29/08/2025
de l'agriculture à la Fondation Jean Jaurès
Henri Nallet
Réflexions sur un itinéraire politique
entretien avec Emeric Bréhier
éditions "Le bord de l'eau" / Fondation Jean Jaurès
Henri Nallet est devenu connu du grand public le jour où il est devenu ministre de l'agriculture, remplaçant Michel Rocard, démissionnaire surprise.
Il était jusque là le conseiller du Président de la République pour les questions agricoles qu'il maîtrisait parfaitement, ayant travaillé longtemps à la FNSEA, directement avec son président Michel Debatisse.
Il est le trésorier de la seconde campagne présidentielle de François Mitterrand. Tache facile : l'argent rentre sans problème tant la victoire est en vue.
La surprise vient de sa nomination au ministère de la Justice. Pour cacher des financements occultes disent les ennemis de Mitterrand; justement parce qu'il n'y avait rien à cacher répond Henri Nallet.
Henri raconte alors son parachutage dans l'Yonne, pour y être élu député, puis conseiller général, puis maire de Tonnerre, et le travail de terrain d'un élu local, cumulant son travail avec ses responsabilités de ministre.
Ce petit livre se termine par ses dernières responsabilités à la tête de la Fondation Jean Jaurès qui, sous son autorité, a gagné en "surface" et donc en notoriété.
Au fil du récit j'ai retrouvé les noms de quelques camarades que j'ai bien connus...
"les formes de production les moins encadrées par la PAC (production avicole et porcine)sont les plus dangereuses pour l'environnement, et, symétriquement, les politiques d'aide les plus "couplées" à la production ont permis de sauver la plus fragile des agricultures de petites exploitations, l'agriculture de montagne."
"alors qu'ils étaient majoritaires en Europe, le socialistes ne furent pas capables de définir une politique commune, c'est à dire de fixer quelques objectifs partagés dans les domaines économiques, sociaux et politiques au moment où ils étaient la majorité. Occasion manquée qui ne se représentera pas car l'élargissement a introduit dans l'Union des pays qui cherchent d'abord à profiter de la caisse commune sans trop se préoccuper du projet à construire."
"J'en ai tiré la conclusion que nous ne pouvions pas vivre dans notre coin, isolés du reste du monde, et que c'était toute la société française qui devait affronter et prendre en charge ce mouvement qui concernait le monde entier."
08:07 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
11/08/2025
les mécaniques du pouvoir
La guerre par d'autres moyens
Karine Tuil
éditions Gallimard / nrf
Dur de ne plus être président de la République !
Dur de devenir alcoolique !
Dur d'être une actrice quand l'âge avance et que les propositions disparaissent !
Dur d'être une jeune actrice pour trouver sa place !
Dur d'être un réalisateur et de ne pas pouvoir faire de films !
Dur d'avoir un comportement correspondant aux discours !
Dur d'écrire des livres quand la vie privée brouille la littérature !
Une "comédie humaine" de notre siècle, avec la difficulté de vivre pour tous les acteurs.
"Il n'y a pas de liberté, d'égalité et de fraternité possibles sans mixité, sans désir d'unité"
08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cinéma, littérature
28/02/2025
Pierre Lambert, les vies secrètes d'un révolutionnaire
Le parrain rouge
François Bazin
éditions Plon
Patron d'une des petites boutiques du trotskysme français par laquelle sont passés Mélanchon, Cambadélis et surtout Lionel Jospin.
Pour les gens de ma génération, Lambert c'était l'AJS et donc une branche de l''UNEF.
Patron parfois contesté mais chez les trotskystes les désaccords se règlent par une scission, ou des départs. "Le parti se renforce en s'épurant". Mélanchon a gardé la méthode.
Lambert avait surtout une influence à Force Ouvrière, pouvant faire bouger les majorités.
Un de ses anciens lieutenants l'a surnommé "Le Guy Mollet du trotskysme". "radicalité de la posture, pragmatisme de l'action."
Révolutionnaire mais "l'hostilité de Lambert à l'égard de l'action terroriste s'est avérée durable. Il a toujours considéré que la grève générale et l'appel à une assemblée constituante étaient les déclencheurs privilégiés d'une crise révolutionnaire"
Aux législatives de 86 son parti recueille 0,90% de suffrages, il est "un groupe de propagande abstraite, sans influence sur les évènements politiques." Il le restera.
