Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/03/2017

Politique fiction

En pays conquis

Thomas Bronnec

Série noire, Gallimard

 

Il ne faut pas se laisser abuser, même s'il y a écrit "thriller" sur la couverture, même si c'est dans la prestigieuse Série noire, même s'il y a un mort au début du roman, il s'agit plus d'un livre de politique fiction (qui, j'espère, restera de la fiction) que d'un livre policier. D'ailleurs, il n'y a pas de policier, ni de détective privé.

L'élection présidentielle a vu la victoire d'un président de gauche, disons de centre gauche, mais les élections législatives qui ont suivi n'ont pas dégagé de majorité claire.

La droite est en tête, mais n'a pas la majorité. Le nombre des parlementaires d'extrême droite a explosé.

Deux possibilités : 

- soit faire une "grande coalition", avec les socialistes,  comme en Allemagne, et d'autres pays européens, 

- soit faire une alliance entre la droite et l'extrême droite, comme à Dreux autrefois, comme à certaines élections régionales passées.

La porosité des idées est devenue telle entre la droite et l'extrême droite, que c'est , bien entendu, la seconde solution qui est retenue.

Reste un problème, et non des moindres : l'Union européenne, à commencer par l'Euro. Un référendum devra trancher la question...

Au passage, le roman est un bon réquisitoire contre le financement des partis politiques, en particulier ces micro-partis qui ont pour objet de financer les présidentiables éventuels.

 

 

18:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, politique

09/02/2017

Lui, Président

"Un président ne devrait pas dire ça..."

Les secrets d'un quinquennat

Gérard Davet, Fabrice Lhomme

éditions Stock

 

"Lui, président, n'a pas pu contrôler les soubresauts d'une économie mondialisée."

Mais qui l'aurait pu ?

"De ce long voyage au faîte du pouvoir, nous retiendrons principalement l'impuissance."

 

Ce livre a été (trop ?) médiatisé, mais je ne me suis décidé à l'acheter et le lire qu'une fois que le Président ait annoncé qu'il renonçait à se représenter. Ce que les auteurs n'avaient manifestement pas vu venir. Ils ne sont pas vraiment parvenus à déchiffrer "ce Rubik's Cube humain".

"La loi travail offre, d'une certaine manière, un saisissant raccourci du quinquennat : une réforme présentant des avancées sociales, mais vécues par une grande partie de la gauche comme une trahison."

La fierté du président sortant : la COP21 et "avoir sauvé la Grèce."

"Quand Hollande se regarde, il se désole, quand il se compare, il se console."

A noter que François Hollande, réputé bon observateur de la vie politique ne croyait absolument aux victoires de Fillon et Hamon lors des primaires.

 

Citations de François Hollande lors des entretiens avec les auteurs :

"La période est aux outrances. Par définition l'homme raisonnable n'est pas charismatique. L'époque est dure pour la politique raisonnable. On aime la transgression."

"L'impopularité, elle est indexée au niveau du chômage. C'est mécanique."

"Il a pensé que l'intelligence allait être reconnue, elle est plutôt une forme d'insulte à la bêtise" (à propos de Michel Platini)

"On imagine pas ce qu'est la cruauté, dans un parcours politique."

"Sur le plan parlementaire, une agrégation de gens intelligents peut faire une foule idiote.."

 

18/12/2016

Marine et ses amis

La face crashée de Marine Le Pen

 

Enquête : Saïd Mahrane (rédacteur en chef au Point)

Scénario et dialogues : Richard Malka (avocat de Charlie Hebdo)

Dessin : Riss (Directeur de la rédaction de Charlie Hebdo)

Mise en scène : P'tiluc (dessinateur)

éditions Grasset

 

Tout sur Marine, son enfance, sa vie quotidienne, ses amis disparates, les rivalités avec son père puis avec sa nièce. Avec l'opposition entre la ligne "sociale" de Philippot et la ligne "tradi".

Avec le rappel de quelques déclarations condamnées pour racisme, venant de cadres du FN qui n'ont pas compris la "dédiabolisation" censée permettre d'accéder au pouvoir.

Sans oublier les questions internationales avec la proximité avec Poutine. Il est vrai qu'elle n'est pas la seule !

Avec ce que pourrait être son gouvernement si...

" Au coeur du "système" qu'elle prétend combattre."

A lire avant de voter, ou de laisser faire.

 

 

 

 

07:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique, fn

02/12/2016

Hollande contre la Gauche ?

Le livre des trahisons

sous la direction de Laurent de Sutter

éditions PUF

 

L'heure du bilan est en train de sonner. Ce livre regroupe une quarantaine de contributions, dont une majorité venant de philosophes, sous la direction de Laurent de Sutter, auteur par ailleurs de "Métaphysique de la Putain", dont j'ai parlé dans ce blog.

