29/03/2022
ça en fait des kilomètres
Douze voyages présidentiels
suivis et racontés par Mathieu Sapin
avec les éclairages d'Elizabeth Pineau et Clara Wright, journalistes
éditions Zadig
Mathieu Sapin nous a raconté la "Campagne présidentielle" de François Hollande, puis la découverte des coulisses de l'Elysée dans "Le château". Il a suivi également Gérard Depardieu.
Il raconte les douze voyages présidentiels qu'il a suivi, "trois mois derrière Macron en France", "ça en fait des kilomètres, mais c'est rien en comparaison de tous les voyages officiels que je n'ai pas suivis !"
Des voyages certes, mais dans un contexte sanitaire particulier, Covid oblige.
Des voyages pour faire des annonces comme 1,8 milliard d'euros sur cinq ans pour les technologies quantiques, ou deux repas par jour à un euro pour tous les étudiants, dans les restaurants universitaires.
Des voyages dans la proche banlieue ou à l'autre bout du monde.
"Les présidents vivent dans la bulle de l'Elysée, c'est un lieu ouaté, qui isole, tous ont peur de perdre le contact avec le terrain, donc ils font des déplacements. Mais c'est une quête impossible." (débrief par un journaliste accrédité à l'Elysée)
"j'ai été frappé de voir à quel point tout était verrouillé'" Mathieu Sapin
08:16 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique
23/03/2022
Ginette à la retraite
Ginette
Florence Cestac
éditions "Le monte-en-l'air
Florence Cestac poursuit sa description humoristique de la sexualité avec les souvenirs d'une professionnelle de l'amour tarifé.
D'abord les différentes sortes de souteneurs :le beau, le baroudeur, le dégueulasse, le sadique, et le flic, son protecteur pour la vie.
Puis vient la galerie de portraits de clients, y compris les tordus, les pervers, les compliqués, les sournois, ceux qui vont trop vite et ceux qui n'en finissent pas, les bavards etc.
A la retraite elle a gardé quatre clients habitués.Mais la nuit c'est du président qu'elle rêve...
Un petit livre caricatural, plein d'humour, incontestablement amusant !
14:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
09/02/2022
Histoire de la gauche en BD
A bâbord, toute !
Jean-Yves Le Naour (historien)
Marko (Marc Armspach) dessinateur
éditions Dunod
"Au commencement Dieu était de droite mais Jésus son fils était de gauche", "comme tous les révolutionnaires il a mal fini".
"En 1516, Thomas More est le premier à décrire une société idéale. On appellera ça l'utopie".
"Pour faciliter le comptage des voix, le président a une idée...révolutionnaire ! : les adversaires du veto à gauche, les partisans du veto à droite, et c'est ainsi que la droite et la gauche apparaissent physiquement dans notre histoire."
"Le 17 juillet 1791, la troupe, sur ordre de l'Assemblée, tire sur les manifestants. Ils ont arboré le drapeau rouge de la loi martiale ; de ce jour, le drapeau rouge, couleur du sang des républicains, est devenu celui du peuple révolutionnaire."
"1831 à Lyon, la révolte des canuts constitue la première insurrection sociale de l'ère industrielle"
"Le pape Grégoire XVI en 1932 est le premier à proposer la séparation de l'Eglise et de l'Etat."
"En 1834, Félicité de La Mennais propose que l'Eglise s'appuie sur les évangiles pour embrasser la cause des victimes de l'oppression sociale"
"En 1892, Léon XIII appelle les catholiques à se rallier à la République"
"Toute la première Internationale allait être paralysée par le duel entre Marx et Bakounine"
Demain, des républiques soeurs formeront les Etats-Unis d'Europe" (Jules Guesde)
"Blum appelle à défendre la République contre le fascisme, comme si la République ce n'était pas déjà le fascisme" (Paul Vaillant-Couturier, PCF)
"élections de 1951 : la SFIO tombe à 14%" ; "la SFIO dépérit, désertée par le vote ouvrier et peinant à collecter celui des employés"
"Tentant de reprendre les classes populaires au FN, Jean-Luc Mélanchon remplace le clivage gauche/droite par le clivage peuple/élite."
08:47 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
21/01/2022
Kerr en BD
L'été de cristal
La trilogie berlinoise
d'après l'oeuvre de Philip Kerr
adaptation : Pierre Boisserie
dessin : François Warzala
couleur : Marie Galopin
éditions Les Arènes
Berlin, 1936. Hitler est au pouvoir. Les SA font régner la terreur. Les JO se préparent. Bernie Gunther, ancien flic de la police criminelle, reconverti dans le privé, s'est spécialisé dans la recherche de personnes disparues, très nombreuses à cette époque.Au delà de l'enquête, le tableau terrifiant du quotidien des Berlinois sous le régime nazi.
Le narrateur est Bernie, sardonique et provocateur. Il est même difficile de croire qu'il était possible de s'exprimer comme il le fait...
Le problème des adaptations, en BD comme au cinéma, est que, comme lecteur, nous nous sommes forgés une idée des personnages, et qu'il nous faut confronter cette idée avec l'incarnation qui en est faite.
Le graphisme et le découpage des cases sont d'un classicisme absolu.
"être cynique c'est , pour un détective, l'équivalent de la main verte pour un jardinier" (Philip Kerr)
16:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
06/01/2022
Chacun de nous est concerné
Elise et les nouveaux partisans
Dominique Grange et Tardi
éditions Delcourt
Inutile de présenter le dessinateur Tardi, dessinateur de BD capable de raconter, avec grand talent, aussi bien Nestor Burma que la vie de son père au stalag. Il a également mis en images "Mort à crédit" et "Voyage au bout de la nuit" de Céline.
Pour les gens de ma génération qui ont eu autour de 20 ans en mai 68, Dominique Grange est La chanteuse engagée qui parle des luttes d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs, en particulier du Chili après le Coup d'Etat de Pinochet. J'ai pensé à elle en me promenant à Valparaiso et dans la maison de Pablo Néruda.
Ce livre n'est pas leur première collaboration. Il n'y a pas de surprise : c'est excellent, sensible et prenant. Elise n'est pas Dominique, mais la vie de luttes de Dominique inspire beaucoup l'Elise de ce roman graphique.
Comme Elise, j'ai été étudiant à la fac de Vincennes juste après mai 68. Je me souviens bien du fourmillement de gauchistes. En particulier de la "Gauche Prolétarienne". Mais contrairement à Elise, la majorité des étudiants étaient là, comme moi, non pas pour faire la révolution dans d'interminables réunions mais avaient choisi Vincennes parce qu'ils travaillaient et que cette université proposait des horaires de cours le soir et le samedi. Nous étions pressés de décrocher notre licence pour avoir de meilleures perspectives d'emploi. Et beaucoup d'enseignants étaient loin d'être réactionnaires !
Elise a découvert sur le tard que Mao était un dictateur et sa "Révolution culturelle" une machine à broyer les humains.
Que sont devenus les responsables de la "Gauche Prolétarienne" ? Ils venaient de la bourgeoisie et y sont retourné. Certains se sont implantés en usine, comme des prêtres ouvriers. D'où ils venaient ils n'avaient aucune idée des conditions de vie de la classe ouvrière. Je n'avais aucune envie d'aller travailler chez renault, comme mon père et ma tante !
Comme le raconte le roman graphique, l'aventure s'est terminée pour certains par la drogue et/ou la suicide.
"Nos motivations étaient légitimes" écrit justement Dominique. Elle omet de signaler que les élections de juin 68 n'ont pas démontrer que "le peuple" était de notre côté, malheureusement...
16:23 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, roman graphique