13/03/2015
Clint Eastwood fait mouche
American Sniper
De Clint Eastwood
Avec Bradley Cooper, Sienna Miller
D'abord un film de guerre, comme Eastwood en a déjà faits. Loin de son dernier film, le "musical" Jersey Boys.
L'histoire vraie d'un tireur d'élite (sniper) de l'armée américaine, appartenant à une unité d'élite envoyée en Irak.
Il est chargé de protéger les "marines", il le fait, parfois avec un peu d'état d'âme quand il s'agit de tirer sur une femme ou un enfant porteur de bombe.
La question de la raison de l'intervention américaine en Irak (chercher les fameuses "armes de destruction massive") est à peine effleurée par le biais d'un copain de combat qui se pose des questions et lui ouvre son cœur sur ses doutes.
Reste la question psychologique du poids de l'absence, et de l'anxiété, pour l'épouse. Protéger son pays, c'est bien, mais cela doit-il être au prix de laisser sa famille sans défense ?
La difficulté de s'adapter à une vie "normale", entre deux missions, est soulignée. La réinsertion des combattants est tragiquement illustrée par la mort du héros, tué non pas au combat mais par un militaire revenu d'Irak complètement déséquilibré, et qu'il tentait d'aider.
Quelle connerie la guerre...
16:44 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
06/03/2015
Dans le Sahel comme à Mossoul
Timbuktu
D'Abderahmane Sisako
Les extrémistes religieux occupent le nord du Mali et font régner la terreur en imposant leurs principes par la force. Ce sont des occupants venus d'ailleurs, ne parlant pas la langue locale.
Le film souligne les absurdités. La partie de foot sans ballon est le summum. L'hypocrisie des interdits est soulignée, comme le mariage forcé. Il est possible d'être djihadiste et de fumer, à condition de le faire en cachette.
En contrepoint l'imam local rappelle les valeurs de l'islam.
Les évènements de Mossoul montrent, malheureusement que le problème est bien réel, même si les islamistes ont été chassés de la région de Tombouctou.
Au delà du problème religieux, le film pose la question des Touaregs, nomades depuis des siècles et qui ont du mal à survivre dans un monde où les noirs ne sont plus leurs esclaves. D'où l'affrontement entre le pasteur touareg et le pêcheur africain.
Un film aux multiples récompenses. Cela n'arrive pas si souvent aux films africains, il ne faut donc pas laisser passer l'occasion, même si lors de certaines scènes, comme la lapidation, mes yeux se sont détournés devant l'insoutenable.
16:24 Publié dans Affaires étrangères, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
28/02/2015
Grand-mère et petit fils
Les souvenirs
De Jean-Paul Rouve
Avec Mathieu Spinosi, Annie Cordy, Michel Blanc, Chantal Lauby
D'après le roman de David Foekinos
Demain la fête des grands-mères. Si vous en avez la possibilité, allez voir ce film avec elle.
C'est l'histoire d'une vieille dame (Annie Cordy, magnifique, a 87 ans) qui s'enfuit de la maison de retraite où son fils l'a mise, croyant bien faire. Comme elle dit : "il n'y a que des vieux !"
Ce n'est pas par hasard que c'est à son petit fils que l'on demande de la retrouver. Ce qu'il fait, parce qu'il comprend qu'elle est, avant de mourir, à la recherche de ses souvenirs. Ce qui nous vaut quelques belles images d'Etretat, les plus belles falaises du monde.
Au milieu, Michel Blanc, fils de l'une, père de l'autre. Il part à la retraite et cela n'arrange pas son caractère. La visite à ses anciens collègues qui ont d'autres choses à faire que de papoter avec lui est un peu cruelle tant elle montre que les pages se tournent...
Un film plein d'émotions, comme La Délicatesse, autre film de Foekinos qui avait été porté à l'écran.
J'avais également bien aimé le film précédent de JP Rouve, Poupoupidou, loin aujourd'hui des "Robins des bois" qui l'ont fait connaître.
13:33 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
20/02/2015
Le rêve américain et la violence
A most violent year
De J.C. Chandor
Avec Oscar Isaac, Jessica Chastain
New-York City, début des années 80. Un Latino commence a faire son trou dans le commerce du fuel domestique. Il a réalisé le rêve américain : parti de rien pour arriver à l'aisance familiale et financière.
Bien entendu, ses concurrents ne sont pas décidés à le laisser agrandir sa part de marché, y compris par la violence.
On retrouve dans ce film le thème de la sauvagerie, à peine déguisée, du capitalisme exprimé, plus nettement, dans "Margin Call" du même réalisateur.
C'est bien d'avoir de l'ambition, mais quel est le prix à payer pour réussir, ou pour que le rêve ne tourne pas au cauchemar ?
A la fin, les méchants sont démasqués et les gentils gagnent...
08:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/02/2015
Himler décent ?
Heinrich Himmler, the decent one
De Vanessa Lapa
A la fin de la guerre, après le suicide d'Himmler, ont été retrouvées dans sa villa des centaines de lettres et de photos personnelles, à ses parents, sa fiancée puis épouse, à sa fille, et enfin à son amante.
Nous sommes en plein dans "la banalité du mal". Cet homme, d'une bonne conscience totale, raconte à quel point il travaille d'arrache pied au coté du chancelier Hitler. La voix off lisant la lettre à sa fille explique qu'il fallait "détruire le peuple juif, avant que celui-ci ne détruise le peuple allemand".
Ces lettres, le plus souvent affectueuses, forment un contraste violent avec les images des corps des victimes ou des rescapés des camps de la mort.
Un film marquant.
08:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, histoire