18/10/2009
Madame désire ?
Madame désire ?
Grégory Mardon
Editions "Fluide glamour"
Les célèbres éditions "Fluide glacial" ont lancé une collection spécialisée "glamour".
Honnêtement cet album est plus proche du "hard" que du "glamour". Même si les pages les plus "crues" sont fermées et doivent être ouvertes au coupe papier, comme les livres d'autrefois, cet album n'est pas à laisser entre toutes les mains.
Deux jeunes gens à bicyclette, profitant des premiers congés payés, arrachés par le Front populaire, se retrouvent dans un château perdu dans la forêt, où une méprise leur permet de se faire passer pour les domestiques attendus.
Le maître de maison est absent. Aucun des fantasmes sur les relations possibles entre la marquise et ses domestiques ne sont oubliés, mais depuis "L'amant de Lady Chaterlay"...
Supposé être "de gauche" puisque le marquis y est caricatural et que quelques phrases du dialogue rappellent la condition prolétaire, le scénario est surtout prétexte à scènes de "galanterie".
Album en "noir et blanc", dans tous les sens du terme !
09:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : litérature, bd
28/06/2009
l'épervier
L’épervier
Patrice Pellerin
Edition Dupuis, collection Quadrants
Le Chevalier Yann de Kermeur va-t-il pouvoir éviter à la France du « bien aimé » Louis XV de perdre le Canada ? Nous savons bien que nous, mais cela n’empêche pas de retrouver avec plaisir les aventures d’un héros chevaleresque, dont les historiens, en particulier les historiens de la marine, garantissent la qualité dans la reconstitution du contexte historique et des détails maritime.
Le premier cycle, de huit premiers tomes, a été réédité et compilé. Les aventures se déroulaient en Bretagne, sur mer et en Guyane, au rythme d’une enquête policière.
Les femmes y étaient belles, intelligentes et courageuses.
Avec « La Mission » », le second cycle commence au Canada, nous amène à Versailles, et ne devrait pas tarder à nous ramener au Canada, plus tourné vers l’espionnage.
On retrouve, dans ce début de deuxième cycle, les qualités du premier : scénario soigné, avec des aventures, des rebondissements, de l’Amour, des trahisons, des dessins réalistes « à l’ancienne », des couleurs qui en font autant d’œuvres d’art.
A suivre…
10:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd
24/05/2009
A la recherche du temps perdu
A la recherche du temps perdu
Adaptation du texte de Marcel Proust et dessins de Stéphane Heuet
Cinq volumes parus : « Combray », « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » (2) et « Un amour de Swann » (2)
Editions Delcourt
« Longtemps je me suis levé de bonne heure » : tout le monde connait cette entrée en matière. Marcel Proust avait raison de le signaler : dans le monde qu’il décrit, il est évident que ce n’était pas l’habitude.
« Combray » : les souvenirs d’enfance, déclenchés par la fameuse madeleine, l’attente du baiser de maman le soir avant de dormir, une grand-mère qui s’inquiète pour l’avenir de son petit-fils.
« A l’ombre des jeunes filles en fleurs » : les émois des amours adolescentes, le fantasme du premier baiser. « Ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur ». « On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi même ».
« Un amour de Swann » : la vie oisive faite de dîners et de réceptions, l’amour de soi plus que de l’autre, la jalousie. « Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres ». « Les bourgeois d’alors se faisaient de la société une idée un peu hindoue, en la considérant de castes fermées où chacun, dès sa naissance, se trouvait placé dans le rang qu’occupaient leurs parents, et d’où rien ne pouvait vous tirer ». « L’acte de la possession physique, où d’ailleurs l’on ne possède rien ». « L’habitude qu’elle avait des hommes lui permettait de conclure que du moment qu’ils étaient amoureux, il était inutile de leur obéir, qu’ils ne le seraient que plus après ».
Mais aussi « le genre déplorable des jeunes gens négligés, dans les idées de l’époque actuelle », l’homosexualité, féminine et masculine (« avoir eu un moment l’illusion de s’être évadés de leur âme scrupuleuse et tendre, dans le monde inhumain du plaisir »), et l’anti sémitisme, en particulier celui d’Albertine qu’il tente pourtant d’embrasser : Proust se vantait d’avoir été le premier « Dreyfusard ».
Ces albums me ramènent imparablement en classe de terminale. « Comme un aviateur, décollant brusquement, je m’élevais lentement vers les hauteurs silencieuses du souvenir ». Je m’étais porté volontaire, je ne sais comment, pour faire un exposé sur « la recherche du temps perdu », mais j’ai occupé mon temps à tant d’autres choses, qu’après avoir fait repousser à plusieurs reprises la date fatidique, sans en avoir lu la première ligne, même en me levant de bonne heure, je crus, à tort, m’en sortir par des généralités sorties de résumés. La prof de française ne fut pas dupe, la note et le commentaire sur le bulletin trimestriel furent à la hauteur de la tricherie manquée.
Le texte et les dessins s’équilibrent parfaitement et les couleurs ajoutent encore à cette harmonie.
J’attends donc la parution des tomes suivants.
En attendant je suis le conseil de monsieur Legrandin, je m’efforce de garder toujours un morceau de ciel au-dessus de ma vie, en sachant que « On ne connaît pas son bonheur. On est jamais aussi malheureux qu’on croit »…
13:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd
21/03/2009
Bienvenue à Boboland
Bienvenue à Boboland
Dupuy et Berberian
Editions "fluide glacial"
"Bobo", signifie "bourgeois bohême". Des gens qui ont de l'argent mais préfère la "bohême" comme style de vie. Les auteurs en font un nouveau snobisme qui a quitté le ghetto de Neuilly, Passy pour le canal Saint Martin, a renoncé à la Rolex, probablement parce qu'il est impossible d'en trouver dans le commerce équitable, a abandonné le costume cravate parce que chez les créatifs ça ne se fait pas, piquenique bio et se fait bronzer, de préférence nu(e), sur sa terrasse, avant de regarder des émissions culturelles à la télévision, car l'espace disponible de leur cerveau n'est pas à vendre à Coca.
Des gens que je trouve plus sympathiques que les bourgeois traditionnels, mais dont on a le droit de se moquer, avec talent...
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd
10/01/2009
Pyongyang
Pyongyang
Guy Delisle
Editions "L'association"
Guy Delisle est dessinateur. Il travaille pour un studio d'animation. C'est un phénomène peu connu mais, pour de raisons économiques, beaucoup de dessins animés sont sous-traités en Corée du Nord.
Guy Delisle nous raconte, en dessins, son expérience à Pyongyang ("ville fantôme dans un pays ermite").
J'y suis resté moins longtemps que lui, mais sa réalité correspond bien à ce que j'y ai vu : la paranoïa du régime, qui implique la confiscation des téléphones portables et l'interdiction de faire plus de 10 mètres sans surveillance ; seul pays au monde à ne pas être relié à internet ; la chaine de télévision unique, diffusant sans cesse des films héroïques ; les radios bloquées sur la station officielle, seule autorisée ; Kim Jong-il et son père Kim Il-sung partout ; l'hôtel et les restaurants réservés aux étrangers déserts et peu éclairés ; la petite communauté d'expatriés qui attend les petites vacances à Pékin pour décompresser ; les constructions démentes et inutiles, alors que la population manque de tout.
Avec cette question qu'il est impossible de ne pas se poser, à propos de nos accompagnateurs : "est-ce qu'ils croient à toutes ces conneries ?"
"Plus le mensonge est énorme, plus le régime montre l'étendue de son pouvoir".
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, corée(s)