate parce que chez les créatifs ça ne se fait pas, piquenique bio et se fait bronzer, de préférence nu(e), sur sa terrasse, avant de regarder des émissions culturelles à la télévision, car l'espace disponible de leur cerveau n'est pas à vendre à Coca.
Des gens que je trouve plus sympathiques que les bourgeois traditionnels, mais dont on a le droit de se moquer, avec talent...
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10/01/2009
Pyongyang
Pyongyang
Guy Delisle
Editions "L'association"
Guy Delisle est dessinateur. Il travaille pour un studio d'animation. C'est un phénomène peu connu mais, pour de raisons économiques, beaucoup de dessins animés sont sous-traités en Corée du Nord.
Guy Delisle nous raconte, en dessins, son expérience à Pyongyang ("ville fantôme dans un pays ermite").
J'y suis resté moins longtemps que lui, mais sa réalité correspond bien à ce que j'y ai vu : la paranoïa du régime, qui implique la confiscation des téléphones portables et l'interdiction de faire plus de 10 mètres sans surveillance ; seul pays au monde à ne pas être relié à internet ; la chaine de télévision unique, diffusant sans cesse des films héroïques ; les radios bloquées sur la station officielle, seule autorisée ; Kim Jong-il et son père Kim Il-sung partout ; l'hôtel et les restaurants réservés aux étrangers déserts et peu éclairés ; la petite communauté d'expatriés qui attend les petites vacances à Pékin pour décompresser ; les constructions démentes et inutiles, alors que la population manque de tout.
Avec cette question qu'il est impossible de ne pas se poser, à propos de nos accompagnateurs : "est-ce qu'ils croient à toutes ces conneries ?"
"Plus le mensonge est énorme, plus le régime montre l'étendue de son pouvoir".
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02/12/2008
Carla et Carlito
Carla et Carlito
Ou la vie de château
Enquête : Philippe Cohen, Scénario : Richard Malka, Dessin : Riss, Couleur : Isabelle Lebeau
Editions Fayard,
Collection 12bis
Quelque part en France, en 2011, à l'Institut "Jean-Marie Bigard", un groupe de thérapie rassemble quelques un(e)s des déçu(e)s de Sarkozy.
Il y a là Cécilia, Arnaud Lagadère, délaissé au profit de Boloré, François Fillon, Bernard Kouchner, G.M. Bénamou, David Martinon, Jean-Marie Cavada...
Et pendant ce temps là, toujours en 2001, rue de Solferino, dans ce qui fut les locaux du PS, se retrouve l'O.C.O. (Opération Contre Ouverture) organisation à laquelle veulent adhérer Debré, Copé et Devedjian, rejoints par Rachida.
Tout cela sert de fil conducteur à un récapitulatif, peu tendre, de la première année de présidence.
Les "planches" qui mettent côte à côte les déclarations d'une part du candidat, d'autre part du Président sont particulièrement révélatrices.
Aucun "scoop" dans cette enquête, juste un rappel des faits à partir de coupures de presse judicieusement sélectionnées.
Un scénario original pour servir de fil conducteur sans lasser.
Des dessins, plus ou moins ressemblants, pour une galerie, assez vaste, de portraits, français et étrangers.
Des couleurs qui accrochent l'œil sans être agressives.
Et pour terminer cette angoissante question : va-t-il se représenter ?
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04/10/2008
Le petit prince mis en images
Le petit prince
Mise en images du texte d'Antoine de Saint-Exupéry par
Joan Sfar
Editions Gallimard, collection "Fétiche"
Cet album est une réussite totale, y compris la mise en couleurs.
Saint-Exupéry n'ayant pas écrit son texte en collaboration avec Joan Sfar. Il faut donc croire que le dessinateur, connu pour "le chat du rabbin", s'est complètement immergé et imprégné dans l'œuvre de l'écrivain.
La poésie du dessin fait mieux que s'additionner à la poésie du texte : elle la multiplie.