"la clandestinité est le fard de l'impuissance
"
"il était à la fois un homme de principe et un manoeuvrier, un dogmatique et un tacticien. Il était entièrement dévoué à l'idéal révolutionnaire auquel il a consacré son existence et cet idéal même autorisait ses accommodements, notamment dans le monde syndical." (Lionel Jospin)
08:33 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, trotskysme
08/11/2024
l'humour en politique
Quand les politiques nous faisaient rire
Jean-Louis Debré
Points P6111
Politique, Jean-Louis Debré l'a été à un haut niveau : député, ministre, Président de l'Assemblée nationale. Il n'avait pas la réputation d'être un joyeux drille. Il a terminé sa carrère politique comme Président du Conseil constitutionnel.
Parmi les innombrables réparties ayant fait rire, parfois aux dépends de leurs auteurs, Jean-Louis Debré nous en livre quelques unes. Mais il manque une parmi les plus féroces : "A l'Assemblée nous avons deux Debré : un médecin et un malade, et le Président n'est pas le médecin..."
"l'humour en politique apparaît souvent comme la meilleure antidote au fanatisme et à l'intolérance."
Je ne connaissais pas celle visant Jean-Jaurès : "pour un Normalien il a des idées personnelles, c'est curieux" (Clémenceau)
Ma sélection :
"il est capable de mentir, même quand c'est inutile" (Clémenceau sur Aristide Briand)
"pour être ambassadeur, il ne suffit pas d'être con, il faut aussi être poli" (Clémenceau)
"le malheur en France, est que pour être élu, il faut se séparer de la droite, et que pour gouverner, il faut se séparer de la gauche" (Clémenceau)
"pour intéresser les journalistes, il faut surtout critiquer ses propres amis, son parti." (J-L Debré)
08:38 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, politique
22/07/2024
Dans les années 80, sur la Côte d'Azur
Le Roi du Sud
Baptiste Rossi
éditions Grasset
Le "Roi du Sud" est le maire d'un grand port du sud de la France (Toulon ?), président du Conseil départemental. Son ascension, son emprise. Tous les coups sont permis. Même les meurtres. Beaucoup d'argent est en jeu, en particulier à travers les affaires immobilières. Un magot à partager entre gaullistes, protégés par le SAC, et UDF rescapés de la guerre d'Algérie et de l'OAS.
Il y a également un casino qui rapporte aux élus. Les milieux marseillais et niçois ne sont pas loin.
Et le fils du "Roi", qui est amoureux de la fille du propriétaire du casino...L'un comme l'autre ne faisant rien de leurs vies baignées dans le luxe.
Malgré toutes les histoires d'argent qui, de tous temps, ont secoué la politique, je ne pense pas que la politique cela soit cela !
L'auteur, Baptiste Rossi, énarque, est actuellement "conseiller discours" du président de la République. Personnellement, j'aime les styles plus simples et plus directs. Est-ce à l'ENA que l'on apprend à écrire "les palmiers très grands comme des majordomes, les eucalyptus faisant pleuvoir des frissons de vent sur les nuits pleines d'étoiles" ? Comme l'écrit l'auteur lui même "le lyrisme souvent est une maladresse."
"à soixante-quinze ans, on bavarde, pour garantir que la vie, on en a profité, qu'on est ni amer ni frustré par cette existence d'héliotropes, subjugué par le soleil qui vous bronze la peau et brunit le coeur jusque dans ses plus profondes ventricules."
"trente ans de projets imprimés en quatre par trois, et de porte-à-porte, de soirées électorales en échec, les gobelets et les chips, les rumeurs et les mélancolies brouillées devant des affiches souriantes...on ne connait pas la politique quand on a pas bu du crémant, pendant vingt ans, avec des quiches froides, en lisant, feuilles après feuilles un dépouillement sanguinaire."
"Si on voulait être élu, ce qui n'arrivait décidément pas, il fallait avoir les convictions de son électorat, c'était là une chose élémentaire."
07:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, politique