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06/06/2021

Trois affaires de la IVe République

Mitterrand et ses ombres

Patrick Rotman (scénario)

Jeanne Puchol (dessin)

éditions Delcourt

 

Sous la IVe République, François Mitterrand est un homme important : ministre de l'intérieur puis de la Justice. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait quelques ennemis prêts à toutes les machinations. Patrick Rotman évoque trois affaires :

- l'affaire des fuites du conseil de défense, alors que la guerre d'Indochine se termine par l'échec de l'armée française. La droite, bien aidée par des journaux comme Le Figaro,  cherche à accréditer l'idée que le traitre est François Mitterrand. Même après la fin de l'enquête qui l'innocente complètement !

"Le bilan de Bien Dien Phu est terrible :1500 tués, 3.000 blessés, 10.000 prisonniers dont 250 officiers. On aurait pu éviter ce drame. S'être installés dans une cuvette sans tenir les hauteurs, c'est une erreur impardonnable."

Mitterrand qui avait beaucoup fait pour que Mendès-France devienne Président du Conseil n'oubliera jamais que celui-ci ne l'a pas prévenu qu'il était soupçonné d'être le traitre.

- l'affaire du "bazooka", tiré contre le bureau du général Salan à Alger, jugé trop tiède par les partisans de l'Algérie française. L'attentat coûta la vie au Commandant Rodier, principal collaborateur de Salan. Michel Debré, alors sénateur, est très impliqué dans le complot. Mitterrand, Garde des sceaux, fait en sorte que Debré ne soit pas inquiété. Il deviendra Premier ministre du Général.

- l'affaire du faux attentat dans le jardin de l'Observatoire qui reste la plus connue. C'était en plein pendant la guerre d'Algérie. Un attentat contre Mitterrand était crédible. Il a eu tord d'y croire. Il a été accusé de l'avoir inventé et organisé. Là encore la main de Debré...

 

08:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique, histoire, mitterrand

04/06/2021

une enquête pendant la Commune de Paris

Rouges estampes

Jean-Louis Robert, professeur d'histoire à la Sorbonne

Carole Trébor, Docteur en histoire, scénariste

Nicola Gobbi, dessinateur

éditions Steinkis

 

Paris, 1871. Après des mois de siège, et donc de sacrifices énormes, les Parisiens n'acceptent pas l'armistice signé entre le gouvernement "capitulard" et les Prussiens. Ils n'acceptent surtout pas que des troupes françaises viennent confisquer les canons qu'ils ont payé par souscription, et qui se trouvent sur la butte Montmartre, prêts à défendre Paris.

C'est dans ce contexte que sont découverts d'atroces meurtres de jeunes femmes. Raoul, artiste graveur, est nommé commissaire du XIVe arrondissement, et chargé de l'enquête. Comment se polariser sur quelques assassinats, certes atroces, alors que la "semaine sanglante" va faire presque 20.000 morts ?

L'enquête va surtout permettre aux lecteurs de voir Paris, et sa vie politique dans un moment important de notre histoire.

La présence d'idéogrammes japonais sur les corps martyrisés justifie le titre.

Entre autres décisions, la Commune décrète la séparation de l'Eglise et de l'Etat, plus de trente ans avant la IIIe République.

 

"La République pleurant avec ceux qui pleurent...c'est beau ! Il n'y a pas de drapeaux pour les veuves ! La République a du pain pour toutes les misères et des baisers pour tous les orphelins !"

"La révolution, de républicaine et patriote, devint sociale, voire socialiste."

 

 

07:58 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

20/05/2021

Le plus beau métier du monde...ou presque

Ma vie d'instit'2

Emy Bill

City éditions

 

Emy Bill raconte sa vie de Professeur des écoles, et ce n'est pas triste. D'abord suppléante, sans aucune formation,  puis, après concours,  titulaire dans une classe à niveaux multiples, ce qui demande une solide préparation et la capacité à se démultiplier, capable de changer de casquette très rapidement.

Les relations avec ses directrices, avec les collègues , avec les femmes qui aident les enseignantes, et avec les élèves.

Puis, la Covid !

C'est drôle, et pas seulement quand elle rapporte quelques "perles" de ses élèves.