"Les grandes personnes sont bien étranges", elles "s'occupent de choses sérieuses", mais "ce n'est pas de leur faute" et elles liront avec enchantement cette version du "Petit prince", pour se souvenir qu'"on ne voit bien qu'avec le cœur", qu'"on ne connait que les choses que l'on apprivoise", que "tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé" mais "on risque de pleurer un peu si on s'est laissé apprivoiser".
"Il y avait sur la terre un petit prince à consoler" et "aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d'importance".
Mon souhait est que mes petits enfants, après mes enfants, éprouvent la même émotion.
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27/09/2008
Binet : les Bidochon internautes
Les Bidochon internautes
Christian Binet
Editions "Fluide glacial"
La dernière fois que j'ai croisé Christian Binet, c'était il y a bientôt quarante ans, dans la salle des mariages de la petite ville où nous vivions et où nous nous sommes mariés, non pas ensemble, cela ne se faisait pas à l'époque, mais l'un après l'autre. Autant que je m'en souvienne, sa femme ne ressemblait pas du tout à Raymonde Bidochon.
Je connaissais Christian par son frère, qui était mon voisin de classe au lycée, et avec qui je jouais au foot pendant les récréations. Il est décédé prématurément, dans un accident de voiture, en rentrant de vacances, du côté de Pussay, et je m'en souviens encore...
Christian Binet en est à son dix neuvième épisode des aventures des Bidochon, et dans ses premiers albums il était facile, pour les Etampois, de reconnaître "l'habitation à loyer modéré" où il vivait (les HLM n'étaient pas encore devenus des ghettos), tout comme il était possible de situer très précisément où Binet avait trouvé l'inspiration pour imaginer le rêve pavillonnaire de ses "héros".
Nous avons tous, en nous, quelque chose de Bidochon !
Comme Binet a de la tendresse pour ses personnages, nous nous amusons de leurs maladresses, qui sont parfois les nôtres, exagérées, caricaturées, bien sûr !
C'est pourquoi il est impossible de ne pas sourire, et même rire, aux mésaventures des Bidochon internautes.
Nos enfants sont nés avec l'informatique, qui fait partie de la vie quotidienne de nos petits enfants, mais notre génération a été obligée de s'y mettre, plus ou moins facilement.
Qui n'a pas été confronté avec une "ligne d'assistance téléphonique", avec l'envie de demander, s'il y avait eu quelqu'un en ligne : "pour : j'en ai marre d'être pris pour un con, je tape quelle touche ?". Si la "hot line" nous donne des vapeurs, ce n'est malheureusement pas parce que Line est "chaude" !
Quand "on" me demande, après moult tentatives, et quelque temps d'attente :"Pouvez vous tapez sur F5 ?", je pense à Francis Blanche interrogeant Pierre Dac, et je réponds : "Oui, je peux le faire !".
Comme Raymonde, j'en suis encore à préférer coller un "post-it" sur le frigidaire plutôt que dans le coin de mon écran d'ordinateur.
Contrairement à Robert, je ne regarde plus mes spams, découragé que je suis de me voir sans cesse proposer d'élargir mon pénis ou d'améliorer mes performances sexuelles, grâce à du viagra de contrebande (si je puis dire).
Mais comme Robert, il m'est arrivé de ne plus avoir le temps de faire autre chose parce que je passais trop de temps devant l'ordinateur.
Comme Robert, il m'est arrivé de tomber, par hasard, sur des sites pornographiques...dont je regrette d'avoir complètement oublié l'adresse...
Mais contrairement à Raymonde je n'ai jamais acheté de livre sur internet, non par peur de me faire escroquer, comme Robert, mais parce qu'avant d'acheter un livre j'aime bien le manipuler et regarder la "quatrième de couverture".
C'est ce que j'ai fait avec le dernier Binet.
Prochain album : le blog des Bidochon ?
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