Contributions à charge, parfois tellement exagérées qu'elles en deviennent ridicules.

Beaucoup de preuves de trahison par rapport à la déclaration de Hollande "mon ennemi, c'est la finance". La plus lucide est sans doute Barbara Formis, philosophe : "On ne peut pas être d'une part pour la croissance et d'autre part contre la finance". En allégeant les charges des entreprises françaises pour les rendre plus compétitives Hollande n'a créé quasiment aucun emploi...et s'est aliéné son électorat.

Mais se moquer de Fleur Pellerin qui a avoué ne pas avoir lu Modiano et "ne lire que deux livres par semaines"...

Mais reprocher comme "néocoloniale" l'intervention salvatrice au Mali qui a permis d'arrêter les djihadistes qui fonçaient sur la capitale...On sait pourtant à quel point il est difficile de reprendre une ville abandonnée à la terreur islamiste.

Autre reproche, à mon avis exagéré, celui qui concerne de ne pas avoir été assez loin en ne permettant pas la fécondation pour autrui qui aurait ainsi ainsi aux couples homosexuels hommes d'avoir des enfants. Le mariage pour tous, la possibilité d'adopter, la possibilité pour les homosexuelles femmes d'avoir des enfants, tout cela est donc considéré comme minime...

"L'histoire de la gauche peut être lue comme l'histoire d'une longue suite de trahisons, dont celles signées François Mitterrand ou Lionel Jospin". Laurent de Sutter ne devrait pas s'arrêter là. Il oublie de citer Léon Blum. La question est de savoir si tout homme au pouvoir ne trahit pas ses idéaux, et encore plus ceux de ses électeurs ?

Possible quand on lit dans la conclusion que l'exemple à suivre est "Podemos" qui se garde bien d'aller au pouvoir et se contente de bloquer toute alternative au pouvoir en place. Syriza, cité en exemple par tous les "purs" de gauche s'est heurté aux réalités du pouvoir.

Dernière proposition de la post-face : "inventer une contre-société" dans le cadre du mouvement "Nuit debout" renaissant de ses cendres...Dois-je préciser que je n'y crois pas ?

 

08/11/2016

François Hollande s'explique

"ça n'a aucun sens"

Elsa Freyssenet

"François Hollande s'explique enfin sur ses choix et ses erreurs"

éditions Plon

 

François Hollande était 1er Secrétaire du PS alors que j'étais Secrétaire général du Parti Socialiste Européen. A la sortie des Sommets de nos leaders (à l'époque la famille social-démocrate avait 11 Premiers ministres sur 15) François Hollande se caractérisait par le groupe de journalistes au milieu desquels il s'asseyait pour bavarder. Oui, François Hollande aime parler avec les journalistes. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'Elsa Freyssenet, alors jeune journaliste au Figaro, aujourd'hui aux Echos. C'est parce que je l'ai connue que j'ai choisi son livre parmi les trois  pubiés, basés sur des entretiens avec le Président de la République. Ce n'est pas celui dont on a le plus parlé... Peut-être parce que le lecteur n'y trouve pas vraiment d'explications sur les choix et les erreurs ?

"Il y a des moments où l'on souhaiterait presque qu'il y ait un plan caché, du machiavélisme derrière les transgressions" (et c'était avant la sortie du livre de ses confrères du Monde...)

En juin 2012, quand la Cour des comptes remet son audit sur les comptes publics, le constat est clair : non seulement les caisses sont vides, mais la France est très endettée. Le Président "veut encore croire qu'il sera sauvé par la croissance", en vertu de "la théorie des cycles économiques".

En décembre 2013, il propose "un pacte de responsabilité : une baisse massive des cotisations patronales contre plus d'embauches et plus de dialogue social." "40 milliards de baisse de charges pour les entreprises sur cinq ans", "pour permettre aux entreprises d'embaucher et d'accélérer la croissance."Aujourd'hui, le patron du MEDEF nie avoir promis quoi que ce soit.

"Les pays qui réussissent le mieux sont ceux qui ont réussi à bâtir des relations sociales harmonieuses et un cadre à la négociation collective. C'est pourquoi j'ai voulu la loi travail sur les accords d'entreprises." (FH) Chacun a pu voir à quel point le projet de loi "travail" avait rendues harmonieuses les relations sociales...

Le dernière phrase du livre explique le titre : "François Hollande fait face à un défi majeur : donner du sens à sa reconduction alors qu'il n'a pas (encore) donné de sens à son action."

 

"Quand il n'y a plus de passion, on ne voit plus pourquoi on fait de la politique" (Alain Bergougnoux)

"En cas de défaite, les ambitions et les rancoeurs accumulées ces cinq dernières années ne demandent qu'à se déchaîner."