11/11/2011
intouchables, sauf par les critiques "cinéma"
Les intouchables
D'Eric Toledano et Olivier Nakache
Avec François Cluzet, Omar Sy,
Anne Le Ny et Audrey Fleurot
Deux mondes se rencontrent : l'un est tétraplégique et riche, l'autre sort de prison et vient de se faire virer, par sa mère adoptive, de l'appartement surpeuplé de banlieue où il tentait de s'incruster, mais il ne manque pas d'allant ni de culot.
Cette rencontre de deux mondes étrangers provoque un choc qui se concrétise par des scènes transgressives et des dialogues impertinents, les deux protagonistes ne manquant pas de répartie(s).
La fusion s'opère parce qu'il n'y a ni apitoiement, ni compassion, mais seulement des relations humaines décomplexées.
Le résultat est hilarant, d'une drôlerie de bon aloi.
Les deux acteurs piliers du film sont brillantissimes, et les seconds rôles sont également remarquables.
Un tel rapprochement entre un riche et son employé n'a pas été du goût du critique de l'Humanité. Ce n'est pas un film intellectuel : Télérama est très critique. Moi, j'ai "kiffé".
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma
04/11/2011
Les ides de Mars
Les marches du pouvoir
De et avec George Clooney
Avec Ryan Gosling, Philip Seymour Hoffman, Evan Rachel Wood
Titre original : “les ides de Mars”. Pour celles et ceux qui auraient oublié :
1) les « ides », ce sont les périodes de pleine lune ;
2) c’est au cours des ides de Mars (44 avant JC) que César a été assassiné, à la suite d’un complot.
César, il ne l’est pas encore, ce gouverneur candidat à la primaire démocrate, incarné par Clooney (who else ?). Il s’est fixé des limites morales à ne pas dépasser pour devenir Président, mais pour gagner, face aux réalités, les limites sont toujours reculées. La politique serait donc faite d’arrangements, de compromis qui frisent la compromission, mais aussi de manipulations tordues.
Nous vivons de l’intérieur une campagne électorale, assez crédible, soutenue par des jeunes plein d’enthousiasme, d’idéal, et d’ambition, au risque des désillusions.
Les acteurs sont excellents, le rythme est nerveux, les dialogues sont vifs. Au total un film intelligent sur la nature humaine dont la quête du pouvoir, politique ou autre, n’est qu’un des aspects.
08:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique
28/10/2011
Bravo l'artiste
The Artist
De Michel Hazanavicius
Avec Jean Dujardin (prix d'interprétation masculine à Cannes) et
Bérénice Béjo
Prix du public au Festival de San Sébastian
Michel Hazanavicius s'est fait connaître avec ses pastiches d'OSS 117, avec le même Jean Dujardin en vedette.
Il reste dans le même registre, cette fois avec le cinéma en noir et blanc, du temps du muet.
Le moins que l'on puisse dire est que la démarche est originale, au temps de l'émergence de la 3D !
Le résultat, pétillant comme Dujardin, est réussi, même si l'intrigue est secondaire : les destins croisés d'une vedette du muet qui, dans son déclin, voit une figurante devenir une Star du parlant.
Les cinéphiles y retrouveront de nombreuses références / hommages aux films et aux actrices et acteurs du noir et blanc, en particulier Douglas Fairbanks, inoubliable Zorro.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
21/10/2011
souvenirs de la maison close
L'Appolonide
Souvenirs de la maison close
De Bertrand Bonello
Avec Noémie Lvosky, Céline Sallette
Et des apparitions de Xavier Beauvois
Ce n'est pas la première fois que je vais voir un film en faisant confiance aux critiques professionnels : 5 étoiles pour le Nouvel Observateur, Télérama, Libération ("Un chef d'œuvre"), Le Monde ("Confine au sublime"). J'ai même lu que Bonello était à classer dans la même catégorie que Visconti et Renoir...
Après ce film de plus de deux heures je cherche encore le sens caché (philosophique ?) de ce film esthétisant.
Certes, les actrices sont excellentes. Leurs corps, nus ou artistiquement dévêtus, agréables à regarder, mais j'ai souffert du huis-clos de cette maison vraiment close sur l'extérieur d'où ne viennent que les clients, peu sympathiques.
Je n'ai éprouvé aucune empathie, ni pour ces femmes qui vivent essentiellement entre elles, ni, encore moins, pour leurs clients.
J'en suis ressorti tout autant imperméable aux mécanismes de la prostitution.
Faut-il, comme dans les pays scandinaves, pénaliser les clients ?
Le parallèle fait, à la fin du film, entre cette maison close, luxueuse, de la fin du XIXe, et la prostitution d'aujourd'hui, sur les boulevards parisiens, me semble tout à fait déplacé.
Je ne connais pas la sociologie de la prostitution, mais les "call girls" sont probablement les "héritières" de ces maisons pour riches bourgeois, comme les "tapineuses" ont succédé aux malheureuses des "maisons d'abatage".
08:36 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
20/10/2011
oecuménisme drôle et tendre
Et maintenant on va où ?
De et avec Nadine Labaki
Prix du meilleur film européen au Festival de San Sébastian
Prix œcuménique Cannes 2011
Nadine Labaki avait fait parler d'elle avec son premier film "Caramel", qui montrait des femmes dans leur vie quotidienne à Beyrouth, dans une sorte de "Vénus Beauté" à la libanaise. J'en avais parlé sur ce blog.
Ce second film mérite amplement son prix d'œcuménisme, car c'est bien de cela qu'il s'agit.
Dans un petit village libanais, chrétiens et musulmans coexistent. Le curé et l'imam déploient tous leurs efforts pour que les choses se passent le mieux possible. Mais les affrontements extérieurs ne restent pas sans répercussions, que les femmes font tout pour éviter.
Un film sérieux et politique mais traité avec drôlerie et tendresse, avec des personnages, surtout féminins, attachants.
La fin explique le titre et montre bien les impasses de l'intolérance au sein d'un peuple semblable, que seuls les hasards de l'Histoire et des conversions religieuses ont divisé artificiellement.
10:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma