09/11/2013
Petite enquête à Kiev
Truite à la slave
Andreï Kourkov
Eidtions Liana Levu, collection "piccolo"
Une "nouvelle" à la chute surprenante, qui laisse un goût de cendre dans la bouche.
Une fausse enquête pour retrouver le grand Chef de la cuisine du restaurant "Casanova" de Kiev.
"Il était disposé à dormir avec un enthousiasme bien supérieur à celui qu'il était censé avoir eu, à l'époque soviétique, à l'égard du travail et de la défense du pays".
"La vie de célibataire a ses avantages, mais ils ne passent pas par l'estomac"
"Les mets véritables, on les goûte d'abord avec les yeux"
"Un "fast food" où tout est si rapide qu'on y prend pas le temps de préparer les plats !"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
02/11/2013
Au service de Sa Majesté
Somerset Maugham
"Pavillons poche", Robert Laffont éditeur
Somerset Maugham a travaillé comme "honorable correspondant" de l'Intelligence Service de Sa Gracieuse Majesté, pendant la première guerre mondiale.
Ce livre regroupe sept nouvelles dans lesquelles l'auteur s'inspire de son expérience, pour décrire la vie d'un agent secret, très loin des exploits des James Bond de cinéma. "Dans l'ensemble le travail d'un agent secret est très routinier".
La nouvelle la plus captivante est probablement celle dans laquelle il raconte que Mr Ashenden, disposant de fonds importants, était chargé d'éviter une paix séparée de la Russie avec l'Allemagne. La description de Petrograd (Saint-Pétersbourg) en 1917 démontre, rétrospectivement, que la mission était impossible.
Dans sa préface de 1941, Maugham insiste sur le fait que ce recueil de nouvelles est une œuvre de fiction. "Pourquoi tenir pour un axiome que la littérature doit imiter la vie ?"
Réels ou fictifs, ses personnages sont hauts en couleurs, et les anecdotes, réelles ou exagérées, retiennent l'attention.
La "chute" est souvent inattendue, ce qui constitue un élément majeur de l'art des nouvelles, comme Maupassant l'a également démontré.
"Rien n'évoquait en elle la tendre soumission que les hommes portés sur la bagatelle prisent par-dessus tout."
"- Il faut prendre une femme par la taille et une bouteille par le collet.
- C'est bon à savoir. Je n'en continuerai pas moins à tenir les bouteilles par le ventre et les femmes à distance."
"La vieillesse vous libère des souffrances de l'amour mais la mort seule met un terme aux blessures de l'amour-propre".
"L'homme a toujours eu moins de peine à faire le sacrifice de sa vie qu'à apprendre la table de multiplication".
"N'importe quel imbécile peut gaspiller son argent, mais quand vous perdez votre temps, vous perdez l'irremplaçable".
08:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
25/10/2013
Avant la trilogie berlinoise
Philip Kerr
Masque poche
Un livre qui vient d'être édité en France, probablement en raison du succès de "La trilogie berlinoise" du même auteur, mais écrit il y a vingt ans.
L'action se passe donc en 1993, à Saint-Pétersbourg. Un enquêteur moscovite, spécialiste de la lutte contre la corruption, est immergé au sein d'une brigade de lutte contre les mafias, ukrainienne, tchéchène, géorgienne...
Un journaliste d'investigation est assassiné.
Le racisme, très visible aujourd'hui en Russie, en particulier à l'encontre des "bronzés des républiques méridionales", chrétiens ou musulmans, n'est pas masqué.
Le régime communiste a fait faillite, mais la période de transition est dure aux miséreux.
Je me souviens d'avoir été à Moscou à cette époque, et la pauvreté de ces retraités qui tentaient de vendre quelques biens usagés était pathétique.
"La démocratie a détruit le vieux système économique mais n'a rien mis à la place"
"Ce n'est plus la politique qui mène le système. C'est le FMI".
"Tchékov dit que quand on raconte une histoire, on ne devrait pas montrer la vie comme elle est, ni comme elle devrait être, mais comme on la voit en rêve."
"Il n'y a pas eu de grands changements depuis l'époque de Dostoïevski. La mafia a pris la place des nihilistes."
"L'écrivain russe a toujours mesuré l'ampleur de son succès au nombre d'ennemis qu'il a réussi à se faire."
"Tous ces capitalistes en herbe allaient être amenés à violer la loi"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
12/10/2013
une enquête du mandarin Tân
Tran-Nhut
Picquier poche n°164
XVIIe siècle, Vietnam.
Les bonzes du "temple de la grue écarlate", sous influence chinoise, s'entraînent assidument aux arts martiaux.
Pourquoi le temple a-t-il perdu de sa splendeur passée ?
Qui sont ces enfants, tous difformes, qui viennent, chaque soir, trouver refuge au temple.
Le mandarin Tan, tout juste nommé dans la province "de Haute Lumière", enquête sur la mort brutale et successive de plusieurs de ces enfants.
Une occasion de se plonger dans le fonctionnement d'une société marquée par l'enseignement de Confucius, mais où le surnaturel reste présent dans les esprits, même si "en contradiction avec les doctrines bouddhiques, Confucius rejette les éléments magiques d'une croyance religieuse". "Avec cette suprématie confucianiste de l'enfant mâle, les femmes sont laissées pour compte : la femme réduite à une matrice nourricière" (Le livre a été écrit par deux femmes...).
"Dans sa maturité, ses traits étaient empreints d'une poignante séduction"
"La richesse, c'est comme le pouvoir, ça vous donne des droits sur tout : le droit de prendre, le droit d'oublier."
08:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
05/10/2013
Sexe, argent, politique...
Bonita Avenue
Peter Buwalda
Actes Sud
Bonita avenue, était l’adresse de Sigérius quand il enseignait dans une prestigieuse université californienne.
Mais l’essentiel du roman se déroulent aux Pays-Bas où Sigérius est recteur d’une grande université, pressenti pour devenir ministre dans un gouvernement de gauche. Sigérius, médaille « Field », l’équivalent du Nobel pour les mathématiques, mais également champion de judo. Un homme solide, donc, dans tous les sens du terme.
Mais, bien entendu, Sigérius a une faille : sa libido défaillante qui l’amène à surfer sur Internet pour regarder des sites érotiques, ou même pornos.
Cette créature de rêve qui l’accroche particulièrement ne serait-elle pas Joni, la fille, d’un premier mariage, de son épouse, sa fille adoptive ? "Qu'est-ce uqe ça sait, un père ?"
A partir de là, tout dérape, jusqu’à l’explosion finale.
"Si être amoureux revient à friser la psychose, se mettre en ménage, c'est plonger dedans".
08:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature