22/03/2017
Hommage à Henri Emmanuelli
C'est avec émotion que j'ai appris le décès d'Henri Emmanuelli. Pourtant je ne suis pas Landais, je n'étais pas vraiment de sa sensibilité au sein du PS, et pourtant je lui dois d'être devenu Secrétaire général du Parti Socialiste Européen.
Il était alors Premier Secrétaire du PS. Il avait fait prendre par le Bureau National la décision de présenter ma candidature aux autres partis socialistes européens, malgré l'opposition de la Présidente de la Délégation socialiste française au Parlement européen. Comme Henri était d'un caractère "bourru", il m'avait annoncé que ce n'était pas en raison de mes qualités, qu'il ne connaissait pas, mais que c'était un "cadeau" qu'il voulait faire à Pierre Mauroy dont j'étais le plus proche. Sans suivre Henri dans ses votes de congrès, je n'ai jamais été ingrat.
Lors du Sommet des leaders socialistes, il a tenu bon face aux Scandinaves qui réclamaient une femme comme Secrétaire générale. Jacques Delors qui assistait à la réunion en est sorti pour m'annoncer l'heureux dénouement, pour moi.
Quand il a perdu le vote des militants pour désigner le candidat du parti à l'élection présidentielle, je peux témoigner qu'il s'est comporté en "grand monsieur", avec une véritable noblesse d'âme qui n'est pas si fréquente dans le monde politique.
C'est véritablement une page de l'histoire du PS qui se tourne. Une page de l'histoire de la conquête du pouvoir par le PS.
11:22 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, emmanuelli
17/03/2017
Politique fiction
En pays conquis
Thomas Bronnec
Série noire, Gallimard
Il ne faut pas se laisser abuser, même s'il y a écrit "thriller" sur la couverture, même si c'est dans la prestigieuse Série noire, même s'il y a un mort au début du roman, il s'agit plus d'un livre de politique fiction (qui, j'espère, restera de la fiction) que d'un livre policier. D'ailleurs, il n'y a pas de policier, ni de détective privé.
L'élection présidentielle a vu la victoire d'un président de gauche, disons de centre gauche, mais les élections législatives qui ont suivi n'ont pas dégagé de majorité claire.
La droite est en tête, mais n'a pas la majorité. Le nombre des parlementaires d'extrême droite a explosé.
Deux possibilités :
- soit faire une "grande coalition", avec les socialistes, comme en Allemagne, et d'autres pays européens,
- soit faire une alliance entre la droite et l'extrême droite, comme à Dreux autrefois, comme à certaines élections régionales passées.
La porosité des idées est devenue telle entre la droite et l'extrême droite, que c'est , bien entendu, la seconde solution qui est retenue.
Reste un problème, et non des moindres : l'Union européenne, à commencer par l'Euro. Un référendum devra trancher la question...
Au passage, le roman est un bon réquisitoire contre le financement des partis politiques, en particulier ces micro-partis qui ont pour objet de financer les présidentiables éventuels.
18:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, politique
09/02/2017
Lui, Président
"Un président ne devrait pas dire ça..."
Les secrets d'un quinquennat
Gérard Davet, Fabrice Lhomme
éditions Stock
"Lui, président, n'a pas pu contrôler les soubresauts d'une économie mondialisée."
Mais qui l'aurait pu ?
"De ce long voyage au faîte du pouvoir, nous retiendrons principalement l'impuissance."
Ce livre a été (trop ?) médiatisé, mais je ne me suis décidé à l'acheter et le lire qu'une fois que le Président ait annoncé qu'il renonçait à se représenter. Ce que les auteurs n'avaient manifestement pas vu venir. Ils ne sont pas vraiment parvenus à déchiffrer "ce Rubik's Cube humain".
"La loi travail offre, d'une certaine manière, un saisissant raccourci du quinquennat : une réforme présentant des avancées sociales, mais vécues par une grande partie de la gauche comme une trahison."
La fierté du président sortant : la COP21 et "avoir sauvé la Grèce."
"Quand Hollande se regarde, il se désole, quand il se compare, il se console."
A noter que François Hollande, réputé bon observateur de la vie politique ne croyait absolument aux victoires de Fillon et Hamon lors des primaires.
Citations de François Hollande lors des entretiens avec les auteurs :
"La période est aux outrances. Par définition l'homme raisonnable n'est pas charismatique. L'époque est dure pour la politique raisonnable. On aime la transgression."
"L'impopularité, elle est indexée au niveau du chômage. C'est mécanique."
"Il a pensé que l'intelligence allait être reconnue, elle est plutôt une forme d'insulte à la bêtise" (à propos de Michel Platini)
"On imagine pas ce qu'est la cruauté, dans un parcours politique."
"Sur le plan parlementaire, une agrégation de gens intelligents peut faire une foule idiote.."
17:42 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, hollande
18/12/2016
Marine et ses amis
La face crashée de Marine Le Pen
Enquête : Saïd Mahrane (rédacteur en chef au Point)
Scénario et dialogues : Richard Malka (avocat de Charlie Hebdo)
Dessin : Riss (Directeur de la rédaction de Charlie Hebdo)
Mise en scène : P'tiluc (dessinateur)
éditions Grasset
Tout sur Marine, son enfance, sa vie quotidienne, ses amis disparates, les rivalités avec son père puis avec sa nièce. Avec l'opposition entre la ligne "sociale" de Philippot et la ligne "tradi".
Avec le rappel de quelques déclarations condamnées pour racisme, venant de cadres du FN qui n'ont pas compris la "dédiabolisation" censée permettre d'accéder au pouvoir.
Sans oublier les questions internationales avec la proximité avec Poutine. Il est vrai qu'elle n'est pas la seule !
Avec ce que pourrait être son gouvernement si...
" Au coeur du "système" qu'elle prétend combattre."
A lire avant de voter, ou de laisser faire.
07:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique, fn
02/12/2016
Hollande contre la Gauche ?
Le livre des trahisons
sous la direction de Laurent de Sutter
éditions PUF
L'heure du bilan est en train de sonner. Ce livre regroupe une quarantaine de contributions, dont une majorité venant de philosophes, sous la direction de Laurent de Sutter, auteur par ailleurs de "Métaphysique de la Putain", dont j'ai parlé dans ce blog.
Contributions à charge, parfois tellement exagérées qu'elles en deviennent ridicules.
Beaucoup de preuves de trahison par rapport à la déclaration de Hollande "mon ennemi, c'est la finance". La plus lucide est sans doute Barbara Formis, philosophe : "On ne peut pas être d'une part pour la croissance et d'autre part contre la finance". En allégeant les charges des entreprises françaises pour les rendre plus compétitives Hollande n'a créé quasiment aucun emploi...et s'est aliéné son électorat.
Mais se moquer de Fleur Pellerin qui a avoué ne pas avoir lu Modiano et "ne lire que deux livres par semaines"...
Mais reprocher comme "néocoloniale" l'intervention salvatrice au Mali qui a permis d'arrêter les djihadistes qui fonçaient sur la capitale...On sait pourtant à quel point il est difficile de reprendre une ville abandonnée à la terreur islamiste.
Autre reproche, à mon avis exagéré, celui qui concerne de ne pas avoir été assez loin en ne permettant pas la fécondation pour autrui qui aurait ainsi ainsi aux couples homosexuels hommes d'avoir des enfants. Le mariage pour tous, la possibilité d'adopter, la possibilité pour les homosexuelles femmes d'avoir des enfants, tout cela est donc considéré comme minime...
"L'histoire de la gauche peut être lue comme l'histoire d'une longue suite de trahisons, dont celles signées François Mitterrand ou Lionel Jospin". Laurent de Sutter ne devrait pas s'arrêter là. Il oublie de citer Léon Blum. La question est de savoir si tout homme au pouvoir ne trahit pas ses idéaux, et encore plus ceux de ses électeurs ?
Possible quand on lit dans la conclusion que l'exemple à suivre est "Podemos" qui se garde bien d'aller au pouvoir et se contente de bloquer toute alternative au pouvoir en place. Syriza, cité en exemple par tous les "purs" de gauche s'est heurté aux réalités du pouvoir.
Dernière proposition de la post-face : "inventer une contre-société" dans le cadre du mouvement "Nuit debout" renaissant de ses cendres...Dois-je préciser que je n'y crois pas ?
17:38 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hollande, politique