 

"Il va sans dire que nous n'entendons pas demander à un enseignant qui aujourd'hui ne travaille pas, compte rendu de la fermeture des écoles, de traverser la France entière, pour aller récolter des fraises gariguettes" (Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement)

 

14:37 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, instit

02/05/2021

Espionnes

Les espionnes racontent

Texte : Chloé Aeberhardt

Dessin : Aurélie Pollet

arte éditions

 

J'ai déjà parlé dans ce blog du livre de Chloé Aeberhardt, journaliste au Monde. Elle a fait parler six femmes plongées dans un monde très masculin, celui de l'espionnage. Rien à voir avec Mata Hari. Dans les grandes agences de renseignements "les professionnels de terrain sont minoritaires par rapport aux analystes." Et les femmes sont au moins aussi capables que les hommes de faire des analyses !

"Jusque là, à la DST, les femmes ne faisaient guère plus que le café, taper à la machine et assister les nouveaux arrivants dans leur recherche de logement." Geneviève est la première femme à ouvrir la voie de l'analyse, et du terrain aux femmes.

"Martha devint officier traitant, ces espions chargés de recruter et de manipuler des sources en jouant sur les quatre mobiles du MICE : Money, Ideology, Chantage, Ego. Sa plus belle prise sera la maîtresse de Noriega, dictateur du Panama et trafiquant de drogue. En manipulant la maîtresse, elle permettra l'arrestation de Noriega.

"Jonna est la plus hollywoodienne des espionnes, comparable à Q, l'as des gadgets dans les films de James Bond." Elle deviendra chef du "Disguise Department", chargé de rendre méconnaissables les agents de terrain. Sa plus belle opération sera l'exfiltration du général Leonov, cadre du KGB,  et son épouse.

Gabriele est une Allemande de l'Ouest, agent double travaillant pour la STASI est-allemande. Au moment de la chute du Mur, elle est dénoncée par un ancien collègue. Elle est condamnée à six ans de prison.

Ludmila travaille pour le KGB en Argentine, avec son mari, sous de fausses identités. Serrés de près par le FBI, ils trouvent refuge à l'ambassade russe. Quinze ans plus tard ils découvrent qu'ils ont été trahis par un ancien colonel du KGB passé à l'Ouest.

Yola est une ancienne du Mossad, le service de renseignements israélien, considéré comme le meilleur du monde. "Le service dispose même d'une unité d'assassinat officielle." Sous couvert d'un hôtel au bord de la mer au Soudan, Yola organise le départ pour Israël des "Falashas", ces Juifs éthiopiens.

Que d'aventures vécues par ces femmes courageuses !

 

 

08:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, espionnage

24/04/2021

Mondialisation : vers la saison 3

La folle histoire de la mondialisation

Dessin : Enzo (journaliste à Alternatives économiques)

Scénario : Isabelle Bensidoun et Sébastien Jean (chercheurs en économie)

Couleur : Sandrine Bonini et Elise Follin

éditions Les Arènes

 

Nous sommes devenus très dépendants les uns des autres. Le "made in France" est généralement un assemblage de composants venant de plusieurs pays. "Notre" industrie automobile peut être bloquée par le manque de semi-conducteurs. La marinière d'Arnaud Montebourg n'est française qu'à 40%.

"C'est le principe de la spécialisation selon les avantages comparatifs."

"Ils conçoivent leurs produits, déterminent leurs spécification...mais les font entièrement fabriquer par des sous-traitants !"

"En dépit de la réduction spectaculaire qu'elle a permise, la mondialisation est sur la sellette. Destructions d'emplois, excès de la finance, pollution." "Entre 1990 et 2015 le taux d'extrême pauvreté est passé de 36% à 10%"." Il n'existe pas de pays riches fermés, aujourd'hui." "La part des importations dans la consommation hexagonale a triplée entre 1994 et 2014."

"Les travailleurs les moins qualifiés sont ceux qui souffrent le plus parce que l'économie est de plus  plus centrée sur la haute technologie et a de moins en moins besoin de leurs services."

"Ce sont les prix qui structurent les flux de commerciaux, pas les degrés de pollution." "La croissance des échanges mondiaux suit à peu près celles des revenus mesurés par le PIB."

"Là dessus, la pandémie de Covid 19 a pointé nos vulnérabilités, avec des ruptures d'approvisionnement de produits essentiels comme les médicaments, les masques ou les respirateurs."

"La mondialisation produit le pire comme le meilleur." "Il faut promouvoir un modèle qui repose davantage sur la rémunération du travail et moins sur les profits et l'endettement.""Un modèle qui ne serait pas fixé sur les intérêts des actionnaires mais rééquilibré en faveur des salariés."

"Puisqu'on vit avec la mondialisation, mieux vaut la comprendre avant d'en débattre."

 

17:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, mondialisation